Le jeune brillant écossais Alexander Fleming
Alexander Fleming est né dans une ferme du Ayrshire, située dans le fin fond de l'écosse, le 6 août 1881. 14 ans, il part à Londres rejoindre son frère aîné Tom, où il suit les cours de section commerciale, puis trouve du travail comme employé aux écritures dans une compagnie de navigation.
En juillet 1901, il entre en possession d'un petit héritage qui lui permet de reprendre ses études. Il obtient une bourse de début d'études en médecine à la St-Mary's Hospital Medical School où il présentera une thèse sur les infections microbiennes et les moyens de les combattre. Il obtient son diplôme de docteur en médecine et une médaille d'or de l'université de Londres, en 1908. Comme il pense devenir chirurgien, Alexander Fleming obtient le titre de Compagnon du Collège royal des chirurgiens.
La perspective de travaux avec son professeur Sir Almroth Wright, enthousiasme alors Alexander Fleming influencé lui aussi par l'énergie, la pensée fertile et le génie technique de Wright. Wright en effet n'est pas n'importe qui: médecin, c'est un familier de l'Institut Pasteur et de Jules Bordet (prix Nobel), il dirige le laboratoire de bactériologie du St.-Mary's Hospital. La perspicacité et les aptitudes techniques de Fleming sont des qualités auxquelles Wright est également sensible.
Alexander Fleming commence ses travaux sur le traitement des infections bactériennes, qui à l'époque font des ravages.
Il dispose pour cela d'un petit laboratoire de recherche en sous-sol au centre d'inoculation de l'hôpital St Mary's, qui deviendra par la suite l'Institut Wright-Fleming.
En septembre 1915 Fleming épouse Sarah Marion Mac Elroy, une infirmière.
La nomination de Fleming au poste de professeur de bactériologie, en 1928, atteste sa contribution à tous ces secteurs d'activités de recherches sur les maladies infectieuses
A son retour de vacances le 3 septembre 1928, survient un véritable miracle. Alors qu'il observe l'inhibition de la croissance de colonies staphylococciques sur une une boîte de Petri, contenant une culture de bactéries se développant sur une couche d'agar-agar, une moisissure verte, ressemblant à celle du fromage de Roquefort, trouble sa culture. "That's funny !" s'exclame Alexander Fleming.
Il observe que la moisissure verte, est probablement venue d'un laboratoire contigu où travaille le jeune mycologue Charles J. Latouche, sur des champignons provoquant des allergies chez des malades atteints d'asthme. Cette moisissure a littéralement anéanti la culture de bactéries. Il constatera bien vite que cette moisissure est active sur un grand nombre de bactéries.
Au microscope il découvre un champignon, qu'il appellera "penicillium notatum". La substance anti-bactérienne portera le nom de pénicilline, tiré du nom latin du champignon "penicillium".
Alexander Fleming sait entrevoir que ce produit est sécrété et qu'il peut par conséquent être extrait. Ce constat mène Alexander Fleming paralysé par la peur et les doutes, à la publication et à la présentation de sa découverte fabuleuse devant le gratin de la science et de la médecine du Medical Research Club, qui reste cependant sceptique, le 13 février 1929.
Ayant découvert une substance anti-bactérienne (voir ci-contre), il fait l'essai du produit en application topique locale (irrigation de plaies, conjonctives, sinus,...). En injection cela ne marche pas bien, parce qu'une fois injectée, la pénicilline est instable et rapidement inactivée.
Fleming est alors entouré d'un certain nombre de diplômés, mais il n'est pas un biochimiste dans l'âme et il ne sait pas faire appel aux compétences nécessaires pour produire et purifier le produit.
Malheureusement, il rencontre de nombreuses difficultés et doit abandonner ses recherches.
Sa découverte prend toute son importance au niveau médical douze ans plus tard avec les travaux majeurs de Sir Howard Florey et de son équipe de l'université d'Oxford, avec Ernst Boris Chain. Ces derniers réussissent l'extraction et la purification de la pénicilline qui peut être utilisable, bien que semi-pure.
En 1935, Fleming donna un exemplaire d'une boîte de Pétri ensemencée de Penicillium à un collègue du St Mary's Hospital qui travaillait avec lui. Pourquoi cet exemplaire est-il si, important ? lui demanda-t-il.
Bien que cela ne soit pas évident, il représente le premier chapitre de l'histoire d'une observation intéressante conduisant au développement des antibiotiques modernes. (Cette boite de Pénicillium est visible au Musée des Sciences à Londres)
Il faudra attendre le 16 août 1941 pour que soit reconnu l'effet thérapeutique de la pénicilline et son innocuité. C'est la date à laquelle est publié un article de la revue médicale britannique The Lancet, intitulé "Further observations on penicillin."
Aux fins d'un premier essai clinique qui donne des résultats stupéfiants, Fleming intervient à cette étape, on est en 1942, pour mettre au point les protocoles et trouver des moyens de vérifier la force et le degré d'activité du produit dans le sang, c'est ainsi qu' en 1943, il aide à soigner à la pénicilline l'infection d'un adolescent, présentant une septicémie. Après utilisation de la pénicilline, la fièvre est tombée spectaculairement et, après trois jours, le malade était apparemment guéri.
Il collabore directement à l'avancement du programme de recherches britannique. Toutefois, en ces temps de guerre, c'est au Canada et aux états-Unis principalement que la pénicilline est mise au point en vue de son exploitation commerciale. Chaque dose coûte une fortune. Mais la substance sera vitale pour vaincre non seulement les infections des plaies de soldats blessés, mais pour combattre des épidémies de fièvre typhoïde et de typhus.
Le Canada a toutes les raisons de lui être reconnaissant de sa découverte. En effet, l'une des premières usines où l'on fabrique la pénicilline, à la fin de la deuxième guerre mondiale est affiliée à l'université de Toronto. Simultanément, Ayerst, McKenna & Harrison, aujourd'hui connu sous le nom de Wyeth-Ayerst Canada Inc., prépare à produire de la pénicilline pour l'état Canadien
A Bruxelles, les 29 et 30 novembre 1945, alors que les universités de Bruxelles, Louvain et Liège l'honorent et lui discernent le titre de docteur honoris causa, voici ce que Fleming déclare,: "J'ai été accusé d'avoir inventé la pénicilline. Aucun homme n'aurait pu "inventer" la pénicilline, car elle a été produite, de temps immémorial, par la nature et par une certaine moisissure. Non, je n'ai pas inventé la substance pénicilline..." "Ce fut un accident, un pur accident", confie Alexander Fleming à l'académicien André Maurois, qui le rencontre en 1945 et rédige une étude sur la vie de Fleming.
Malgré tout, Alexander Fleming portera pour le reste de sa vie les honneurs de sa découverte et mérite amplement les hommages qui lui sont rendus.
- il est fait membre de la Royal Society de Londres en1943,
- il recevoit la Croix de Chevalier en1944,
- il est anobli par le roi George VI en Juillet 1944
- le 7 décembre 1945 Alexander Fleming partage le prix Nobel de médecine avec Howard Florey et Ernst Boris Chain, pour leurs contributions à la mise au point du traitement antibiotique par la pénicilline et leurs apports au développement de la médecine moderne.
- il reçoit la médaille du Mérite des états-Unis, pour ne citer que les titres honorifiques les plus importants.
Un peu partout dans le monde, on décerne à Fleming des diplômes, des médailles et des prix.
En 1922 Fleming avait découvert le lysozyme par hasard, dans les sécrétions nasales et dans les larmes: une substance qui lyse certaines bactéries mais pas les leucocytes et qu'il dénomme "lysozymeau" cette substance constitue une de nos défenses naturelles contre les infections.
Sir Alexander Fleming et Dr. Gottlieb félicitent le Prof. Callerio
qui a été le premier à introduire le lysozyme dans l'usage médical.
Après le décès de sa femme Sarah le 22 novembre 1949, il épouse quatre ans plus tard, le 9 avril 1953 Amalia qui poursuivra les travaux de son célèbre mari et sera connue sous le nom "Lady Fleming".
A la veille de sa retraite Alexander Fleming décède à sa résidence Londonienne le 11 mars 1955.
Ses efforts désintéressés dans le domaine des sciences médicales afin d'apaiser les effets des maladies infectieuses restèrent en fait sans écho pendant douze ans avant de sortir de l'ombre. Son nom et ses recherches resteront gravés dans notre mémoire.