Le Nouveau Monde : les grands personnages

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Christophe Colomb

1451-1506

Navigateur

La vie de Christophe Colomb est peuplée de mystères.

Christophe Colomb est né en 1451, le lieu exact de sa naissance est incertain.

L'origine de Christophe Colomb est l'objet d'une polémique et de nombreux débats. On a dit de lui qu'il était génois ou corse (Gênes et Calvi revendiquent la maison natale de l'explorateur). Certains le dise d'origine portugaise , de la ville de Cuba, (son véritable nom serait Salvador Fernandes Zarco). D'autres sources alternatives présentent l'hypothèse de son origine catalane, et placent sa ville de naissance dans le royaume d'Aragon. Il serait probablement d'ascendance judaïque.

Il connaissait des langues mortes et probablement l’hébreu; il n'a jamais écrit ni en italien, ni en français, mais bien dans un mélange de portugais et de castillan.

Quand Christophe Colomb a-t-il pris la mer pour la première fois? Sans doute vers 1471-1472, il fait alors partie d'un équipage partant vers une île de la mer Égée. Il complète alors ses connaissances en cartographie et cosmographie ainsi que son expérience de la navigation. En 1476, il fait partie, en tant que marin, d'un convoi en partance pour Lisbonne et l'Angleterre. Christophe ColombLe convoi est attaqué par des français au large de Gibraltar. Colomb est blessé, soigné au Portugal, puis il reprend la mer mais on ne sait pas vers quelles destinations. Sans doute vers le nord, Angleterre ou Islande, où il entend des récits sur les vikings et la découverte de Vinland, sur des terres lointaines où les hommes auraient les yeux bridés.

On le retrouve à Lisbonne en 1478 où il perfectionne ses connaissances et apprend le latin. Ayant lu Ptolémée, il est persuadé que la terre est ronde et que donc on peut se rendre aux Indes en passant par l'Atlantique. Il y voit une façon de faire fortune.

Son frère Bartolomo le rejoint à Lisbonne où vit une grande colonie de génois. Afin de gagner un peu d'argent, Christophe accepte de transporter un navire de sucre à Gênes.

De retour à Lisbonne, il épouse en 1479 la fille d'un des premiers colonisateurs de Madeire, Dona Filipa Perestrelo y Moniz, d'une famille de noblesse portugaise, le couple s'installe sur l'île de Porto Santo, elle lui donnera un fils, Diego et meurt peu après la naissance de leur fils unique en 1480.

Il profite de son séjour pour apprendre à naviguer dans les latitudes tropicales, se rendant plusieurs fois en Afrique. À partir de 1484, il devient persuadé que l'on peut éviter le long et couteux voyage vers les Indes par l'Afrique, en traversant l'océan vers l'ouest. Personne n'avait tenté une telle expédition avant lui.

En 1488, à Cordoue, naît son second fils Fernando, de son union "illégitime" avec Beatriz Enriquez de Arana. Hernando sera le principal biographe de son père qu'il accompagnera lors de son quatrième voyage vers le nouveau monde.

Son projet

Il n'est pas le premier à penser le voyage possible. On trouve une évaluation de distance dans les écrits de Ptolémée (16.000km). Colomb est persuadé qu'il n'y a pas plus de 2400 km pour atteindre les t-erritoires de Cipangu (Japon).

Jean II du Portugal le reçoit en 1484 mais refuse son projet.

Dépité Christophe Colomb quitte Lisbonne. Il part pour l'Espagne, laissant sa femme qui mourra peu de temps après, sans qu'il l'ait revue. En 1485, il est en Andalousie avec son fils Diégo qu'il confie au monastère de la Rabida pour son éducation.

Le 20 janvier 1486, il rencontre Ferdinand d'Aragon et Isabelle de Castille qui refusent également son projet en 1490, l'Espagne étant engagée dans d'autres combats (expulsion des arabes de Malaga).

C'est alors que Bartolomo le frère de Christophe se rend en Angletterre et en France pour y chercher du soutien, en vain.

Grenade tombe aux mains des espagnols le 2 janvier 1492.

En 1491, les exigences démesurées de Christophe Colomb (titre de noblesse, amiral de l'océan, gouverneur et vice-roi de toutes les terres à découvrir) font échouer à nouveau le projet. Pensant prendre le chemin de l'exil, il réussit finalement, avec l'aide d'un conseiller du roi, à convaincre les souverains espagnols, de l'intérêt de son projet; le 17 avril 1492 Christophe Colomb signe les "Capitulations de Santa Fé" qui est l'acte juridique par lequel la reine Isabelle de Castille accepte de financer la moitié des frais, - des banquiers génois de Séville prêtent le solde à Colomb, - qui sera en outre, amiral, vice-roi et gouverneur des "îles et terres fermes " à découvrir.

Colomb arrive en mai 1492 au port de Palos en Andalousie, Espagne (aujourd'hui le port est ensablé). Martin Pinzon, armateur et marin aguerri, lui fournit deux caravelles: la "Nina" et la "Pinta" qui seront commandées par les deux frères Pinzon. Colomb loue une autre embarcation à Jean de la Cosa qu'il baptise "Santa Maria" et dont il sera le commandant.

Les 4 voyages de Colomb
Tracès des quatre voyages de Christophe Colomb

Les quatre voyages de Christophe Colomb marquent le début de la colonisation du continent américain par les européens.

Premier voyage (1492-1493)

Préparatifs du voyage

Christophe Colomb réussit à armer avec difficultés tois bâtiments, avec l'aide des frères Pinzon, armateurs de Palos de la Frontera. Il s'agit de deux caravelles La Pinta, la Niña originaires du port de Palos et d'un bâtiment de commerce "Galega" ou "Maria-Galante", renommé la Santa María, une caraque (bâtiment lourd et massif) fabriquée en Galice.
La Santa María : était le plus gros navire de la flotte, 3 mats, 23,6 m de long sur 7,92 m de large : 233 tonneaux, 39 hommes d'équipage Vaisseau Amiral, Christophe Colomb en assure lui-même le commandement, Capitaine en second Juan de la Cosa.
La Niña : était une petite caravelle 21,44 m de long sur 6,44 m de large : 105 tonneaux, un équipage de 20 hommes, Capitaine Vincent-Yañès Pinzon,
La Pinta : était une petite caravelle, de 15 à 23 m de long sur 6 m de large, 25 hommes d'équipage, 110 tonneaux, Capitaine Martin-Alonzo Pinzon,

Les trois bâtiments ont été préparés dans le port de Palos, le port de Cadix étant encombré de navires chargés d'embarquer les juifs chassés d'Espagne.

Départ

Colomb embarque de Palos le 3 août 1492 avec sa flotille, 87 membres d'équipage répartis sur les trois navires, un notaire, un interprète, un contrôleur royal. Le départ a lieu depuis la pointe sud de l'île de Saltes, formée d'un banc de sable; le port de Palos situé en amont de l'embouchure du Rio Tinto ne permet pas de gagner le large sans avoir franchi cette barre de sable. La barre de Saltes est située à proximité du confluent de la rivière Odiel et du rio Tinto qui vient de Palos.

ArrivéeColomb et les Indiens…

Après une escale aux îles Canaries, pour changer le gouvernail de la Pinta. Christophe Colomb profite de l'escale prolongée pour changer le grément, il fait installer une voile carrée. Celle-ci sera plus efficace dans le puissant souffle des alizés.

Deux mutineries et 9 semaines plus tard, de nombreux oiseaux et des branchages à la dérive font penser à la proximité d'un rivage, le 12 octobre 1492, un marin de l'équipage de la Pinta, Rodrigo de Triana, voit la terre, il informe les deux autres bâtiments par les signaux prévus. Le 13 octobre dès l'aube, probablement curieux, les indiens vont à la rencontre des marins sur leurs pirogues.

L'escadre arrive et débarque sur une île qu'il nomme San Salvador - appelée Guanahani par les Indiens Lucayas - (actuellement lWatling Island ou Columbus Island, dans l'archipel des Bahamas). Ce voyage représente sa première tentative d'atteindre l'Asie par l'ouest. (voir carte des Caraïbes)

Après San Salvador, Hispaniolan'y trouvant pas d'or, Christophe Colomb continue son voyage, et le 28 octobre 1492, il découvre l'île de Cuba qu'il nomme Juana puis HaÏti (Ayti en langage indigène) qu'il appelle Hispaniola (ci-contre carte de l'île telle qu'elle a été tracée par la main de C. Colomb). Les Indiens qui les accueillent sont des TaÏnos et des CaraÏbes. Ils semblent vivre dans un paradis terrestre que l'explorateur n'osait pas imaginer. Il laisse là une garnison de 39 hommes d'équipage dans un fortin, Navidad, en effet le 24 décembre 1492, la Santa Maria heurte des récifs et coule. Entre temps La Pinta de Martin -Alonzo Pinzon s'est perdu depuis un mois, et il n'y a pas assez de place à bord de lz Nina pour rapatrier tous les hommes de l'expédition.

Retour

Début janvier 1493, Pinzon est retrouvé. Croyant avoir atteint la côte orientale de l'Inde, Christophe Colomb décide de revenir en Espagne Après trois jours de tempête, ils accostent à l'île Sainte Marie aux Açores le 17 février. Le 15 mars Christophe Colomb arrive en Andalousie et se met au mouillage au port de Palos où il est accueilli triomphalement. Il ramène avec lui quelques "Indiens", (c'est ainsi qu'il nomme les Antillais qui l'accompagnent) et répand le bruit que les terres qu'il a abordées regorgent d'or, ceci afin d'obtenir les hommes et l'argent nécessaires à une nouvelle expédition. A son retour à Palos, et après une marche triomphale en Espagne, le 20 avril 1493, Christophe Colomb se présente devant les Rois d'Espagne, Ferdinand et Isabelle, aux portes de Barcelone.

Deuxième voyage (1493 - 1496)

Préparatifs et Départ

À peine arrivé, Colomb pense déjà à un second voyage encore plus ambitieux. Colomb part le 25 septembre 1493, de Cadix (redevenue espagnole et chrétienne) avec une escadre de 14 caravelles et 3 caraques, et 1500 hommes dont 700 colons et 12 missionnaires, ainsi que des animaux domestiques et militaires. Il avait pour ambition de retrouver les 39 hommes qu'il avait dû laisser lors de son premier voyage et de fonder une colonie sur Hispaniola.

Arrivée

Le 3 novembre 1493, il explore la mer des CaraÏbes et aperçoit d'abord La Dominique (Dominica car elle lui apparaît un dimanche); puis il fait route vers le nord il visite La Marie-Galante (Maria Galanta), du nom de son navire amiral, La Désirade (Desirada); le lendemain c'est l'île Basse-Terre de la Guadeloupe ( Caloucaera rebaptisée Santa Maria de Guadalupe de Estramadura); en partant vers le nord-ouest en direction de Hispaniola, il aperçoit la petite 'île de Montserrat, un peu plus au nord La Antigua, et La Barbuda. Le 11 novembre 1493, c'est l'île Saint-Barthélemy qui est en vue (du nom de son frère), ainsi que l'île Saint-Martin, au nord-ouest Saint Croix (qui fait actuellement partie des îles Vierges américaines)

Ensuite il fait route vers Hispaniola aussi nommée Espagnola qui aujourd'hui est appelée Saint-Domingue et Haïti, il fonde la ville d'Isabella, puis va retrouver la garnison qu'il avait laissée à Navidad lors de son premier voyage : Colomb découvrit que la garnison avait été décimée par la syphilis et que les relations avec les indigènes s'étaient considérablement dégradées. Tous ses hommes ont été massacrés. Les insulaires d'un naturel pourtant très doux, ont été tellement maltraités par eux qu'ils se sont vengés en les tuant tous. En avril 1494, vers l'ouest il découvre Porto Rico et La Jamaïque.

Retour

Pendant ce temps en Espagne les souverains se garantirent l'accès du Nouveau Monde lors du traité de Tordesillas du 7 juin 1494, qui partageait le monde avec les Portugais à partir d'un méridien traversant l'Atlantique.

Découvrant l'anthropophagie des populations locales, Colomb s'en servit comme prétexte pour justifier leur mise en esclavage, ce qui devait permettre de les évangéliser. Cette situation l'épuise et il tombe malade pendant plusieurs mois. Il part à bord de la Santa Clara le 20 avril 1496 et revient à Séville le 11 juin 1496, sans or.

 

Troisième voyage (1498 - 1500)

Préparatifs et Départ

Christophe Colomb a toujours l'idée d'implanter une colonie dans ce qu'il croit être les Indes. Dans ce but il veut emmener du personnel écuyers, cultivateurs, artisans, prêtres…)

Le 30 mai 1498 Colomb part de San Lucar de Barrameda, près de Cadix avec une flotille de deux caravelles et quatre autres bâtiments de près de 100 tonneaux.

Le groupe se sépare en deux à l'île de Gomera (une des sept îles des Canaries), trois navires partent vers Hispaniola sous le commandement de Pedro de Arana et Colomb qui se dirige plus au sud avec les trois autres navires.

Du 27 juin au 4 juillet 1498, Colomb fait escale aux îles du Cap Vert, redécouvertes au XVème siècle. C'est une possession Espagnole depuis 1477.

Arrivée

Le 31 juillet 1498, Colomb arrive avec trois navires à l'île de Trinidad (face à la côte du Venezuela).

Le lendemain, Il est en présence d'une côte à l'embouchure d'un fleuve boueux se jetant dans la mer. Mais Colomb n'a pas réellement compris qu'il était en train de découvrir un nouveau continent et que les eaux sont celle de l'Orénoque. Il poursuivit son voyage, atteignant le Golfe de Paria et, longeant la côte du Venezuela, il passa près de l'île de Margarita, où il vit les premières perles. l'île Grenada, l'île Saint-Vincent, les Grenadines.

Puis il continua au Nord vers l'île d'Hispaniola où Il arrive au port de Saint-Domingue le 31 août 1498 l'île est en pleine anarchie. Une rébellion est organisée contre l'Amiral par Francisco Rodan. En octobre 1498, cinq bateaux quittent Saint-Domingue pour rentre compte aux souverains de la situation.

En Espagne, sa situation se dégrade. On l'accuse de favoriser la traite des esclaves qui avait été organisée par le général espagnol Ojeda et son propre frère, Bartolomo, sous le prétexte d'une rébellion d'indigènes en 1495.

Colomb tombe en disgrâce à la cour et la reine envoie un nouveau gouverneur, Francisco de Bobadilla, pour enquêter sur les évènements d'Hispaniola où il arrive le 23 août 1500. Bobadilla fait destituer et arrêter Christophe Colomb et son frère.

 

Retour

Bobadilla renvoie les frères Colomb en Espagne après les avoir mis aux fers, pour être jugés. Colomb insiste pour garder ses fers en présence de Ferdinand et Isabelle. Jugé, il perd son titre de vice-roi mais conserve celui d'amiral et… on lui confie une dernière expédition.

Quatrième voyage (1502 - 1504)

Colomb voit ses privilèges confirmés par la reine en mars 1502, à l'exception de son titree de vice-roi.

Départ

C'est épuisé par deux ans de transactions de toutes sortes, Colomb repart de Cadix le 09 mai 1502 avec une flottille de 4 caravelles (La Capitana, Le San Yago de Palos, Le Gallego, la Vizcaina) et 135 marins dont son fils, Hernando âgé de 13 ans, pour son ultime expédition de 1502 à 1504.

Arrivée

Il passe à l'île de la Martinique (Saint-Pierre) le 15 juin 1502 et à l'île Santa Lucia située entre la Martinique et Saint-Vincent-et-les-Grenadines; plus à l'ouest il se retrouve en face de l'isthme du Panama, il visite le Costa-Rica, le Nicaragua, le Honduras .

Puis il se perd ses navires les uns après les autres entre Hispaniola et Cuba. Colomb doit réclamer de l'aide à la colonie d'Hispaniola qui ne se presse pas pour venir en aide à son fondateur.

Retour

Après de nombreuses et pénibles épreuves, il retourne piteusement en Espagne où il arrive le 7 novembre 1504 à San-Luar de Barrameda.

Dernières années de Christophe Colomb

La reine Isabelle la Catholique, qui a favorisé Colomb depuis le début de l'aventure, meurt à la fin novembre 1504, moins d'un mois après son retour.

Ayant perdu tous les privilèges qui lui avaient été accordé, Colomb termine sa vie à Séville aigri et frustré. Il vit seul dans une maison de la paroisse Santa Maria.

En mai 1505, Christophe Colomb fait le voyage de Séville à Ségovie à dos de mulet, pour rencontrer le Roi. Il conserve le titre honorifique d'Amiral de la mer Océane.

Fin d'avril 1506, la santé de l'Amiral décline. Il souffre d'accès de goutte et d'arthrite. Colomb est alors transporté de Ségovie à Valladolid. Ses deux fils Diego et Fernando, ses frères Bartolomeo et Diego, ainsi que des moines franciscains sont présents à son chevet.

Il meurt dans la misère et abandonné de tous, à Valladolid, le 20 mai 1506. En 1537, son corps fut transporté à Haïti et en 1796, à la Havane à Cuba. Après la guerre hispano-américaine de 1898, ses restes furent ramenés à la cathédrale de Séville

Après sa mort, il continue de voyager…(voir ICI)

L’œuf de Colomb

Cette expression fait allusion à une anecdote selon laquelle Christophe Colomb aurait fait tenir un œuf en équilibre sur une extrémité, en le cassant pour l'aplatir. Il voulait montrer par là qu'il n'est pas toujours facile de penser aux idées les plus simples, répondant ainsi à ceux qui prétendaient que n'importe qui aurait pu découvrir le Nouveau Continent.

Sources