Charles-Louis-Alphonse Laveran est né le 18 juin 1845 à Paris, au coeur du Quartier Latin, tout près du Val-de-Grâce, où son père Louis-Théodore Laveran, médecin militaire et professeur, occupait la chaire des "maladies et épidémies aux armées", sa mère était la fille du commandant d'artillerie Guénard de la Tour. Il passe sa petite enfance en Algérie, de 1850 à 1856.
Laveran Service de Santé Militaire |
Après avoir fait ses études classiques au collège Sainte Barbe, puis au lycée Louis le Grand, le jeune Laveran intègre en 1863 l'école du Service de Santé Militaire de Strasbourg, dont l école de Lyon puis de Lyon-Bron est l'héritière directe. Il suit les cours de la faculté de médecine de Strasbourg. Nommé interne des hôpitaux en 1866, il soutient en 1867 sa thèse de doctorat en médecine sur la régénération des nerfs, et rejoint aussitôt l'Ecole d'Application du Val-de-Grâce. A l'issue en 1869, il est affecté à l'armée de l'Est et participe aux combats de Gravelotte puis au siège et à la capitulation de Metz le 27 octobre 1870. Rapatrié sanitaire, il peut néanmoins rentrer en France et servir à l'Hôpital Militaire de Lille jusqu'à la fin des hostilités. Après la capitulation de Paris, il reprend en mars 1871 son poste à l'hôpital Saint Martin où il soigne les blessés lors de l'insurrection de la Commune.
Affecté en 1873 au 10e Hussard à Pontivy, Laveran prépare l'agrégation du Val-de-Grâce qu'il obtient l'année suivante - 1874 - en compagnie de Lereboullet et Lacassagne.
Le 5 octobre 1885, il épouse Sophie-Marie Pidancet, dans le village mosellan de Montoy-Flanville.
Condisciple de Laveran à Strasbourg, Alexandre Lacassagne fut nommé en 1888 professeur de médecine légale à Lyon. Mais les relations lyonnaises de Laveran ne se limitent pas à son amitié pour Lacassagne. Jeune agrégé du Val-de-Grâce dans la chaire inaugurée par son père, il écrit non seulement un traité d'épidémiologie militaire, mais édite également en 1879, en collaboration avec le professeur J. Teissier de Lyon, un ouvrage de médecine interne fort prisé à l'époque.
En 1878, son temps d'agrégation terminé, Laveran est affecté en Algérie, aux hôpitaux de la division de Constantine, et successivement à ceux de Bône, Biskra et Constantine, où il est promu en 1879, médecin major de 1ère classe. Pendant ce séjour, il commence à suspecter l'origine parasitaire les anomalies histologiques rencontrées dans le sang des paludéens.
1880, Lavéran découvre le parasite du paludisme
Le paludisme (du latin paludis, "marais"), aussi appelé malaria (de l'italien mal'aria, "mauvais air", terme privilégié par les Anglo-Saxons), est une maladie infectieuse due à un parasite du genre Plasmodium, propagée par la piqûre de certaines espèces de moustiques anophèles.
La découverte de Laveran va permettre de lever le voile sur un mystère vieux comme l'humanité. Fièvres tierces, quartes, intermittentes, pernicieuses, mortelles, le paludisme poursuit l'homme depuis les débuts de son histoire. Le paludisme affecte les êtres humains depuis plus de 50 000 ans. Il y a environ 10 000 ans, le paludisme commence à avoir un impact majeur sur la survie de l'espèce humaine. Des fièvres mortelles - dont probablement le paludisme - ont été rapportées depuis les premiers écrits ( papyrus Ebers rédigé à Louxor en 1500 avant J.-C). Il a influé sur les destins individuels et celui des empires, dépeuplant les régions agricoles, et influençant le sort des campagnes militaires.
EN France, en 1931, la maladie sévissait encore dans le marais Poitevin, le golfe du Morbihan, en Camargue et surtout en Corse. En Italie il faudra attendre l'assèchement des marais pontins (région du Latium) pour que le paludisme ne soit plus un fléau pour Rome. En Algérie ces fièvres déciment les troupes françaises depuis 1830. Entre 1830 et 1841, sur 50 266 morts, civils et militaires confondus, il n'y a que 2 995 tué par le feu ennemi; les autres, c'est à dire plus de 90% , succombent majoritairement des suites de fièvres provoquées par le paludisme. En 1840, le général Duvivier s'alarme : " Les plaines, telles celles de Bône, de la Mitidja et tant d'autres sont des foyers de maladie et de mort… Les cimetières sont là pour le dire. Jusqu'à présent, ce sont les seules colonnes toujours croissantes." Dès 1834, le médecin-major François Maillot, impose le traitement systèmatique des fièvres par la quinine.
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Alphonse Laveran dans son laboratoire |
D'après le Dr Jean-Claude Petithory, lauréat du Prix international Émile Brumpt, du Centre hospitalier de Gonesse, dans les traités de médecine tropicale et de parasitologie la date et surtout le lieu de cette découverte sont relatés de façons diverses. Parmi les nombreuses publications que Laveran fit lui-même, trois ont une importance particulière et permettent de situer dans le temps et dans l'espace cet événement.
La première publication
Publiée dans le Bulletin de l'Académie de Médecine, séance du 23 novembre 1880. En fait, il s'agit de la présentation par M. Léon Colin (3) professeur au Val de Grâce, d'un manuscrit de M. le docteur Laveran, professeur agrégé du Val de Grâce. La présentation de la note elle même est faite en 12 lignes. Puis suivent 23 lignes de discussion critique de Léon Colin. En fait, des recherches faites dans les archives de l'Académie nationale de Médecine ont permis de retrouver le manuscrit de Laveran qui comprenait huit pages qu'il n'avait jamais publié. Le lieu et la date de l'envoi sont précisés par l'auteur : il s'agit bien de Constantine (Algérie), le 8 novembre 1880.
Traité du paludisme de A. Laveran, publié en 1907 chez Masson
Les lignes suivantes relatent avec beaucoup de précisions les circonstances de la découverte :
"Mes premières recherches remontent à 1878 : j'étais ii ce moment chargé d'un service à l'hôpital de Bône (Algérie) et un grand nombre de mes malades étaient atteints de fièvres palustres. J'eus l'occasion de faire l'autopsie de plusieurs sujets morts de fièvre pernicieuse et d'étudier la mélanémie, qui déjà avait été observée mais qui n'était pas considérée comme une altération constante du paludisme ni comme une altération spéciale à cette maladie. Je fus frappé des caractères singuliers des granulations de pigment noir, surtout dans le foie et dans les vaisseaux cérébraux, et je cherchai à poursuivre, dans le sang des malades atteints de fièvre palustre, l'étude de la formation du pigment. Je trouvai dans le sang des leucocytes chargés de pigment, déjà vus par d'autres observateurs, mais, à côté des leucocytes mélanifères, des corps sphériques, de volume variable, pigmentés, doués de mouvements amiboïdes, et des corps en croissant pigmentés attirèrent mon attention ; je supposai dès lors qu'il s'agis- sait de parasites.
En 1880, à l'hôpital militaire de Constantine, je découvris sur les bords de corps sphériques pigmentés, dans le sang d'un malade atteint de paludisme, des éléments fili- formes ressemblant à des flagelles qui s'agitaient avec une grande vivacité, en dépla- çant les hématies voisines ; dès lors je n'eus plus de doutes sur la nature parasitaire des éléments que j'avais trouvés dans le sang palustre".
"Nature parasitaire des accidents de l'impaludisme", opuscule publié en 1881 chez Baillière
Nous citerons d'abord un extrait de l'avant-propos de ce petit ouvrage "Au mois d'août 1878, je quittais Paris pour me rendre dans la province de Constantine ; je devais naturellement songer à utiliser mon séjour dans cette province pour étudier les fièvres palustres qui, par leur fréquence et leur gravité, s'imposent du reste à l'attention de tout médecin arrivant en Algérie. Cette étude, poursuivie pendant deux ans à Bône, à Biskra et à Constantine, me démontra que la seule lésion caractéristique de l'impaludisme consistait dans la présence d'éléments pigmentés dans le sang".
Mais cet opuscule contient surtout "l'observation V" dont nous allons reprendre les principaux points :
"D..., âgé de vingt-quatre ans, soldat au 8e escadron du train, en Algérie depuis le 5 décembre 1879, entre à l'hôpital militaire de Constantine le 4 novembre 1880. Le mala- de est caserne au Bardo, c'est-à-dire dans un endroit notoirement insalubre, sur les bords du Rummel ; le 10 octobre dernier il a été pris pour la première fois de fièvre :
pas de frisson violent, malaise, chaleur, céphalalgie, faiblesse générale ; il est entré à l'hôpital le 12 octobre, la fièvre a cédé facilement au sulfate de quinine. Sorti de l'hôpi- tal le 24 octobre, le malade a été repris de fièvre dès le 26 ; la fièvre a présenté cette fois un caractère intermittent bien marqué ; les accès reviennent tous les jours vers dix heures du matin. Le malade est amaigri, profondément anémié, les muqueuses sont décolorées, la peau a une teinte terreuse.
Le parasite Plasmodium est observable dans le sang des patients , parmi les globules rouges |
Le 4 novembre à la contre-visite, la température est de 39°,5. Langue blanche, humi- de ; soif vive. La matité splénique mesure 12 centimètres de haut sur 11 de large. Je prescris 0,80 gr de sulfate de quinine.
Le 5 novembre. La température est de 38,°5 le matin et de 38°,6 le soir. Sulfate de qui- nine, 0,80.
Le 6 novembre. Apyrexie ; 36°,8 le matin, 37°,2 le soir. Sulfate de quinine 0,60.
Examen du sang fait le 5 novembre à 8 heures 30 minutes du matin : corps n° 1 en grand nombre.
Examen du sang fait le 6 novembre à 2 heures 30 minutes du soir : corps n° 1 en grand nombre ; corps n° 2 munis de filaments périphériques mobiles dont je constate l'existence pour la première fois.
Examen du sang fait le 9 novembre au matin : corps n° 1, corps n° 2 munis de fila- ments mobiles. M. Aron, médecin principal, et MM. Petit et Troussaint, médecins aide- majors, constatent l'existence des mouvements des corps n°2".
Commentaires par Jean-Claude Petithory
Ce ne sont pas les caractères singuliers de la mélanémie, pigment noir présent dans les globules du sang, interprété par L. Colin comme une intoxication tellurique, qui jouèrent un rôle définitif dans la découverte de l'hématozoaire par Laveran.
Ce fut d'abord à Bône en 1878 la présence de corps en croissant, pigmentés, que Laveran dénomma dans ses premières publications "corps n ° l " : il s'agit d'une manière indiscutable de gamétocytes de Plasmodium falciparum. Il observa aussi dans cette ville, des corps sphériques doués de mouvements amiboïdes, correspondant probablement à des formes amiboïdes de Plasmodium vivax, deuxième espèce présente en Algérie à cette époque. L'aspect de ces deux éléments le conduisit à penser qu'il s'agissait de parasites. Mais Laveran prudemment attendit d'avoir une preuve absolue pour faire part de sa découverte au monde médical. Celle-ci se produisit le 6 novembre 1880, à Constantine par la vision d'une exflagellation de gamétocytes. "Ces filaments péri- phériques mobiles" emportent définitivement sa conviction et le 8 novembre il termi- nait et envoyait à l'Académie de Médecine sa première communication, basée sur 2 ans d'étude. Ce sont les circonstances indiscutables de cette découverte puisque rapportées par son auteur.
Dessins de l'hématozoaire du paludisme par Alphonse Laveran |
La découverte de Laveran fut donc le résultat de patients travaux, d'attentives obser- vations microscopiques, commencés à Bône en 1878 et qui virent leur conclusion à Constantine le 6 novembre 1880.
Malgré la prudence de cette démarche, la découverte de l'hématozoaire fut mal accueillie, elle était contraire aux idées de cette période pastorienne où l'on cherchait à expliquer l'origine de toutes les maladies par des bactéries.
Ainsi le Bacillus malariae fut décrit en 1879 par Klebs E. et Corrado Tomasi- Crudeli (6), deux des plus éminents bactériologistes de l'époque, comme agent étiolo- gique du paludisme.
Pendant de nombreuses années Laveran dut lutter avec opiniâtreté pour que le parasite qu'il avait patiemment identifié fût reconnu. Ainsi en 1889, 9 ans après les travaux définitifs de A. Laveran, Léon Colin considérait bien que le bacille de Klebs et Tomasi-Crudelli n'était observé qu'avec des résultats trop inconstants pour qu'on puisse le considérer comme caractéristique de l'infection" il écrivait aussi "Plusieurs observateurs de premier ordre ont retrouvé les parasites de Laveran, et, si telle est la cause réelle de la fièvre intermittente...". Il maintenait même encore " Le terme d'intoxication tellurique nous semble dès lors préférable au terme intoxication palustre, qui ne rappelle qu'une condition moins essentielle de la genèse morbifique ".
Nous allons ajouter quelques remarques :
Le 6 novembre 1880 très précisément à 2 heures 30, à Constantine, la vue d'une exflagellation emporta définitivement la conviction de Laveran et fut suivie de la rédac- tion et de l'envoi en 48 heures, le 8 novembre 1880, de 8 pages manuscrites. Ce dernier temps fut certes décisif, mais il est trop souvent présenté isolément, comme le serait une révélation miraculeuse. Il est séduisant de considérer que les grandes découvertes résultent d'une intuition géniale et instantanée, mais, en fait celle de l'hématozoaire fut le fruit de deux ans d'observations microscopiques, d'hésitations, de réflexions qui connurent leur conclusion par un dernier élément de certitude.
Alphonse Laveran dut faire face à de grandes difficultés pour la reconnaissance de sa découverte et rédiger de nombreuses publications, cela explique sans doute pourquoi il en délaissa les circonstances, pour les relater brièvement seulement à l'occasion de la remise du prix Nobel et dans le Traité du paludisme en 1907 (8).
L'espèce de Plasmodium dont l'exflagellation emporta la conviction de Laveran pose un problème : "corps n°2 munis de filaments mobiles". Ces corps n°2 pourraient être de P. vivax. Mais l'existence de corps n°l, gamétocytes de P. falciparum chez le malade n°V est indiscutable. L'existence d'une association entre les espèces est rare, mais néanmoins possible. Il s'agit donc, compte tenu de la présence de gamétocytes de P. falciparum, probablement de l'exflagellation d'un gamétocyte arrondi de P. falciparum.
Conclusion
La découverte de l'hématozoaire de Laveran fut le résultat de patientes et minutieuses recherches qui commencèrent en 1878 à Bône par l'observation de gamétocytes de Plasmodium falciparum, confirmée par la vision d'une exflagellation de gamétocytes le 6 novembre 1880 à Constantine.
En 1882, en Italie il retrouve les mêmes éléments parasitaires chez les paludéens de la campagne romaine.Il y mettra en évidence les mêmes hématozoaire que ceux observés en Algérie. Il emporte ainsi la conviction des médecins italiens.
En 1884 et pendant 10 ans, Laveran devient au Val-de-Grâce le quatrième titulaire de la chaire "d'hygiène militaire" dans laquelle il succède à Edmond Vallin, qui fut en 1888, le premier directeur de l'École de Santé de l'Avenue Berthelot. La même année dans le Traité des fièvres palustres, il imagina que ce microbe se trouvait à l'état de parasite chez les moustiques et c'est le britannique, sir Ronald Ross qui confirma ses doutes quelques années plus tard. Durant cette période, le professeur Laveran développe un vaste programme d'enseignement pratique et écrit un remarquable traité d'hygiène. Élu à l'Académie Nationale de Médecine en 1893, puis à l'Académie des Sciences, il reçoit la médaille de Jenner décernée par la Société Épidémiologique de Londres.
Après avoir été promu Médecin Principal, Laveran arrivé au terme de son mandat professoral, demande une affectation proche de Paris, lui permettant sans nuire à ses fonctions médico-militaires, de poursuivre ses recherches. En 1894, les autorités hiérarchiques de l'époque, prenant ombrage de sa notoriété scientifique, au lieu de répondre à cette légitime attente, confient à Laveran la chefferie de l'Hôpital Militaire de Lille puis la direction du Service de Santé du Xle corps d'Armée à Nantes. Privé d'un service hospitalier susceptible d'alimenter ses recherches et d'un laboratoire pour les mettre en oeuvre, et continuer ses travau , Alphonse Laveran demande, en fin d'année 1896, à cinquante ans, sa mise à la retraite du Service de Santé de l'Armée, qui lui est accordé.
Transmission par le moustique
Moustique du genre anophèle stephensi, présent en Asie, transmettant le protozoaire du paludisme |
Emile Roux l'accueille alors cordialement à l'Institut Pasteur, en qualité de bénévole, et débute alors pour ce prestigieux chercheur, une deuxième carrière pastorienne toute consacrée à la médecine parasitaire. Le paludisme y occupe naturellement une place privilégiée. Ardent défenseur du Dr Donald Ross (Prix Nobel de médecine en 1902), Laveran montre qu'en Camargue et en Corse, les localités infestées par la malaria sont des zones de prédilection des anophèles. La transmission de l'hématozoaire par le moustique étant finalement admise et confirmée par Donald Ross, Laveran s'implique fortement dans la lutte antimoustiques. À partir de 1900, il s'intéresse aux trypanosomes et publie avec Félix Mesnil, plusieurs études sur la maladie du sommeil ; en 1903 Laveran et Mesnil démontrent que le parasite responsable d'une fièvre de l'Inde (le Kala-azar) est un protozoaire nouveau, indépendant des trypanosomes et de l'hématozoaire du paludisme, le leishmania.
Membre de l'Académie nationale de médecine, il est élu membre de l'Académie des sciences en 1901 et ses titres dans les sociétés étrangères ne se comptent plus en tant que membre associé ou membre honoraire ; en 1912, il reçoit la cravate de Commandeur de la Légion d'honneur.
1907 Prix Nobet de physiologie et de médecine
En 1907, il fonde la Société de Pathologie Exotique qu'il présidera pendant 12 ans.
C'est en 1907, qu'Alphonse Laveran fut le premier français à qui fut attribué le prix Nobel de physiologie et de médecine, non seulement pour sa découverte du parasite responsable du paludisme, l'hématozoaire plasmodium, mais pour l'ensemble de ses travaux dans le domaine de la parasitologie. Le montant du prix sera utilisé pour l'installation à l'institut Pasteur d'un laboratoire "des maladies tropicales" où désormais vont converger du monde entier les observations faites en parasitologie humaine. L'illustre savant est alors très souvent à l'honneur.
Alphonse Laveran Prix Nobel de Médecine en 1907 |
Membre de très nombreuses sociétés savantes nationales et étrangères, ses mérites sont partout célébrés en Europe, en Amérique et en Asie. Jusqu'à sa mort, à Paris, le 18 mai 1922, Laveran continuera ses recherches à l'institut Pasteur. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse à Paris.
Hommages
Des lieux, des monuments, des rues, des villages, portent le nom de Laveran :
Hôpital militaire d'instruction Laveran à Marseille
Pavillon Laveran de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière consacré aux maladies tropicales à Paris
Place Alphonse-Laveran à Paris dans le 5e arrondissement de Paris, en face de l'église du Val-de-Grâce.
Place Alphonse Laveran à Montpellier, dans le quartier Hôpitaux-Facultés.
École primaire Louis-Alphonse-Laveran à Montoy-Flanville, village mosellan où il épousa Sophie-Marie Pidancet le 5 octobre 1885.
Une rue est nommée en son honneur au quartier résidentiel de Bellevue à Constantine en Algérie.
Plaque commémorative à Strasbourg |
FLÉAU MONDIAL
Plus de 130 ans après la découverte du parasite responsable du paludisme, cette maladie reste un problème de santé publique dans une centaine de pays dans le monde, situé dans les zones tropicales d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine. Selon le rapport de l'OMS de 2012, il ya eu environ 219 millions de cas de paludisme et 660.000 décès associés. Les estimations de 2010 sur le paludisme, disponibles au niveau de chaque pays, indiquent qu’environ 80 % des cas et 80 % des décès liés à cette maladie sont observés dans respectivement 17 et 14 pays seulement. À eux seuls, la République démocratique du Congo et le Nigéria représentent plus de 40 % des décès dus au paludisme dans le monde. Ces deux mêmes pays, ajoutés à l’Inde, enregistrent également 40 % des cas de paludisme.
Plus de huit victimes de la maladie sur dix, sont des enfants de moins de 59 mois.
Par ailleurs, le nombre de moustiquaires imprégnées d'insecticide distribuées dans les pays endémiques d’Afrique subsaharienne est passé d’un pic de 145 millions en 2010 à quelque 66 millions en 2012.
Selon le rapport, 50 pays sont en bonne voie pour réduire de 75% d’ici à 2015 leurs taux d’incidence du paludisme. Ces 50 pays ne représentent toutefois que 3% (ou 7 millions) des cas de paludisme estimés en l'an 2000.
Les ventes de tests diagnostiques rapides ont cependant fortement augmenté entre 2010 et 2011, passant de 88 à 155 millions d’unités.
Le paludisme est une maladie transmissible qui peut être évitée et traitée.
L'OMS relève notamment que le financement "mondial de la prévention et de la lutte antipaludiques s'est stabilisé entre 2010 et 2012 et que la distribution de certains produits salvateurs a ralenti".
Les fonds totaux disponibles se sont élevés en 2011 à 2,3 milliards de dollars, soit la moitié seulement de ce qui serait nécessaire.