Moritz Kaposi né Mór Kohn dans une famille juive le 23 octobre 1837 à Kaposvar en Hongrie ; puis lors de sa conversion au catholicisme il adopte le nom de Kaposi en référence à son lieu de naissance. L'autre raison est qu'il voulait épouser la fille du dermatologue Ferdinand Ritter von Hebra.
Il commence ses études de médecine à Vienne en 1856 et, en 1861 il est nommé assistant de Ferdinand von Hebra, le célèbre dermatologue autrichien avec lequel il a travaillé de 1862 à 1867 et dont il épousera la fille.
En 1875, après la mort d'Hebra, Kaposi assume la chaire de son beau-père à l'Université de Vienne et, en 1879 il est nommé directeur de la clinique dermatologique et "Hofrat" en 1899.
Il a publié de nombreux ouvrages de dermatologie, dont "Pathologie und Therapie der Hautkrankheiten" qui a longtemps été un ouvrage de référence. L'un des principaux axes de ses travaux a été l'étude de la syphilis, ses lésions cutanées et sur les muqueuses, ainsi que l'étiologie et les traitements de cette maladie vénérienne. Il a également travaillé et apporté de nombreuses connaissances sur la dermatite herpétiforme (d'abord décrite par von Hebra), le "lymphoderma perniciosa" et le "lichen ruber moniliformis". Avec plusieurs collègues, il aurait fait une première description du lupus érythémateux (forme cutanée).
Il est mort le 6 mars 1902, à Vienne en Autriche.
Maladie de Kaposi
Connue depuis 1872 après sa description par Moritz Kaposi, son intérêt a été relancé par la découverte du sida, dont elle est un des éléments et qu’elle a contribué à individualiser. Le terme de maladie de Kaposi est préférable à celui de sarcome de Kaposi, car on ignore encore sa nature exacte.
Définition
Le sarcome de Kaposi est lié à l'infection par l'herpèsvirus humain 8 (HHV8). S'il existe sous des formes indépendantes du virus du SIDA, il se développe particulièrement chez les individus co-infectés par le VIH et l'HHV8. L'épidémie de SIDA a donc provoqué une explosion du nombre de cas de sarcomes de Kaposi, notamment dans les régions d'Afrique où l'HHV8 existe de façon endémique.
Différentes formes
Le sarcome de Kaposi fut décrit à la fin du XIXe siècle comme une maladie chronique très rare provoquant des tumeurs cutanées, surtout aux extrémités, chez des personnes âgées, en majorité des hommes, dans le pourtour du bassin méditerranéen (forme classique).Vers 1950, il fut remarqué en Afrique de l'Est, autour des Grands Lacs, où il apparaît comme une forme endémique de cancer survenant aussi, bien que rarement, chez l'enfant et l'adulte jeune : la maladie est plus sévère, parfois disséminée, touchant les ganglions et les viscères. Une troisième forme du sarcome de Kaposi fut ensuite décrite chez des greffés traités par des immunosuppresseurs (forme du transplanté). Depuis l'émergence de l'épidémie de SIDA, une forme épidémique de sarcome de Kaposi est liée à l'infection par le VIH : c'est aujourd'hui la forme prédominante. Les lésions sont souvent disséminées, au niveau de la peau et des viscères. Dans les pays occidentaux, elle est rare chez les hétérosexuels et les toxicomanes et touche principalement des homosexuels masculins ou des bisexuels VIH positifs. Actuellement, le sarcome de Kaposi épidémique, lié au VIH, est un des cancers les plus fréquents de l'Afrique centrale et du Sud (de 10 à près de 50% des cancers diagnostiqués dans certaines régions), et touche aussi bien les hommes que les femmes. L'explosion de cette forme est liée à la diffusion du VIH dans une population où l'HHV8 est très endémique.