Benjamin Franklin est né et baptisé à Boston le 6 janvier 1706, il est le 15e enfant de son père et le 7e de sa mère Abiah. Son père Josiah (1657-1745) d'origine anglaise avait immigré en 1683 avec sa première épouse, il s'est remarié en 1689 avec Abiah; il était fabricant de bougies et de savons. Le jeune Benjamin est inscrit pour la première fois à l'école en 1714, à l'âge de 8 ans, à la "South Grammar School" de Boston, son père espérait faire de lui un pasteur ("…to the Service of the Church")
Jeunesse de Benjamin Franklin
Pendant l'année scolaire 1715/1716, Benjamin suit sa seconde et dernière année de scolarité formelle. Il travaille ensuite quelque temps avec son père, puis essaye la coutellerie avec son cousin Samuel et dit avoir une attirance pour la mer.
1717 Inventeur de "nageoires"
Vers 1717 Benjamin Franklin était un nageur passionné et bien connu pour ses aptitudes aquatiques aussi bien jeune qu'adulte. Franklin a écrit avoir inventé, dans sa jeunesse, des sortes de palmes. Elles avaient la forme d'une palette d'artiste peintre, étaient portées au niveau des mains ou des pieds. C'est vers la même époque qu'il aurait inventé un cerf-volant pour se faire pousser sur l'eau.
1718 Débuts d'apprentissage
La réussite scolaire n'étant pas au rendez-vous, à 12 ans Benjamin rentre comme apprenti imprimeur chez son demi-frère James. Cette occupation ouvrit de nouveaux horizons pour le jeune Benjamin. Le novice entra en contact dans un monde de lecture, de littérature et de philosophie. Il commence là sa première collection de livres et écrit une ballade. Son esprit rapide et sa constitution robuste convenaient bien à ce commerce, par la suite il devint un des imprimeurs et éditeurs les plus influents dans les colonies.
Au cours des années 1719/1720, il vient habiter chez son frère James et emprunte des livres à des marchands, il lit pour la première fois une traduction des "Provinciales" de Pascal.
1722 Les lettres de "Silence Dogood"
James, le frère aîné de Benjamin, était l'éditeur du "New-England Courant". Sachant que James ne voudrait pas imprimer quelquechose que son jeune frère écrivait, Benjamin âgé de 16 ans écrivit une série de lettres pleines d'esprit et au succès considérable en la personne d'une veuve d'âge moyen sous le nom de "Dame Silence Dogood". Il glissait son texte sous la porte pour faire croire qu'il émmanait d'une personne extérieure.
1723 Départ de Boston
Lorsque James est emprisonné pour avoir critiqué les autorités britanniques, Benjamin prend la direction de l'atelier. Il rappele la nécessité de la liberté d'expression de la presse en publiant une citation d'un journal anglais : "Sans liberté de pensée, il ne peut y avoir de sagesse; et pas de liberté du peuple sans liberté d'opinion; celle-ci est le droit de chaque homme tant qu'il ne porte pas atteinte à la liberté d'autrui". En septembre 1723, le jeune Benjamin, âgé de 17 ans décide de partir de Boston. A l'origine Franklin avait prévu de s'installer à New York, mais il ne trouva pas là d'opportunité pour un imprimeur, aussi il alla plus au sud à Philadelphie où il arrive le 6 octobre 1723 et où il trouva un travail d'imprimeur-assistant chez Samuel Keimer.
B. Franklin imprimeur et éditeur à Philadelphie
1724 Une parenthèse: Premier voyage à Londres
Sur les conseils du gouverneur W. Keith, au printemps, B. Franklin va voir son père à Boston dans le but de lui emprunter de l'argent pour monter son entreprise d'imprimerie à Philadelphie. Celui-ci le trouve trop jeune et refuse. En revanche le gouverneur de Pennsylvanie Sir William Keith propose à B. Franklin de lui prêter l'argent dont il a besoin pour s'instruire des méthodes anglaises et acheter du matériel d'imprimerie. Le 5 novembre Franklin embarque avec son ami James Ralph pour se rendre à Londres, à bord du "London Hope", où il arrive le 24 décembre. Mais Franklin n'eut ni les lettres de recommandation ni les fonds que lui avait promis le gouverneur Keith. A Londres, Franklin trouva alors un travail dans un bureau d'imprimerie ainsi que comme maître-nageur. Il s'initia dans les plaisirs intellectuels et artistiques de Londres jusqu'à son retour à Philadelphie le 11 octobre 1726.
1726 Plan d'amélioration personnelle
Dans son Autobiographie, Franklin raconte qu'il sentait qu'il avait besoin d'être quelqu'un de plus moral, c'est pourquoi il mit au point un plan d'amélioration personnelle (Self improvement) basé sur 13 vertus de perfection morale. Il pratiquait une vertu par semaine puis passait à la suivante. Franklin créa un petit livre de la vertu, pour lui-même, dans lequel il prenait notes de ses progrès et évaluait ses succès. Il prit des notes jusqu'à ce qu'il renonce à son plan au bout d'un certain temps, mais conserva avec lui le petit livre pendant plusieurs années.
B. Franklin était convaincu que la seule voie valable pour le bien-être spirituel et matériel était de s'astreindre au travail. Cette rude et noble idée est à la source du "Rève Américain", c'est-à-dire que tous les hommes sont égaux en droit, et que moyennant travail et courage, tous peuvent prétendre au bien-être et à la reconnaissance sociale.
1727 Création du "Junto"
En février 1727 B. Franklin souffre d'une pleurésie grave, il risque de mourir, des parents et des amis décèdent, c'est sans doute à cette période qu'il écrit son épitaphe. Il retourne travailler chez Keimer en mars. Une querelle éclate entre eux le 2 octobre. B. Franklin quitte Keimer et propose à son ami Hugh Meredith une association dans une affaire d'imprimerie.
Début novembre Franklin crée le "Junto". A l'origine appelé le "Leather Apron Club" (parceque ses membres comme Franklin portaient un tablier de cuir pour leur travail), le club de Franklin le Junto, était un groupe de discussion de jeunes hommes se réunissant chaque vendredi pour débattre de sujets politiques, religieux, philosophiques, qui dura plus de 30 ans.
Naissance de son fils William,
William le premier fils illégitime de Franklin est né entre 1728 et 1731. L'identité de la mère de William est inconnue. Mais ce pourrait être Deborah qui s'était mariée à un potier pendant le voyage de Benjamin à Londres, mais qui ne vivait pas avec son mari. Benjamin et William restèrent proches pendant plusieurs années mais se séparèrent à la veille de la Révolution Américaine quand William refusa d'abandonner sa loyauté au trône Britannique. Finalement Franklin renia William.
Au début de 1728, Franklin réconcilié avec Keimer transportent leur imprimerie à Burlington où ils impriment le papier monnaie du New Jersey. En juin Franklin quitte Keimer et met en route son association avec Meredith.
1730 Publication de la "Pennsylvania Gazette" et "mariage"
Presse à imprimer de B. Franklin
Le 30 janvier Franklin et Meredith sont élus imprimeurs officiels de Pennsylvanie. En octobre 1729Franklin et son associé avaient acheté la "Pennsylvania Gazette". Six mois plus tard Franklin racheta les parts de Meredith. Dès la première année il imprima une trentaine de travaux divers. Sous sa direction la "Pennsylvania Gazette" publia régulièrement, une fois par semaine, des chroniques et des éditoriaux qui en firent bientôt le journal le plus lu de l'Amérique coloniale. Cent ans après la mort de Franklin, Cyrus Curtis acheta la Gazette et la rebaptisa "Saturday Evening Post".
Franklin vit sa femme le premier jour de son arrivée à Philadelphie en 1723. Au début de son séjour Benjamin demeura dans une pension de famille située à côté de l'atelier dans lequel il travaillait. Deborah, la fille du propriétaire de la pension, deviendra plus tard la concubine de Benjamin. Le couple ne s'est jamais formellement marié, mais eut une vie commune qui dura 44 ans.
Le Citoyen B. Franklin
1731 Création d'une bibliothèque
Franklin eut l'idée d'instituer un abonnement à une bibliothèque pour les membres de son club le Junto, et le concept fut étendu aux citoyens de Philadelphie. Avant cela, il n'y avait que des bibliothèques privées possédées par les riches. La "Library Company of Philadelphia " fut fondée le 1er juillet 1731, avec 50 abonnés qui payait 40 shillings chacun pour adhérer et promettait 10 shillings par an pour rester membre.
1732 Naissance de son fils Francis et "Poor Richard's Almanack"
Franklin publie des traductions d'allemand etd e français faites par lui-même. Le 20 octobre 1732 voit la naissance de son fils Francis Folger Franklin.
A la fin de l'année il décide la publication de son propre almanac, qui aura trois rééditions à quelques semaines d'interbvalle. Le très populaire "Poor Richard Almanack" de Franklin est plus connu aujourd'hui pour ses dictons humoristiques et ses sages conseils, il le publie sous le nom de Richard Saunders, à raison d'une publication par an pendant 26 ans.
Il est un fait moins connu: le Captain John Paul Jones, qui reçu des Français le premier salut au nouveau drapeau Américain en 1778, était un ami de Franklin. En 1779 il prit le commandement d'un bâteau de commerce français reconstruit et renommé "U.S.S. Bonhomme Richard" ( français de "Poor Richard"), pour honorer B. Franklin.
1736 Décès de son fils Francis, Union Fire Company,
Le 21 novembre 1736, son fils Francis âgé de 4 ans, décède de la variole.
Le 7 décembre, L' "Union Fire Company" est la première organisation de pompiers volontaires organisée en Amérique. Les membres payaient une cotisation annuelle et étaient taxées d'amendes en cas d'infractions aux règles de la compagnie (règles préventives d'incendie). Vers 1743, la compagnie avait collectée assez d'amendes pour s'acheter elle-même un camion pour combattre le feu.
Dès 1737 Franklin est Postmaster de Philadelphie
En 1740 Benjamin Franklin devient imprimeur officiel de l'État du New Jersey.
1743 Naissance de sa fille Sarah, Observation des tempêtes, "Pennsylania Academy & College"
Le 21 octobre 1743, Franklin projette d'observer une éclipse de lune, mais une tempête nord-est soufflait sur Philadelphie et obstruait la vue. Plus tard, il découvrit que les gens de Boston, à des centaines de miles pouvaient voir l'éclipse avant l'arrivée de la tempête. Franklin formula correctement la théorie selon laquelle la direction du vent dominant n'est pas nécessairement la direction du mouvement de la tempête. C'est la première circonstance connue dans laquelle le mouvement d'un système de tempête fut reconnu dans son ensemble.
En 1743, Franklin prépare une proposition pour la création d'une Académie. Cependant, ce n'est qu'en 1751 que l'école ouvrit ses portes pour les cours. L'Université de Pennsylvanie s'agrandit, prit de l'expansion en dehors des débuts de la modeste académie.
Le 11 septembre 1743, voit la naissance de sa fille Sarah ("Sally").
1744 Le fourneau de Pennsylvanie
Franklin publia une brochure pour vendre la "Pennsylvania Fire-Place", un nouveau style de fourneau qu'il avait créé. Le style de cette brochure fut un bienfait et l'invention se vendit bien. La "boite" avait quelques défauts qui furent corrigés par un autre inventeur, et cette amélioration du "fourneau de Franklin" est toujours en usage aujourd'hui.
1747 Franklin organise une milice
Constatant un besoin pour les citoyens de Philadelphie de se protéger eux-mêmes ainsi que leur propriété, Franklin publia en novembre une brochure appelé "Plain Truth", dans lequel il proposa la formation d'une milice à Philadelphie pour se protéger des raids Français et Espagnols. Après de nombreuses réunions publiques et des articles dans la "Gazette", une association ou milice se mit en place qui grandit jusqu'à comporter 10.000 volontaires de la colonie de Pennsylvanie.
Pendant cette même année il poursuit ses expériences sur l'électricité.
Retraite de B. Franklin, Soldat, Scientifique et Politicien
En 1748, à 42 ans, l'autodidacte se retire fortune faite pour se consacrer à la science et à la politique. Les affaires dans l'imprimerie de Franklin, ajoutés aux profits tirés de "Poor Richard's Almanach", lui donnaient assez de sécurité financière pour que d'un jour à l'autre il confie les opérations de son commerce d'imprimerie à David Hall, qui fut son partenaire en affaires, et qui lui reversera la moitié des bénéfices. Franklin utilisa son nouveau temps libre pour poursuivre ses expériences en électricité et autres activités scientifiques.
Mais en 1748, si la France est officiellement en paix avec l'Angleterre depuis le traité d'Aix-le-Chapelle, en Amérique le traité n'a rien résolu. Aussi les incidents de frontière sur terre, et les actes de piraterie sur mer vont se multiplier. Face aux treize colonies s'appuyant sur la façade atlantique et représentant un ensemble relativement cohérent, se trouvait en 1748 l'immense Empire Français d'Amérique, s'étendant de l'Ile Royale au Nord, à l'entrée du Golfe du Saint-Laurent, jusqu'aux bouches du Mississipi sur le Golfe du Mexique. Les Français vont profiter de la trêve pour renforcer leurs postes de défense.
C'est pourquoi les habitants s'organisent en milice pour se défendre d'éventuelle agressions Française ou Espagnole. Bejamin Franklin arguant de son inexpérience refusera le poste de colonel et servira comme simple soldat.
Au moment de se retirer des affaires d'imprimerie, Franklin acheta une ferme de 300 acres près de Burlington dans le New Jersey. Bien qu'il ait eu l'intention de vivre dans sa ferme à plein temps, il revint dans la ville de Philadelphie après quelques mois. L'intérêt de Franklin pour l'agriculture, cependant, continua tout au long de sa vie.
Il conserve son emploi de receveur des postes et il est élu au Conseil de Philadelphie en octobre.
En 1749, il écrit et continue ses expérimentations en miniature sur le paratonerre. Il est nommé à la Justice de Paix de Philadelphieet Grand Maître des Maçons de Pennsylvanie.
1750 Il est victime de sa première crise de goutte en février. En mars il propose de protéger les maisons par son invention le paratonerre ("Lighting rod").
1751 Publications de ses expérimentations
1752: Fondation de l'Hôpital de Philadelphie, Expérience du cerf-volant, Fondation d'une compagnie d'assurance,
Quand l'Hôpital de Pennsylvanie ouvre ses portes le 6 février, Franklin avait déjà travaillé pendant plus de cinq ans pour aider à mettre en place cette institution, qui assurait les soins aux pauvres et aux maladies mentales de Philadelphie. C'est une des contributions de Franklin en matière de santé, (il inventa, en outre, une sonde souple pour cathetériser la vessie de son frère John)
En juin 1752, Franklin fit la fameuse expérience du cerf-volant qui lui permit de prouver que les éclairs étaient une sorte d'électricité présente dans les nuages des orages. L'électricité se déplace à travers la ficelle du cerf-volant vers une clé qui lui était attachée. Franklin fut capable de faire apparaître un éclair entre sa main et la clé, pendant que son fils William faisait voler le cerf-volant.
Franklin fonda avec d'autres membres de l'Union Fire Company la première compagnie mutuelle d'assurance incendie la "Philadelphia Contributionship". Les membres (souscripteurs payaient des frais annuels à la mutuelle. En cas d'incendie, le souscripteur recevait un payment de la mutuelle pour compenser ses dommages.
1753 Postmaster General adjoint, Copley Medal
En 1737, Franklin avait été nommé receveur des postes à Philadelphie et aida à améliorer le service postal en Pennsylvanie. Il fut nommé par la Couronne en 1753 adjoint au Postmaster General pour les colonies. Il conserva cette position jusqu'en 1774, quand la couronne le révoqua pour ses convictions politiques.
La Copley Medal créée en 1736, est la plus haute récompense de la Royal Society of London. Aux 18e et 19e siècles, la Copley Medal était l'équivallent de ce qui est aujourd'hui le prix Nobel. Benjamin Franklin fut récompensé de la Copley Medal pour son travail sur l'électricité, le 30 novembre, il est la seconde personne à avoir jamais reçu cet honneur.
1754 Plan d'Albany , Join or Die cartoon
Perturbé par les troubles le long de la frontière à l'ouest, où se trouvaient les Français, le 9 mai 1754, la Gazette publia ce qui passe pour être la première bande dessinée Américaine représentant un serpent coupé en 8 morceaux qui portait chacun le nom des colonies et la légende "Join or Die". De nombreux universitaires crurent que Franklin avait dessiné cette bande lui-même dans le but d'encourager la coopération entre les colonies.
En juin 1754, les représentants de sept colonies se réunirent à Albany dans l' État de New York, pour discuter sur les façons de coopérer et de se protéger contre les militaires Français du Canada. A cette conférence, Franklin proposa un plan pour regrouper les colonies dans une confédération dans un grand conseil ("grand council") pour une protection mutuelle. La proposition visionnaire de Franklin est le plus ancien plan formulé pour réunir les colonies. Le Plan d'Albany qui fut adopté, fut finalement rejeté par l'Asemblée de Pennsylvanie ainsi que par les autres colonies.
1757 Agent à Londres
En février 1757, Franklin accepte sa nommination par l'Assemblée de Pennsylvanie pour être leur agent auprès du gouvernement Britannique et conserva ce poste jusque dans les années 1770. En mars il a des contacts avec le commandant en chef des forces Britanniques en Amérique pour lui présenter la position de l'Assemblée. Le but de ce premier voyage était de négocier avec les héritiers de William Penn de la colonie Pennsylvanie, grands Propriétaires fonciers de la province, qui prétendaient se soustraire aux charges publiques.
En route pour l'Angleterre, le 4 avril il se rend à New-York avec son fils William. Retardé jusqu'au 23 juin avant d'obtenir l'autorisation de naviguer. Sur le bateau il écrit la préface "Way to Wealth" ("Voie de la Richesse"): une collection des plus importants proverbes et idées tirés de"Poor Richard's Almanack" et un commentaire moderne de la littérature Américaine, publié en 1758. Il arrive à Londres le 26 juillet, rencontre divers personnalités et loge chez la veuve Madame Margaret Stevenson. En août il rencontre les Propriétaires Richard et Thomas Penn.
Américain
Pendant son séjour en Angleterre s'installe une routine de présence à diverses réunions. De janvier à mai 1758 il confère avec les Penn et défend les intérêts de la Pennsylvanie; finalement le 27 novembre les Penn concèdent une taxation limitée mais écrivent le lendemain à l'Assemblée de Pennsylvanie que Franklin manque de franchise. Il passe la fin du mois de mai à Cambridge à faire des expériences sur l'évaporation avec le professeur John Hadley, visite des ruines archéologiques avec son fils William
En février 1759 il est élevé au grade honoraire de Docteur de l'Université St Andrews en Écosse. D'août à novembre il entreprend un grand voyage au nord de l'Angleterre et en Écosse, rencontrant quelques personnalités (dont Richard Jackson qui plus tard servira d'agent pour l'Assemblée de Pennsylvanie à Londres).
En 1761, il part voyager en Europe avec son fils et Richard Jackson.
1762 Glass armonica
Il est fait Docteur honoraire d'Oxford. C'est pendant son séjour en Grande-Bretagne qu'il améliore ses talents musicaux et met au point l'(h)armonica en verre ("Glassarmonica") de Franklin, qui devint un instrument populaire à travers toute l'Europe. Mozart et Beethoven compsèrent tous les deux de la musique spécialment pour l'instrument de Franklin. Cette instrument eut une telle popularité que la reine Marie-Antoinette elle-même prit des leçons et apprit à jouer du "Glass (h)armonica".
Il est de retour en Pennsylvanie le 1er novembre 1762. Une grande tournée d'inspection des bureaux de poste est organisée entre juin et novembre 1763 dans le New Jersy, New York et New England.
Ambassadeur non-officiel en Angleterre
Il est de retour en Angleterre le 9 décembre 1764 où il accoste à l'île de Wright. Le "Stamp Act", qui interdisait aux colonies de décider elles-mêmes de leurs impôts, est adopté le 22 mars 1765 avec effet au 1er novembre. Il contribue à faire abroger le "Stamp Act" le 22 février 1766, avec le grand leader de la contestation William Pitt. Il est élu à l'Académie Royale des SQciences de Göttingen (Allemagne).
Lors d'un voyage à Paris entre août et octobre 1767, Franklin est présenté à Louis XV.
Lors de son séjour, il se lia d'amitié avec de nombreux savants et philosophes, parmi lesquels le chimiste Joseph Priestley, le philosophe David Hume et l'économiste Adam Smith..
En 1770 il est l' agent élu de Pennsylvanie, Georgie, Nerw Jersey et du Massachusetts auprès de la Grande Bretagne.
En 1771 il voyage en Angleterre et commence à écrire son autobiographie.
Le 20 juin 1772 il est élu membre associé étranger de l'Académie Royale des Sciences à Paris.
Le 19 décembre 1774 sa femme Deborah Franklin, qui n'a pas revu son mari depuis 10 ans, décède alors qu'il se trouve en Angleterre où elle n'a pas voulu le suivre.
Benjamin Franklin est l'un des acteurs les plus importants de la révolution américaine. Pendant longtemps, il cherche à unifier les colonies avant d'être un révolutionnaire. Mais constatant l'entêtement du Parlement de Londres dans le maintien de sa politique coloniale, il décide de faire sienne la cause de l'indépendance.
Il embarque à Portsmouth le 20 mars 1775. Il profite de son voyage pour effectuer des mesures de température de l'air et de l'eau et détermine que les courants du Gulf Stream sont plus chauds que la mer.
1775 Nommé au "Secret" Commitee
Il débarque le 5 mai après un voyage de six semaines, à son arrivée il est élu à l'unanimité délégué de l'Assemblée de Pennsylvanie au Second Congrès. En octobre il va conférer avec George Washington à son quartier général du Massachusets.
En novembre 1775, le "Second Continental Congress" créa le "Commitee of Secret Correspondence" dans le but de servir la cause Américaine en Angleterre et en Europe. Ce fut la première opération d'information de l'étranger des colonies. Le comité conduisait les opérations secrètes, concevait les codes secrets et mots de passe, employait des agents secrets, et payait pour les activités de propagande. Benjamin Franklin fut un des cinq membres à l'origine du comité.
Postmaster pour l'union des Colonies.
Le plus vieux révolutionnaire
1776 Déclaration d'Indépendance, Alliance de la France
En 1776, il préside la Convention Constitutionnelle de Philadelphie. Il sera l'un des auteurs de la Déclaration d'Indépendance qu'il signera le 4 juillet 1776. En octobre 1776, répondant à l'appel au secours d'une toute nouvelle nation devant lutter contre une coalition militaire mondiale, Franklin accepte de faire partie de l'équipe des trois envoyés américains en France, en compagnie de Silas Deane et Arthur Lee, où ils arrivent le 3 décembre1776). Franklin est accompagné par ses deux petits-enfants. Franklin reçoit à Versailles et à Paris un accueil triomphal, tant pour ses réalisations scientifiques que comme défenseur de la liberté ("C'est une observation triviale de dire que notre cause est celle de l'humanité, et que nous combattons pour la liberté de tous en défendant la nôtre").
Pendant son séjour en France Franklin habite à Passy; il sollicite l'aide de la France et dément les annonces de victoires de l'ambassadeur Anglais à Paris. Quand arrive à Paris, avec près de deux mois de retard, l'annonce de la victoire de Saratoga, le 8 octobre 1777, des insurgés contre les Anglais.
Son adresse politique lui permet de signer une alliance avec Louis XVI, le 6 février 1778. Ce traité "d'alliance pour une défense mutuelle et d'amitié et de commerce" est un tournant décisif dans la guerre d'indépendance, car l'apport de troupes françaises permet de briser le blocus anglais, ce qui assure la victoire finale des "insurgents".
1778 Ministre plénipotentiaire en France
Il est rejoint en France par John Adams qui vient remplacer Silas Deane. La rance entre eb guerre contre l'Angleterre le 17 juin 1778. Franklin est nommé unique ministre plénipotentiaire des États-Unis en France le 14 septembre. Il entreprend alors une des carrières diplomatiques les plus réussies. Porté aux nues par la communauté scientifique et littéraire parisienne, il est vu comme l'incarnation des valeurs humanistes des Lumières. A une réunion de l'Académie des Sciences, Franklin et Voltaire se lient d'amitié. Turgot exprime lui aussi son admiration pour le diplomate.
L'extrait suivant nous en fait le portrait alors qu'il paraît à la Cour de Versailles:
"Franklin avait paru à la Cour avec le costume d'un cultivateur américain; ses cheveux plats sans poudre, son chapeau rond, son habit de drap brun contrastaient avec les habits pailletés, brodés, les coiffures poudrées et embaumantes des courtisans de Versailles. Cette nouveauté charma toutes les têtes vives des femmes françaises. On donna des fêtes élégantes au docteur Franklin, qui réunissait la renommée d'un des plus habiles physiciens aux vertus patriotiques qui lui avaient fait embrasser le noble rôle d'apôtre de la liberté. J'ai assisté à l'une de ces fêtes, où la plus belle parmi trois cents femmes fut désignée pour aller poser sur la blanche chevelure du philosophe américain une couronne de laurier et deux baisers aux joues de ce vieillard. Jusque dans le palais de Versailles, à l'exposition des porcelaines de Sèvres, on vendait sous les yeux du Roi, le médaillon de Franklin ayant pour légende: [...] "Il a ravi au ciel la foudre [...] et le sceptre aux tyrans".
Au ministère des Affaires Etrangères, Benjamin Franklin se rend compte qu'en dépit du désir des Français de battre l'Angleterre, la situation des rebelles américains. est encore trop vulnérable. Franklin va donc mettre en place un dispositif diplomatique organisé pour parvenir au résultat attendu : il multiplie les contacts, court-circuite la diplomatie anglaise, développe ses relations avec les grands hommes politiques français. En février 1778, après la nouvelle de la défaite anglaise de Saratoga, les trois représentants américains parviennent à signer un accord avec la France. Deane et Lee rentrent aux Etats-Unis, laissant Franklin seul ambassadeur à Versailles. Après une nouvelle défaite anglaise à Yorktown, il ébauche les premières négociations de paix avec les représentants du pouvoir britannique. Durant l'été 1782, alors que John Adams et John Jay prennent le chemin de Paris, Franklin rédige les grandes lignes du traité qui fera autorité : il réclame l'indépendance totale, l'accès aux zones de pêche des nouveaux territoires, l'évacuation par les forces anglaises des zones occupées et l'établissement d'une frontière occidentale sur les rives du Mississipi.
Les avantages obtenus par Franklin d'une aide financière et militaire française pour les colonies furent décisifs pour que finalement l'Amérique gagne la guerre contre l'Angleterre.
1783 Traité de Paris, Traité de commerce avec la Suède
Le 3 septembre 1783, Adams, Jay et Benjamin Franklin, alors âgé de plus de 70 ans, signent pour les Etats-Unis avec la Grande-Bretagne, un traité de paix qui garantit l'Indépendance. Parallélement un traité d'amitié et de commerce est signé avec la Suède.
1784 Franklin démystifie Mesmer, Invention des bifocales.
Franz Friedrich Anton Mesmer était un médecin allemand qui déclarait pouvoir soigner les gens de différentes maladies en utilisant une force qu'il appelait "magnétisme animal". Certaines techniques de Mesmer impliquaient une sorte de collectif hystérique qui causait aux gens de se pâmer et de tomber au sol. Franklin était membre d'un groupe de l'Académie des Sciences Française qui fut prié d'enquêter sur Mesmer et ses méthodes. En mettant en place une expérience contrôlée, le groupe prouva que les déclarations de Mesmer étaient infondées.
Pendant qu'il vivait à Paris, Franklin avait en horreur de changer constamment de lunettes pour lire ou regarder au loin. Il chargea un opticien de couper deux paires de lentilles (verres) horizontalement par la moitié et de les monter dans dans une nouvelle monture, avec le verre pour lire en bas et le verre pour la vision de loin en haut. Les bifocales étaient nées.
De retour aux États-Unis d'Amérique le 14 septembre 1785, il est élu Président de Pennsylvanie et membre de la Convention Constitutionelle. Il redonne son salaire à des œuvres de charité.
Le vieil homme d'état
Il fait aggrandir sa maison où vit sa fille Sarah et ses six enfants et installe une bibliothèque de 4.000livres.
1787 Président de la société abolitionniste
Il participe à la rédaction et signe la Constitution des Etats-Unis d'Amérique pour la Pennsylvanie le 21 février 1787.
A l'âge de 81 ans, Franklin devint le président de la "Society for Promoting the Abolition of Slavery and the Relief of Negroes Unlawfully Held in Bondage". La société fondée par des Quakers de Philadelphie fut une des premières organisations abolitionnistes des colonies. Son dernier acte publique fut de signer un memorial au Congrès recommandant de ne pas faire appel à un sytème esclavagiste.
Benjamin Franklin est mort le 17 avril 1790 des suites d'une lithiase vésicale et d'une pleurésie et fut enterré au cimetière de la Christ Church à Philadelphie en Pennsylvanie. 20 000 personnes assistent alors à ses obsèques. Homme de science, inventeur, homme politique, philanthrope, autodidacte, Benjamin Franklin incarne parfaitement l'homme des Lumières.
De toutes ces activités, il dira qu'il préfère que l'on dise de lui qu' "il a eu une vie utile" plutôt qu' "il est mort très riche".
Le portrait de Benjamin Franklin figure sur le billet de 100 $.
Sources
- Jacques Dupâquier et Marcel Lachiver, "Les temps modernes" 4ème, Paris, éd. Bordas, 1970, (ch. XL La naissance des Etats-Unis D'Amérique p.210)
- An extraordinary life, an electric mind
- Benjamin Franklin : What to remember about America's Favorite Polymath