Née à Bologne d'un père philosophe et médecin, elle étudia les sciences dès son bas âge. Proclamée docteur en 1390, elle fut ensuite chargée d'une chaire de médecine et de philosophie à l'Université de Bologne pendant près de 40 ans. Avant elle son père était titulaire de la même chair.
En Italie, l'éducation des femmes en matière médicale semble avoir été beacoup plus libéral que dans le reste de l'Europe jusqu'au XIX e siècle.
En ce temps-là, la médecine était encore très peu scientifique, encombrée de formules magiques et de superstition.
Il n'existait pas de sciences exactes au sens moderne du terme.
On ignorait jusqu'à l'anatomie du corps humain.
L'art de guérir, qui était alors si étroitement lié aux charmes et aux sortilèges, était généralement considéré comme un art magique.
La femme "guérisseuse" n'était rien d'autre qu'une magicienne qui, parce qu'elle communiquait avec les forces des ténèbres, savait soigner les hommes et exerçait par ailleurs un contrôle sur leur vie, leur bonheur et leur santé. Elle était crainte et respectée de tous.
Mais, dans des conditions sociales et économiques différentes, le savoir de ces femmes dans le domaine de la guérison ne tarda pas à devenir une malédiction.
Elles furent bientôt poursuivies comme sorcières et magiciennes et brûlèrent sur les bûchers dressés longtemps à leur intention à travers toute l'Europe.
Des dizaines de milliers de femmes furent ainsi livrées aux flammes, et cela simplement parce que les « saints pères » de l'Eglise les soupçonnaient d'entretenir des relations avec le diable.