Portraits d'ardéchois

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Benoît CHAUTARD

vers 1165 - 1184

Saint Bénézet,
Légende traditionnelle provençale

C'est dans la vallée de la Fontaulière, au hameau du Villard, commune de Burzet que naquit Benoît Chautard, dans le courant du XIIe siècle.Bénezet

Humble berger, Benoît (ou Bénézet) entendit en 1177 l'appel du Christ, sous un chataîgnier, dit la légende : la mission de "construire un pont sur le Rhône".

Guidé par un ange, l’enfant abandonne son troupeau et se rend en Avignon. Devant l’évêque de la ville, il annonce la raison de sa venue, mais le pontife ne l’écoute pas et ordonne qu’il soit châtié pour son impertinence. Conduit au prévôt, le berger ne se décourage pas et maintient qu’il a pour mission de construire un pont. Pour éprouver le garçon on lui demande de déplacer un énorme bloc de pierre. À la surprise générale, il le transporte sans difficulté jusqu’au Rhône; il déplaça seul une pierre que trente hommes n'auraient pu remuer. Les habitants d’Avignon apportent alors leur soutien à la construction du pont.

Il fonda les Frères de l'Œuvre du Pont pour servir Dieu dans un esprit de charité (communauté de laïcs) , récolter des fonds pour la construction et l'entretien du pont sur le Rhône, assister et héberger les bâtisseurs, les pèlerins et les voyageurs.

Convaincu, l'évêque lui confia alors l'énorme tâche.

Les fonds

En fait, Bénézet était plutôt un frère collecteur de fonds de l'ordre du "Pont" - les Hospitaliers. Il parcourut un vaste territoire pour recueillir des aumônes considérables destinées à son entreprise. Il mourut d'épuisement en 1184 et son corps fut déposé dans la chapelle du pont encore inachevé. Il fut l'objet d'une grande dévotion populaire si bien qu'en 1331 le pape Jean XXII institua sa fête et la fixa au 14 avril. En 1674, à cause de la ruine du pont et de la menace des crues du fleuve, ses reliques furent transportées dans le couvent des Célestins puis, en 1854, dans l'église Saint-Didier d'Avignon.

Le pont traverse le Petit Rhône, l’île de la Barthelasse et le Grand Rhône. On peut voir actuellement, les vestiges de quatre arches d’un pont qui en comportait 22 et la chapelle, il mesurait plus de 649 m de long, et connut bien des vicissitudes. En 1669, le fameux édifice est emporté par une inondation n’épargnant que trois arches.

Il est vraisemblable qu’à l’origine, un pont, dont le souvenir s’est perdu, avait été construit à l’époque romaine. En 1177, la base des piles antiques servait d’assise à de nouvelles piles de pierre surmontées d’un tablier de bois. La construction du nouveau pont fut rapide, puisqu’en janvier 1189 on établissait les droits à percevoir sur les marchandises en le traversant.

Une chapelle, qui date de 1728, rappelle au Villard le souvenir du saint. Sur la route de Saint-Pierre-de-Colombier, au quartier de Lamadès, une croix indique le lieu où le berger aperçut pour la dernière fois son village.

Une statue contemporaine rappelle son souvenir dans l'église paroissiale de Burzet.

 

Sources