Marie-Anne-Victoire GILLAIN BOIVIN

1773 - 1841

Sage-femme et Médecin

Marie-Anne-Victoire Gillain Boivin est considérée comme l'un des praticiens médicaux les plus importants de son époque, sage-femme elle a inventé des instruments médicaux, a fait des découvertes anatomiques originales, et a écrit des manuels médicaux qui ont été traduits en plusieurs langues et utilisés par de nombreux praticiens au XIXe siècle .

Marie-Anne-Victoire Gillain est née à Montreuil le 9 avril 1773, en banlieue de Paris, elle a été élevée par des religieuses dont l'ordre dirigeait un hôpital à Etampes, où son talent a attiré l'attention de Madame Elisabeth, sœur du roi Louis XVI. Lorsque le couvent fut détruit pendant la Révolution française, elle passe trois ans à étudier l'anatomie et l'obstétrique.

En 1797, elle a 24 ans, elle épouse un bureaucrate du gouvernement, Louis Boivin, mais il meurt peu de temps après, en lui laissant une fille et peu d'argent.

Etude de sage-femme

Après son veuvage, en 1800 elle devient alors sage-femme dans un hôpital local à Versailles, et en 1801 en devint le surintendant. Elle use de son influence pour convaincre Jean-Antoine Chaptal, ministre de l'Intérieur nommé par Napoléon Bonaparte en 1801, pour la création de l'école de sages-femmes de l'Hospice de la maternité de Paris en 1802 et la réorganisation complète de l'instruction publique.

Hôpitaux et maternités

Lorsque sa fille se tue dans un accident, Marie-Anne-Victoire Boivin retourne à Paris où elle travaille à l'Hospice de la Maternité de Marie-Louise Dugès La Chapelle (1769-1821), une autre sage-femme de renom. Marie-Anne Boivin est rapidement reconnu pour son habileté et ses connaissances obstétricales, surtout dans les cas difficiles, le chirurgien de premier plan de l'époque disait qu'elle "avait un œil au bout de chaque doigt".

À la suite de sa rupture avec Mme La Chapelle, Marie-Anne Boivin démissionne de l'Hospice de la Maternité et se consacre ensuite à de nombreux d'hôpitaux. Elle accepte une faible rétribution pour un emploi dans un hôpital pour les mères célibataires. Elle est nommée co-directeur de l'Hôpital général de Seine-et-Oise en 1814, dirige un hôpital militaire temporaire en 1815, puis dirige l'Hospice de la Maternité à Bordeaux et la Maison Royale de Santé. Elle a également rejeté une offre d'emploi de l'impératrice de Russie.

Sa pension était si petite qu'elle est morte dans une extrême pauvreté après un an de retraite. 

Elle décède le 16 mai 1841 à Paris.

Contributions dans le domaine médical

Découvertes

En plus de diriger ces hôpitaux, Madame Marie-Anne Boivin a fortement contribué à la science de l'obstétrique. Elle a fait des découvertes médicales qui ont profité non seulement à ses patientes, mais aussi aux praticiens médicaux. Elle a inventé un nouveau intro-pelvimètre ou mensurateur interne du bassinet, un spéculum vaginal qui a été utilisé pour dilater le vagin et l'examen de la col. Elle fut aussi l'un des premiers praticiens médicaux à utiliser un stéthoscope pour écouter les battements cardiaques du fœtus.Boivin Marie-Anne

On lui fait crédit d'avoir découvert la cause de certains types d'hémorragies, ainsi que les causes de fausses couches et des maladies du placenta et l'utérus.

Publications

Elle a publié un certain nombre de traités les plus lus sur l'obstétrique, notamment :

- Mémorial de l'art des Accouchements, suivi 1° des Aphorimes de Mauriceau, 2° une série de 143 gravures représentant le mécanisme de toutes espèces d'accouchements, la composition de lOEuf humain etc…en 1812, qui est devenu un manuel pour étudiants en médecine et sages-femmes qui a connu plusieurs éditions en plusieurs langues. Son travail a reçu une mention élogieuse du conseil général des Hôpitaux de la ville de Paris.

- Nouveau traité sur les Hémorragies de l'utérus, d'Edouard Rigby et Stewart Duncan, traduit de l'anglais par Mme Ve Boivin, 1818

- Elle publiera également en 1827 Nouvelles recherches sur l'origine, la nature et le traitement de la mole vésiculaire;

- Recherches sur une des causes les plus fréquentes et la moins connue de l'avortement en 1828;

- Observations et Reflexions sur les cas d'absorption du placenta , 1829

- Traité pratique des maladies de l'utérus et de ses annexes publié en 1833 en collaboration par Marie-Anne-Victoire Boivin-Gillain et le professeur Dugès de Montpellier, était connu pour être aussi moderne que cela était possible à l'époque.

Reconnaissances

Le roi de Prusse décore Madame Marie-Anne Boivin de l'Ordre du Mérite civil de Prusse en 1814. En 1827 elle reçoit un doctorat en médecine honoris causa de l'Université de Marbourg en Allemagne, une des rares femmes ainsi honoré à l'époque.

En dépit de ces réalisations et à la tenue appartenance à plusieurs sociétés médicales, il est dit qu'elle était déçue de n'avoir jamais été acceptée à l'Académie de médecine de Paris. HJ Mozans, auteur de femme scientifique fait remarquer que si l'Académie avait accepté une femme, elle aurait très probablement été sélectionnée.

Une crèche porte son nom à Versailles.