Portraits d'ardéchois

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Constantin ESCHALIER

1677 - ?

Inventeur, faiseur de bas

En 1554, Henri II rendit un édit pour ordonner la plantation des mûriers ; on dit que ce prince fut le premier qui porta des bas de soie. Henri IV prit beaucoup d'intérêt à la production de la soie dans son royaume : il fit planter des mûriers à Orléans, à Fontainebleau, à Paris, dans le jardin des Tuileries (1601). Mais c'est principalement sous le ministère de Colbert (1619 - 1683), fils de drapier, que cette culture reçut une grande impulsion.

Faiseur de bas : Lorsque l’on évoque les métiers de la soie, on pense aux tisserands et aux filateurs mais on oublie souvent ces artisans qui, pendant deux siècles, ont confectionné sur des métiers à bras cet accessoire indispensable à l’élégance tant masculine que féminine que fut le bas de soie.

Tel fut Constantin Eschalier né en 1677, dit Perolies, de Tueiz en Vivarez, fils de Anthoine Eschalier de Thueyts et de Demoiselle Jeanne Meyssonnier. Constantin était faiseur de bas à Thueyts, il utilisait un métier d'une conception nouvelle - fabriqué dans la région de Rouen - (dont le modèle a semble-t-il complètement disparu). Antérieurement les bas de soie étaient des bas au tricot, des bas à l'aiguille et non des bas fabriqués au métier.

C’est Simon-Pierre Grizot qui dès l'année 1680 introduisit à Nimes le métier à faire des bas de soie ou filoselle.

Métier à tisser du début du XVIIIe sziècle
Métier à tisser

 

Constantin Eschalier était protestant, aussi, après la Révocation de l'Édit de Nantes du 18 octobre 1685, il prend le chemin du Refuge et se retrouve à Genève en Suisse où il demeurait en 1698 et exerçait la profession de clerc de l'avocat Jean-Pierre Charton.

Eschalier poursuit le chemin de l'exode en Hollande, en 1699 où il fait partie d'un groupe de 75 personnes attirées par les promesses d'un nommé De Sailly pour s'installer en Floride. Mais le projet échoua.

Après quoi, l'usage du métier à confectionner les bas se répandit en Suisse et en Allemagne.

Sources

- Le Vivarais et Velay protestants (2 tomes) - Samuel Mours - Valence, Imprimeries réunies, 1947.

- Mémoires du Pasteur Meyssonnier, registres de la Société des Amateurs de Généalogie de l'Ardèche (SAGA) Boite postale 3, 07210 Chomérac.

- Revue du Vivarais 1901; Thueyts en Helvie, Gérard Blacher auto-édition, 1984; Recherches documentaires effectuées par Suzanne et Jean Cluzel (Janvier 2001).

- De la branche à l'étude, Le notariat genevois sous l'Ancien Régime par Barbara Roth-Lochner.

- Simon-Pierre Grizot, L'industrie textile à Nimes en 1680 .