Le Nouveau Monde : les grands personnages

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Charles Augustus Lindbergh

1902-1974

Ingénieur et aviateur Américain

Charles Lindberg est le premier aviateur à avoir réalisé le vol, en solitaire, sans escale, au dessus de l'Océan Atlantique les 20 et 21 mai 1927.

Charles Lindberg

Charles Augustus Lindbergh est né dans la maison de sa grand-mère à Détroit, au Michigan le 4 février 1902. Son père Charles Augustus Lindberg, était avocat de Little Falls et membre du Congrès du sixième district au Minnesota de 1907 à 1917. Sa mère, Evangeline Lodge Land, était enseignante en chimie à Détroit et diplômée de l'Université du Michigan. Bien qu'il rendit visite fréquemment à son père à Washington D.C., Charles Lindbergh passa beaucoup de temps sur la ferme de la famille sur les rives du Mississippi près de Little Falls, au Minnesota. Il se sentit attiré par l'aviation pour la première fois lorsque, étant jeune, il entendit un avion voler au-dessus de leur maison.

Pendant sa jeunesse il montra des aptitudes exceptionnelles pour la mécanique. Après avoir terminé ses études à Little Falls, Charles Lindbergh s' inscrivit à l'Université du Wisconsin à Madison en 1920, pour étudier l'ingénierie. Durant sa deuxième année il succomba à l'attraction du vol et entra à Lincoln, à l'école de vol du Nebraska en 1922. Il commenca à servir en tant que mécanicien et parachutiste. Ensuite, après avoir acheté un surplus de guerre à l'entraîneur Jenny en 1923, il fit son premier vol solo puis une tournée d'exibitions pendant un an. Pour Lindbergh, le vol représentait tout ce qu'il aimait: le plein air, l'aventure et la mécanique.

Engagé dans l'Armée américaine

En 1924, Lindbergh est enrôlé dans une école de vol de l'Armée des Etats-Unis près de San Antonio, pour y être formé en tant que pilote de réserve de l' "Army Air Service Reserve". En 1925, il reçoit son diplôme sur les terrains de Brooks et Kelly, comme meilleur pilote de sa classe. En 1926, il devint le premier pilote d'avion entre Chicago, Illinois et St-Louis, Missouri, pour la Robertson Aircraft Corporation of St Louis. Il s'est rapidement fait une réputation de pilote prudent et capable.

Prix Orteig

Depuis 1919, un français propriétaire d'hôtel de New-York, Raymond Orteig, offrait une récompense de 25.000 $ au premier aviateur capable de voler non-stop de New-York à Paris. Plusieurs pilotes se sont tués ou blessés en tentant de relever ce défi. En 1927, le prix n'avait toujours pas été gagné. Lindberg croyait qu'il pourrait le gagner s'il avait le bon avion.

Lindberg persuada un groupe de neuf hommes d'affaires de Saint Louis de l'aider à financer le coût de l'avion. Lindbergh choisit la "Ryan Aeronautical Company" de San Diego pour fabriquer un avion spécial, à la conception duquel il participa. Il nomma l'avion "Spirit of Saint Louis" (l'Esprit de St-Louis). Les 10-11 mai 1927, Lindbergh testa l'avion en volant de San-Diego à New-York City, avec un arrêt durant la nuit à St Louis.

Spirit of Saint Louis

En route pour New York, Lindbergh établit un record de vol entre San Diego et St-Louis de 1,500 milles (2413,5 km) en 14 heures et 25 minutes. Ensuite, après une halte, il continua à New York, établissant un autre record pour un temps de vol transcontinental de 20 heures et 21 minutes.

Le 20 mai 1927

Plusieurs aviateurs célèbres de l'époque ont tenté l'aventure en s'y cassant les dents. En septembre 1926, le Français René Fonck, le héros de la Grande Guerre aux 75 victoires, s'est écrasé au décollage en tuant ses deux coéquipiers. Le 26 avril 1927, deux autres aviateurs américains se tuent lors d'un test de leur machine au décollage. Enfin, le 8 mai 1927, les deux Français Nungesser et Coli décollent du Bourget avant de disparaître à jamais.

Le 20 mai 1927 à 7:52 a.m., Lindbergh décolla de Roosevelt Field sur Long Island, New York, pour Paris, en emmenant des sandwiches, de l'eau, des cartes. Il décida d'emmener de l'essence au lieu d'un parachute et une radio. Dans son engin à une place, il était un candidat improbable pour réussir un vol transatlantique alors que d'autres prétendants optaient pour des avions à plusieurs moteurs et au moins un autre membre d'équipage à bord. Il combattit le brouillard, la glace et la fatigue (il ne put pas dormir avant le départ) durant le voyage historique.

"Well, I did it !"

Le 21 mai 1927, 33 heures et 27 minutes plus tard, (22:22 p.m. heure de France) Lindbergh descend du "Spirit of Saint Louis" au Bourget près de Paris. Il avait volé 3,600 milles (5792,4 km) et est devenu le premier pilote à réaliser un vol sans escale seul, au-dessus de l'Atlantique, sur monoplan monomoteur de 220 cv. Une foule de 150 000 personnes acclama et porta en triomphe le héros âgé de 25 ans. Son exploit lui rapporta la somme de 25.000 dollars. "Well, I did it !" (Bon, je l'ai fait !) répète-t-il, hébété. Des policiers et des militaires parviennent à l'arracher des griffes de la foule pour le mettre à l'abri dans un hangar.

Après le vol

Durant la nuit, Lindbergh était devenu un héros international. Il fut récompensé de la "Congressional Medal of Honor" et le premier "Distinguished Flying Cross" par le gouvernement américain; il reçut les honneurs de plusieurs autres pays. La presse le nomma "Lucky Lindy" ("le Chanceux Lindy") et "Lone Eagle" ("l'Aigle solitaire"). Il retourna aux Etats-Unis avec "Spirit of Saint Louis" à bord du croiseur américain Memphis le 10 juin. Après les premières félicitations pour son exploit, Lindbergh fit une tournée aux Etats-Unis, attérissant dans 49 Etats avec "Spirit of Saint Louis", visitant 92 villes américaines, prononçant 147 discours et parcourant 1.290 miles dans des défilés, afin de promouvoir la commercialisation de l'aviation, (pour le compte de Daniel Guggenheim Fund for the Promotion of Aeronautics) fournissant aux américains dans le pays l'opportunité d'exprimer leur admiration. Il persuada la famille Guggenheim de soutenir les recherches du professeur Robert H. Goddard, qui plus tard ont débouché sur le développement de missiles, de satellites et de voyages dans l'espace.

Vers la fin de 1927, Lindbergh s'envola pour un certain nombre de pays d'Amérique Latine en tant qu'ambassadeur pour le gouvernement américain.

En outre, il publia son livre "We", au sujet de son vol transatlantique. Le titre faisait référence à Lindberg et à son avion.

Rencontre avec Anne Spencer Morrow

A la demande du gouvernement des Etats-Unis, Lindberg se rendit, à bord de son avion, dans divers pays latino-Américains. Pendant son séjour au Mexique en décembre 1927, il rencontra Anne Spencer Morrow, la fille de l'ambassadeur américain. Ils se marièrent le 29 mai 1929 au New Jersey. En 1930, Charles enseigna à Anne le pilotage. Elle devint la première femme en Amérique à obtenir un permis de piloter un planeur et plus tard dans l'année elle obtint son permis de pilote. Continuellement poursuivi par la presse, le couple ne pouvait avoir un peu d'intimité qu'en vol. L'année suivante, Anne n'était pas seulement sa femme, mais sa copilote, son opérateur de radio et navigatrice. Partenaires en aviation, aventuriers dans la vie, Charles et Anne volaient sur les cinq continents, dressant une carte de nouveaux itinéraires pour différentes lignes aériennes, dont plusieurs sont encore utiles aujourd'hui.

Enlèvement de Charles Augustus Jr

Une tragédie frappa les Lindberghs le 1er mars 1932 lorsque leur premier enfant, Charles Jr., âgé de 20 mois fut enlevé dans leur domicile au New-Jersey et son cadavre retrouvé 10 semaines plus tard. Après deux ans de recherche, la police emprisonne Bruno Richard Hauptmann qui sera exécuté en 1936. Affligés par la perte de leur enfant et la publicité sensationnelle que l'événement a reçue, ils cherchèrent l'intimité en Angleterre et plus tard en France. Charles et Anne eurent cinq autres enfants, Jon, Land, Anne, Scott et Reeve. L'enlèvement du petit Charles Jr Lindbergh mena le Congrès à passa la "loi Lindbergh". Cette loi faisait de l'enlèvement un délit fédéral si la victime se trouvait à l'intérieur des frontières ou si le service de la poste est utilisé pour demander une rançon.

Lindberg invente un cœur artificiel

En 1935, après l'épreuve, c'est en France que Lindbergh et le chirurgien français, Charles Lindbergle Dr Alexis Carrel continuèrent le travail qu'ils avaient commencé vers 1931 sur un "cœur artificiel" - une pompe à perfusion pour garder les organes en vie en dehors du corps en leur fournissant le sang et l'oxygénation nécessaires à la survie. En 1935, Lindbergh et Carrel ont perfectionné la pompe à perfusion. Leur invention a pavé la route pour les chirurgiens afin d'accomplir les transplantations d'organes et la chirurgie à cœur ouvert. Le succès de Lindbergh dans la conception de la pompe à perfusion démontra l'ampleur de ses intérêts et l'aptitude mécanique, et conduisit à sa philosophie, comme quoi la survie et le progrès de l'humanité dépendent de l'équilibre entre l'avancement technologique et la préservation à la fois de l'environnement naturel et humain.

Suite moins glorieuse

Pendant son séjour en Europe, en 1938, Hermann Goering, un officier Nazi, offrit à Lindbergh la médaille d'honneur allemande qu'il refusa de rendre à la demande de Roosevelt; en même temps'il qualifie Hitler de "grand homme", ses treize enfantssont essaimés à tout vent.. L'acceptation de la médaille par Lindbergh causa un tollé aux États-Unis parmi les critiques du nazisme.

Opposé à l'entrée volontaire dans la Seconde Guerre Mondiale

Lindberg revient aux Etas-Unis en 1939. En 1941, il participe au "America First Committee", une organisation opposée à l'entrée volontaire de l'Amérique dans la deuxième guerre mondiale. Lindberg devint même un des principaux porte-parole du Comité. Il critiqua la politique étrangère du Président Franklin D. Roosevelt. Il accusa les Britanniques, les Juifs et les groupes pro-Roosevelt d'entraîner l'Amérique en guerre. Lindberg démissionna de "Army Air Corps" après que Roosevelt l'ait publiquement dénoncé. Quelques Américains accusèrent Lindbergh d'être un sympathisant Nazi parce qu'il refusa de renvoyer la médaille qu'il avait reçue.

À la suite de l'attaque japonaise sur Pearl Harbor, du 7 décembre 1941, Lindbergh arrêta son activité de non implication. Il essaya de s'engager, mais sa requête fut refusée. Il alla travailler avec Henry Ford sur la production de bombe et il servit aussi en tant que conseiller technique et pilote d'essai pour la "United Aircraft Corporation" (maintenant les "United Technologies Corporation").

Cinquante missions de combat

Plus tôt au début de la guerre, il effectua des expériences à haute altitude et à basse température à la clinique Mayo à Rochester, Minnesota, en préparation pour le service du temps de guerre en tant que pilote à haute altitude.

En avril 1944, en tant que conseiller civil de l'Armée et de la Marine des Etats-Unis, sur la scène du Pacifique, il développa des moyens de conserver l'essence et d'augmenter la portée des avions de combats, sauvant ainsi plusieurs vies. Il mena environ 50 missions de combat.

Retiré de l'attention du public

Après la guerre, Lindbergh s'est retiré de l'attention du public. En 1954, il a travaillé en tant que conseiller du chef du personnel de l'Armée de l'Air des Etats-Unis. Le Président Dwight D. Eisenhower rétablit la commission de Lindbergh et le nomma général de brigade dans l'Armée. Lindbergh continuait son travail de conseiller des compagnies aériennes américaines. Il aida à la conception du Boeing 747. Il publia en 1953 "The Spirit of St Louis" qui obtint le prix Pulitzer en 1954.

Intérêt "écologique"

Dans les années 60, Lindbergh voyagea beaucoup, il s'intéressa aux cultures des peuples des Philippines et de l'Afrique. Il fit campagne pour protéger les espèces en danger comme les baleines à bosses et les baleines bleues. Il soutint l'établissement d'un parc national. Ses discours et ses écrits ont accentué son amour de la technologie et de la nature, et la croyance que "tous les accomplissements de l'humanité ont de la valeur seulement dans les domaines qui préservent et améliorent la qualité de la vie."

Charles Lindbergh s'est éteint à HawaÏ à l'âge de 72 ans, des suites d'un cancer le 26 août 1974, dans sa maison sur l'île de Maui, HawaÏ.

Sources