Les médecins dans les pays d'Islam
(Première partie)

deco

La médecine arabe, s’appuyant sur des connaissances grecques, persanes et indiennes, se développe largement grâce à de grandes figures (Avicenne, Averroès, Ibn al Nafis, Razès …) et des découvertes résultant d’une maîtrise des aspects théoriques de cette science et d’un sens aigu de l’observation. La pratique chirurgicale a été largement étudiée et compilée dans un ouvrage de référence rédigé au XIe siècle par l’andalou Abulcassis.

Les hôpitaux, "inventés" par les arabes sont à la fois lieux de soins et de formation.

"Dans sa diversité, la Terre est Une, et les Hommes sont Frères et Voisins"

Au IXe siècle, chaque grande capitale du monde arabe - Bagdad, Damas, Le Caire, La Mecque, Samarie - possède son centre culturel avec bibliothèque où érudits et élèves se croisent, attirés par les textes de l'Antiquité. Les héritages scientifiques orientaux et hellénistiques sont à l'origine d'une science islamique qui atteint son apogée aux IXe et Xe siècles et influencera plus tard l'Occident chrétien.

Si les opinions divergent parfois concernant la civilisation arabe, c'est parce que le qualificatif d'arabe ne repose sur aucun argument d'ordre ethnique, politique ou religieux. Les vrais Arabes ont été absorbé, au cours de leurs campagnes militaires, dans un grand nombre de populations hétérogènes: Iraniens, Turkmènes, Berbères, Espagnols, Africains et Grecs. L'empire musulman n'a jamais eu d'unité durable; témoignant de tolérance à l'égard des cultes existants, les musulmans ont encouragé une bienveillante collaboration avec les érudits des nouveaux arabisés. Pour le Prophète chaque peuple soumis doit conserver le choix de se convertir ou de verser un tribut lui permettant de conserver ses croyances, une sorte d'impôt de la tolérance religieuse.

Le seul lien était en fait représenté par la communauté de langue et d'écriture; mais la langue arabe n'était pas le plus souvent la langue de naissance. A ce sujet on peut remarquer que le premier livre médical écrit en arabe vers 685, était une traduction par un juif d'un livre écrit en grec par un chrétien d'Alexandrie: "Le Pandecte d'Aharun" qui rassemble les premiers travaux de médecine de l'antiquité.

I - Conquête et arabisation

1 - La religion musulmane

La vie du Prophète: 570 à 632Arabie

La réalité historique commence le 16 juillet 622, jour de la fuite de Mahomet (en arabe "Muhammad" ou "Mohammed") de la Mecque pour Yatrib - actuelle Médine, - pour y fonder un Etat, à la suite de sa condamnation par les autorités de la Mecque (Mecca) qui tenaient la Ka'aba. kabaCet événement est appelé l'année de l'Hégire, elle marque le début du calendrier musulman. Après huit ans de guerre, le Prophète s'imposa comme gouverneur de La Mecque et institua le pèlerinage dans la ville sainte en 624. Lorsque Mahomet meurt le 8 juin 632, "sa mission prophétique est terminée. Les sociétés bédouines d’Arabie sont unifiées. Il reste à ses successeurs à consolider la théocratie fondée à Médine et à préciser et codifier les principes de l’Islam. "

Dès 622, "l'islam n’est pas seulement une religion mais aussi une forme d’organisation politique et sociale qui a permis aux Arabes de parvenir à une unité jusque là jamais réalisée" et de rayonner sur le plan culturel.

Le mot "musulman" a un sens plus étroitement religieux que celui d’ "Islam". La troisième religion révélée du Livre repose sur quelques dogmes simples et un ensemble de pratiques qui permettent un encadrement rigoureux de ses adeptes. L.Massignon a parlé de théocratie laïque (pas d’Eglise, pas de sacerdoce) égalitaire.

C’est un monothéisme strict édifié tout entier sur un livre sacré, le Coran. Celui-ci contient la parole de Dieu. Le musulman y puise des règles de conduite et de pensée aussi bien que des principes de grammaire. Le message coranique s’inscrit dans la tradition biblique.

Les problèmes d’administration qui se posent sont à l’origine des premières dissensions, des premières révoltes qui minent l’empire arabo-islamique et portent en germe les deux grandes divisions de la communauté musulmane :
• Ceux qui se réclament d’Ali, le gendre du prophète. Ils donnèrent leur nom au "chiisme" (de shî’ a Alî, signifiant le parti d’Ali).
• Ceux qui se considèrent dans la Tradition du prophète (la Sunna), d’où l’appellation "sunnisme". la Sunna est constituée des hâdîths, faits et gestes du prophète transmis oralement.

2 - L'expansion arabo-islamique

- Le califat de la Mecque et de Médine: 632-661

Les premiers successeurs du Prophète entreprennent une conquête particulièrement rapide, en direction de la Syrie. Le califat de Médine compte quatre califes qui seront appelés les Bien Guidés ("Rashidun").
• 632-634: Abu Bakr succède à Mahomet en 632 comme premier calife. Les armées arabes se lancent à la conquête de nouveaux territoires non pas à but expansionniste, mais au dessein de répandre l'Islam.
• 633-644: Le califat d'Omar amplifie et organise la conquête spontanée. Il inaugure le titre de Commandeur des croyants ("Amir al-Mu'minin"). En 636 les armées arabes remportent la bataille de Yarmouk face aux troupes byzantines d'Héraclius. Elles occupent tour à tour en 638 la Syrie et la Palestine. L'Iran est envahi la même année. Jérusalem est prise en 638 sans être revendiquée comme ville sacrée. En Egypte, Alexandrie tombe en 641.
• 644-656: Le troisième calife Otsman est le gendre du prophète. Le texte officiel du Coran est établi sous son califat. Merv est conquise en 652. Otsman sera assassiné, sans doute à la suite de conflits avec Ali, sur des querelles d'interprétation du Coran.
• 656-661: Ali, sera le quatrième calife. Les conflits internes débouchèrent sur une guerre civile de cinq ans entre tribus, qui sera nommée plus tard la Grande épreuve - "al-Fitna al-Kubr" - qui met fin au califat médinois. Ali sera assassiné dans la mosquée de Kufa, par un kharidjite venu venger son peuple.

- Le califat des Omeyyades de Damas: 661-750

Le gouverneur de Syrie Mu'awiya 1er - descendant d'Umayya membre du même clan quraychite que Mahomet - fonde la dynastie des Omeyyades. Le centre de la puissance et le siège de leur califat se situait à Damas, en Syrie. Sous la dynastie des Omeyyades (661-750), l’administration, jusque là très rudimentaire, se développe. De Damas, leur capitale, ils dirigent les provinces par l’intermédiaire d’un gouverneur, le wali, lui-même secondé par un cadi, chargé de la justice et par un percepteur général. L’arabe s’impose comme langue administrative. Une monnaie proprement arabe est créée : le "dînâr", pièce d’or, et le "dirham", pièce d’argent.

Pendant cette période commença à prendre forme les deux principales écoles islamiques: l'Islam sunnite et l'Islam chiite. Les Omeyyades considéraient l'islam comme une religion réservée aux arabes. Les conflits d'opinion sur ce thème jouèrent un rôle important dans l'opposition croissante que rencontra la califat des Omeyyades. Ainsi la tradition chiite rejette totalement la légitimité des Omeyyades, les sunnites ont quant à eux une attitude plus nuancée.

• L'expansion avait commencé vers l'est: l'Afghanistan et les bords de l'Indus en 661
• La conquête du Maghreb, menée à partir de Kairouan fondée en 670, fut longue et difficile. L'expansion continue vers l'ouest : l'Afrique Orientale, Madagascar et les bords de l'océan Indien, la Sicile.
• A la mort de Mu'awiya 1er en 680, son fils Yazid lui succède. L'expansion se poursuit.
• Entre 685 et 687 a lieu la révolte shiite en Irak
• En 691 Abd al-Malik construit le Dôme du Rocher à Jérusalem sur l'emplacement de l'ancien Temple de Salomon, une ancienne église byzantine est rénovée en mosquée au même endroit.
• En 698, Carthage est conquise ainsi que le Maroc.
• Entre 700 et 751 la Transoxiane, l'Insulinde et les confins de la Chine sont conquis.
• Le calife Al Walid 1er (705-715) fait bâtir la grande mosquée des Omeyyades et le Qsar Amra.
• En 709 conquête de Boukhara.
• En 711, conquête de l'Espagne.
• En 712, conquêtes de Khorezm et Samarkand et entrée à Tolède.
• Entre 717 et 718 tentative de conquête de Constantinople.
• Les Maures, qui forment une division du califat de Damas, parviennent aux bords de la Garonne et du Rhône en 725. Charles Martel les stoppent définitivement à Poitiers en 732.
• En 750 Abbas bat Marwan II, ce qui met fin à la dynastie des Omeyyades.

Empire islamique
Carte tirée du site d'Alain Houot

3 - L'apogée de l'empire arabo-musulman (VIIIe - XIe siècles )

-Le califat des Abbassides de Bagdad: 750-1258

Les Abbassides, descendants d'un oncle du prophète, représentent une dynastie de 37 califes arabes, fondée par Abu al-Abbas qui détrôna les Omeyyades en 750. Le calife al-Mansur fonde Bagdad, la capitale au plan circulaire, de 762 à 1258. Ils ont écrit, durant cinq siècles, l'une des plus belles pages de la civilisation musulmane et universelle.
• En 751: Bataille de Talas, les arabes apprennent à fabriquer le papier par des prisonniers de guerre chinois.
• En 765 est fondée une école de médecine à BagdadArabe- Bagdad.
• De 750 à 780: Fondation des Quatre écoles de la loi.
• L’administration s’étoffe. Le calife, véritable monarque absolu, est secondé par le vizir. Les "diwâns" (bureaux) se multiplient. Les nombreux secrétaires d’origine persane furent d’ailleurs en grande partie à l’origine de l’essor des lettres et des sciences qu’encouragèrent les grands califes, Harun al-Rachid (786-809) le souverain des "Mille et une nuits" et Al Ma'mun (813-833) son fils, le fondateur de la Maison de la Sagesse.
• 850-875: La tradition est formalisée. La grande mosquée de Samara est fondée en 851 par Al Mutawakkil.

L’unification politique de provinces très éloignées permet la diffusion de techniques (comme les "qanats", canaux souterrains d’irrigation) et de cultures (le riz, le coton, la canne à sucre, les agrumes). De nombreuses voies caravanières sillonnent l’empire : soieries de Chine, épices et bois d’Inde, fourrures et esclaves du Nord affluent à Bagdad et sont redistribués dans toutes les régions de l’empire.

L’essor culturel est de grande ampleur. Il est certes le fait des Arabes et des musulmans mais des chrétiens, des juifs, des Persans y participent aussi. En 833, Bagdad est le centre du monde, le savoir et les cerveaux y affluent du monde entier. La Maison de la Sagesse ("Bayt Al Hykma"), premier grand centre de traduction et de réflexion arabe, abritait les savants les plus illustres, sans distinction ni de leur religion, ni de leur race . "L'encre du savant est plus sacrée que le sang du martyr", a dit le Prophète. Aussi Cette maison comptait les manuscrits les plus précieux rapportés de l'étranger (Grèce, Perse, Inde, Chine).

4 - Dislocation de l'Empire

A la fin du IX siècle , vont naître des pouvoirs régionaux autonomes, en Espagne, en Egypte et en Syrie, rivaux des califes abbasides, et de nouvelles capitales scientifiques apparurent à Cordoue (Andalousie), Kairouan (Maghreb), Le Caire (Egypte), Damas (Syrie), et Shiraz (Iran).

• 1055-1250: Les Abbassides règnent encore mais ne gouvernent plus.
En 1055 les Turcs Seldjoukides sont maîtres de Bagdad.
Dès le milieu du XIe siècle, la dynastie abbasside connaîtra à son tour des difficultés qui la mènera à sa chute. Des conflits de dynasties et de sectes entraînent une désorganisation politique et religieuse de l'Islam. La Sicile est prise par les Normands d'Italie. les frontières se fissurent à l'est sous la poussée des Turcs Seldjoukides qui investissent tout le Moyen-Orient et occupent la Palestine dès 1069.
L'expansion de l'Islam se poursuit, mais les chrétiens d'Europe, à défaut de chasser les Infidèles, cherchent à obtenir un accès vers les Lieux Saints. C'est le début des huit Croisades qui commencent par la prise de Jérusalem par les croisés en 1099, qui est reprise par Saladin en 1187 après la victoire d'Hittin, près du lac Tibériade.
• En s'emparant de Bagdad le 10 février 1258, les Mongols mirent fin à la dynastie et exécutèrent le dernier calife, Mustasim.

5 - Al-Andalus - Rencontre des civilisations

Al-Andalus, "terre de vandales", en arabe, est le nom donné au territoire de la Péninsule Ibérique, occupé par les musulmans entre le début du VIIIe siècle et la fin du XVe siècle et qui parvint à s’étendre sur une très grande partie du territoire espagnol. L’extension de l’Etat islamique appelé al-Andalus évolua au fur et à mesure que les frontières se modifiaient au gré des conquêtes hispano-mauresques ou castilllo-aragonaises.

En l’an 710, depuis la chute de l'empire romain, l'Espagne était dominée par la monarchie wisigothique. La population opprimée acceptait de plus en plus mal la façon de gouverner du roi Roderik. Les arabes eux s’étaient récemment établis au Maroc et voulaient donc contrôler le détroit de Gibraltar et continuer l’expansion de l’Islam vers l’Europe de l’ouest

 

La conquête et l'émirat dépendant de Damas (711 - 756)

al andalus

 

 

 

La péninsule ibérique fut aisément enlevée aux Wisigoths entre 711 et 716 par les Abbassides. Une nouvelle province, al-Andalus, y fut créée. En 711 commence l'invasion maure (berbères et arabes) par les troupes de Tariq ibn Ziayd qui franchissent le détroit de Gibraltar pour s'emparer, après la bataille de Guadalete, sans rencontrer de véritable résistance, de Malaga, Grenade, Cordoue et Tolède. Puis Séville et Mérida tombent. En moins de cinq ans presque toute la péninsule tombe sous la domination maure. La progression se fait vers le nord où subsitent des poches de résistances chrétiennes dans les Asturies. Al Andalous est alors organisé en un émirat faisant partie d’un ensemble d’émirats dépendants du califat de Damas où règne la dynastie des Omeyyades.

La Reconquête commence en 718 lorsque les musulmans sont défaits à la Bataille de Covadonga par le Wisigoth Pélage (Pelayo). De ce fait, seule la frange nord de l'Espagne, correspondant aux actuels Pays basque et Asturies, reste sous domination chrétienne. Mais ce n'est que plusieurs siècles plus tard que les Chrétiens envisageront leurs conquêtes comme un effort commun pour restaurer le royaume wisigothique.

L’émirat Omeyyade indépendant à Cordoue (756 - 929)

Emirat Omeyade de Cordoue

 

 

 

En 756, l’Espagne musulmane échappe aux Abbassides (la dynastie abbasside ayant renversé les Omeyades). Abd al-Rahman 1er seul représentant de la dynastie des Omeyyades ayant échappé au massacre de 750, s'enfuit en Espagne, après avoir vaincu le gouverneur de Al-Andalus (Yusuf al-Fihri), et s'être autoproclamé émir indépendant de Damas à Cordoue. C’est en jouant habilement des rivalités entre les groupes tribaux arabes établis dans la péninsule et en s’appuyant sur son propre contingent tribal que le premier omeyyade de Cordoue, l’émir Abd al-Rahman 1er (756-788), réussit à s'imposer, il s'efforça peu à peu de refaire l'unité de l'Espagne. C'est lui qui est à l'origine de la construction de la grande mosquée qui débute en 786. Le règne de Hisham Ier (788-796) allait être trop court, il eut cependant à juguler la révolte de ses frères Abdallah et Sulaiman évincés du trône. Son second fils lui succède, Al-Hakam1er (796-822) féroce et vindicatif dut faire face à des révoltes incessantes (Tolède, Cordoue), et, en premier lieu, à une querelle dynastique de la part de ses deux oncles.

En accédant au trône, Abderrahman II (822-852), fils d'Al Hakam Ier, prenait possession d'un territoire presque entièrement pacifié. C'est sous son règne que le pays d'al Andalus prend véritablement figure d'Etat indépendant, de royaume incontesté au regard du reste du monde musulman. Sous le règne de Muhammad Ier (852-886), l'Espagne musulmane allait connaître encore d'assez longues périodes de calme politique bien qu'il y eut encore de nombreuses révoltes et dissidences. Son successeur Al Mundhir (886-888) n'eut que le temps d'appeler son frère Abdallah (888-912) dont le règne fut relativement agité mais réussit à sauvegarder la restauration hispano-omeyyade réalisée à grande peine par Abderrahman l'Immigré.

Le califat (khalifat) Omeyyade à Cordoue (929-1031)

Califat Omeyade de Cordoue

 

 

Abd al-Rahman III (912-961) qui acheva la soumission des chefs arabes et berbères, abandonna le titre d'émir et prit le titre de premier calife espagnol en 929, il construit le palais Madinat al-Zahra et fit de Cordoue la capitale capable de rivaliser au plan culturel, scientifique, économique et commercial avec Bagdad et avec Constantinople. Le califat de Cordoue basa sa politique économique sur l'unité monétaire et l'adoption du système monétaire. La pièce d'or de Cordoue devint la monnaie principale de la période et fût probablement imitée par l'Empire carolingien. Son successeur Al-Hakam II (961-976), roi érudit crée une bibliothèque de plus de 400.000 volumes. A la mort d'Al Hakam II, l'autorité califienne va subir une atteinte sans précédent. Le nouveau souverain, Hisham II (976-1013), étant trop jeune (il n'a que douze ans), puis trop débile pour exercer lui-même le pouvoir ou le revendiquer à sa majorité, celui-ci va passer entre les mains d'un véritable dictateur, d'un vizir du palais ("maire du palais"), Ibn Abi Amir (937-1002) dit al-Mansur (le victorieux), à la fois génial et sans scrupules, que son habilité politique, son ambition illimitée, sa grande valeur militaire et la protection bienveillante de la reine mère, porteront rapidement au faite des honneurs. Tandis que le calife en titre ne sera qu'un fantoche et passera tout à l'arrière-plan de la scène politique

Ses fils lui succèdent jusque 1009. Ensuite, le califat de Cordoue amorce sa chute tandis que l’armée nomme et destitue les califes. Les Berbères, les Arabes, les Esclavons et les Espagnols s’affrontent pour le pouvoir. Le califat survit jusqu’en 1031.

Royaumes des Taifas (1031-1086), fin de la domination arabe

Royaumes des Taifas

• Les problèmes de succession n’ayant cessé d’engendrer des troubles (1009 : révolution de Cordoue : déposition de Hicham et exécution du fils et successeur d’Al Mansour). A partir de 1031, le califat de Cordoue disparait pour se diviser en plusieurs petites principautés arabes, berbères, slaves (Ta'ifas) insignifiants (les royaumes des taifas).

Les rois des taifas font alors appel à la tribu nord-africaine des Almoravides.

Dynastie nord-africaine des Almoravides (1086-1147)

Empire Almoravide

Ce sont des moines guerriers issus du Sahara Occidental (Mauritanie “al morabettin”), qui tirent leur origine d'un groupe de tribus berbères sahariennes qui nomadisaient au sud. La capitale de la dynastie est Marrakech. En peu de temps, ils envahissent l'Espagne chrétienne. En 1090, Youssef ibn Tachfine, émir Almoravide s'empare de Cordoue, d'Almeria, de Séville et domine une partie de l'Espagne. Les chrétiens espagnols amorcent une patiente "reconquête" qui durera près de trois siècles. • En 1056 le califat subit plusieurs révoltes en particulier des chrétiens: Ferdinand Ier de Castille (1016-1065) s'autoproclame Empereur d'Espagne et commence la "Reconquête". Son fils Alphonse VI (1040 - 1109), roi de Léon, de Castille et de Galice conquiert Tolède (25 mai 1085) et repousse ainsi les frontières chrétiennes au sud du Tage.

En 1147 les Almoravides sont chassés de la péninsule par leurs adversaires religieux les Almohades.

Dynastie nord-africaine des Almohades (1130-1269)

Dynastie musulmane d'origine berbère, totalement indépendante des califes de Bagdad et du Caire. Ils dominèrent l'Afrique du Nord et l'Espagne mais surtout installés au Maroc ou ils y détrônèrent les Almoravides. En 1212, la bataille de Las Navas de Tolosa, en Andalousie sur le sol espagnol, au cours de laquelle les armées chrétiennes (des seigneurs Sancho VII de Navarre, Pedro II d'Aragon et Alphonse VIII de Castille) vainquirent les troupes musulmanes, marqua le début du déclin des Almohades et de l'Espagne musulmane. Cordoue est reprise en 1236, Séville en 1248. Dès 1269, le Maghreb extrême (Maghreb Al-Aqça) passe aux mains d'une tribu berbère des Hauts plateaux, les Mérinides.

Dynastie nord-africaine des Mérinides (1269-1465)

Au Maroc, les Beni Merin (Mérinides), Berbères du groupe Zanata, s'emparent des villes marocaines l'une après l'autre, et donnent le coup de grâce à l'Empire Almohades avec la prise de Fès (1248) puis de Marrakech (1269). Le troisième et le plus valeureux des souverains mérinides, Abou el-Hassan, surnommé le Sultan noir car il était né d'une mère abyssine, contrôlera l'empire de 1331 à 1349. Affaibli par la progression de la Reconquête espagnole, l'empire ne peut être maintenu par son fils Abou Inan perd l'Algérie et la Tunisie et ne pourra empêcher les Portugais et les Espagnols d’envahir le littoral.

Dynastie des Wattassides (1465 - 1549)

Succède aux Mérinides sans pouvoir plus efficacement s'opposer aux tentatives européennes. Portugais et Espagnols prennent pied sur les côtes marocaines.

Dynastie Nasride du royaume de Grenade (1238-1492)

Cet affaiblissement progressif signifie qu'au milieu du XIIIe siècle, l'Espagne islamique ne comptait plus que le royaume de Grenade de la dynastie Nasride. Situé entre le détroit de Gibraltar et le cap Gata, ce vestige historique (palais de l'Alhambra) ne devait pas capituler avant le 2 janvier 1492, à la fin de la reconquête. Le dernier roi maure de Grenade, Boabdil (Muhammad XII) est contraint de fuir, sous Ferdinand d'Aragon et Isabelle de Castille.

6 - Les autres dynasties

Dynastie des Aghlabides (800-908)

L' Ifriqiyya - formée de l'actuel Tunisie et d'une partie de l'Algérie connaît au IXe siècle une grande civilisation, vassal des Abbassides, on leur doit les mosquées de Kairouan et de Sousse.

Dynastie des Tulunides (884-905)

Ibn Tulun était général dans la garde califale abbasside. En 868 suite aux troubles en Egypte il est envoyé dans ce pays pour contrôler le pouvoir militaire et collecter l'impôt. Très vite il se désolidarise du pouvoir central et crée une dynastie Tulunide, de courte durée.

Dynastie Fatimide (910-1171)

• Le califat Fatimide en Egypte. Ils règnent en Afrique du Nord de 910 à 969 puis en Egypte de 969 (date de fondation du Caire qui devient leur résidence royale) à 1171.
La Syrie et la Palestine restent des provinces négligées avec des frontières ouvertes aux tribus nomades bédouines. De 970 à 1029, la Palestine demeure le champ de bataille des diverses armées: les Grecs de Byzance, les Hamdanides, les Bouyides de Bagdad et les Fatimides du Caire.
Au XIe siècle, le calife fatimide al-Hâkim fonde au Caire une Maison du savoir pourvue de nombreux livres.

Dynastie Samanide (874-1004)

• La dynastie indo-européenne des Samanides domina l'Iran oriental après les Bouyides.

Dynastie des Saldjukides (1038-1277)

• La dynastie des Saldjukides, ce sont les membres d'une tribu d'origine turque qui a émigré du Turkestan vers le Proche-Orient et a établi son pouvoir sur l'Iran, l'Irak et l'Asie Mineure, du milieu du XIe siècle à la fin du XIIIe siècle. Ils sont maîtres de Bagdad en 1055.

Dynastie des Ayyubides (1171-1250)

• L'an 1171 marque l'avènement de la dynastie sunnite des Ayyubides , par Salah-Al-Din (Saladin 1er), après qu'il a renversé les Fatimides il prend le titre de sultan d'Egypte. Il combat le roi de Jérusalem qu'il défait à la bataille de Hattin en 1187 et lui prend Tibériade, Saint-Jean-d'Acre et Jérusalem.

Dynastie Mamelouk (1250-1517)

La dynastie Mamelouk, à domination turque va dès lors se maintenir au Proche-Orient, elle contrôle l'Egypte, la Syrie et la Palestine. En 1244, les forces de la dynastie mamelouk d'Egypte battent les chrétiens et occupent Jérusalem. En 1260, les Mongols sont défaits à Jalut prés de Nazareth par le sultan mamelouk Baïbars qui à son tour reprend le contrôle de la région. Quant aux dernières villes du royaume de Jérusalem, Safed, Césarée et Jaffa, elles tombent entre 1267 et 1268 et Saint-Jean d'Acre en 1291.

Dynastie des Mongols (1220-1370)

La dynastie des Mongols, en 1258 les hordes de Mongols détruiront Bagdad lors du déferlement mongol sur l'Europe de l'Est, le Proche et le Moyen-Orient. Hulagu (1217-1265), petit-fils de Gengis Khan conquiert Bagdad en faisant étrangler le khalife Musta Sim en 1258. En 1279, la Chine est annexée.
L'invasion de toute la Syrie, puis celle de la Palestine suivent, ainsi que les redditions de Naplouse et Gaza.

Dynastie des Timourides (1371-1517)

La dynastie des Timourides est dominée par la personnalité de Tamerlan (Timur Lang), dans leur capitale Samarkand. De 1379 à 1401 Tamerlan fonde un empire en Perse, en Irak et en Syrie et bat les Ottomans en 1402 à Ankara.

Empire Safavide en Perse (1501-1723)

En 1501 Ismail devient shah de Perse et fonde l'Empire Safavide. Les Timourides cèdent la place aux Safavides qui prétendent descendre d'Ali.
- En 1508 Ismail conquiert Bagdad et bat les Uzbeks.
- 1587-1629: Règne de Shah Abbas Ier
- 1738: Fin de l'Empire Safavide.

7 - L'irrésistible ascension des Ottomans 1350-1918

• 1299-1326: Osman Ier se proclame Sultan en 1301 et crée l'Empire Ottoman.Prise de Constantinople
• 1345: Les Turcs Seljuks traverse le Bosphore.
• 1389: les Ottomans battent les Serbes au Kosovo.
• 1402: Tamerlane bat les Ottomans à Ankara et fonde un empire en Perse, en Irak et en Syrie.
• 1451-1481: Mohammed le Conquérant s'empare de Constantinople en 1453 (ancienne Byzance, aujourd'hui Istambul), capitale de l'empire byzantin.
• En 1517, le califat passe aux Ottomans (sultans). Les forces ottomanes envahissent au seizième siècle toute l'Afrique du Nord à l'exception du Maroc et du Croissant fertile, ceci afin d'assurer la pérennité des voies de communication en Méditerranée et en Mer Rouge.
• 1520-1566: Suleiman II le Magnifique.
• 1641-1687: Règne de Mohammad IV.
• Le califat sera aboli en 1924 par Mustapha Kemal (Atatürk), fondateur de la République Turque.

Suite : Les médecins dans l'Islam >>>>>

 

Sources

- Extrait de l'Histoire de la psychiatrie maghrébine du Professeur Sleïm Ammar, sur le site

- L'héritage Grec et Arabe Entretien avec Danille Jacquart de Jean-Luc Terradillos

- CULTURAS CONVERGENTES: Judíos, Musulmanes y Cristianos en La España Medieval