Robert Koch est né à Clausthal-Zellerfeld en Allemagne, le 11décembre 1843, il s'inscrit à l'Université de Göttingen en 1862, où il étudie la médecine mais aussi la botanique, la physique et les mathématiques. Trois ans plus tard il est nommé assistant au Musée pathologique de cette même ville, avant d'obtenir un poste de médecin adjoint à l'Hôpital de Hambourg en 1866.
Médecin libéral à Langenhagen, Rackswitz et Wollstein (Silésie), il mène de front consultations et recherche scientifique. Ses activités professionnelles ne l'empêchèrent pas de s'intéresser à l'archéologie, à l'anthropologie, aux maladies professionnelles telle que l'intoxication par le plomb (saturnisme)) et la toute récente bactériologie.
Dès lors il va partager avec Pasteur le mérite de fonder la science de la microbiologie. Opposés par leurs caractères, leurs formations intellectuelle et scientifique, leurs modes de vie et séparés par une frontière que la guerre de 1870 avait transformé en fossé, Pasteur et Koch ont abordé en réalité les mêmes problèmes dans un esprit et par des voies différentes.
La première découverte majeure de Koch en bactériologie se produisit dans les années 1870, lorsqu'il démontra que la maladie infectieuse connue sous le nom d'anthrax ne se développait chez les souris que si la substance pathogène injectée dans le système sanguin de la souris contenait des bacilles ou spores viables de Bacillus anthracis. L'isolement du bacille par Koch fut d'une importance capitale, car c'était la première fois que l'agent d'une maladie infectieuse était réellement identifié. Il résout ainsi l'énigme en montrant que le bacille du charbon forme des spores, organes de résistance capables de survivre dans les sols et d'infecter de nouveaux animaux en s'y développant.
Il devint alors clair que les maladies infectieuses ne sont pas provoquées par des substances mystérieuses mais par des micro-organismes spécifiques, en l'occurrence, des bactéries.
En 1876, dès ses premières recherches sur la bactérie charbonneuse décelé dans le sang d'animaux, Koch a compris l'importance de la voie nouvelle qui se présentait. Le laboratoire de fortune qu'il s'organise lui permet d'étudier les germes infectieux: ses travaux l'amènent à travailler sur le charbon des moutons, affection sur laquelle il publie un mémoire en 1877 qui sera très bien accueilli par ses confrères. Le caractère innovant de ses recherches lui permet d'être recruté par l'Institut d'Hygiène de Berlin, au sein duquel il pourra désormais bénéficier d'un laboratoire digne de ce nom. Très bien aidé par les autorités de son pays, il a su dès le début s'entourer de collaborateurs éminents et organiser une équipe de chercheurs. Moins attiré que Pasteur par les problèmes généraux de la biologie et des micro-organismes, moins immédiatement orienté vers la mise au point des vaccinations, Koch a principalement développé la technique bactériologique proprement dite et poursuivi activement l'identification des germes pathogènes. Infatigable, Robert Koch perfectionne la technique bactériologique naissante, ses travaux ont grandement bénéficié des perfectionnements apportés dans l'appareillage microscopique, de l'emploi des objectifs à immersion, innove par l'utilisation des premières colorations spécifiques (Gram, 1884; Ziehl) et met au point des milieux de cultures solides appropriés (culture aseptique, les cultures pures, l'utilisation de boîtes de Pétri, la boucle d'inoculation, le milieu solide (agar-agar ou gélatine), les frottis sur lames de verre
Sa procédure pour identifier l'agent responsable de n'importe quelle maladie est appelée les postulats de Koch et comporte 4 étapes:
- Premièrement, isoler l'agent suspect à partir d'une victime malade
- Deuxièmement, cultiver l'agent en culture pure.
- Troisièmement, infecter un hôte sain et montrer que l'organisme produit les symptômes classiques de la maladie
- Quatrièmement, isoler le "même" micro-organisme à partir de la nouvelle victime.
Le bacille est une bactérie allongée en forme de bâtonnet. PHOTO: © Sednaoui ? J.-A. Fournier / PHANIE
En 1881, Koch entreprit ses études sur la tuberculose et, l'année suivante (1882), le Maître lui-même s'est illustré par la découverte du bacille de la tuberculose.
Culture de Mycobacterium tuberculosis (bacille de Koch)
Les conclusions de Koch furent confirmées par des chercheurs du monde entier. Cette découverte fit progresser le diagnostic en révélant la présence des bacilles dans les sécrétions des malades, en particulier dans les crachats.
Le 10 avril 1882, lors d'une séance de la Société de Physiologie de Berlin, Koch annonce qu'il a identifié et cultivé l'agent de la tuberculose et mis en évidence ses modes de transmission. Bien que capitale, sa découverte est rejetée dans un premier temps puis fait rapidement le tour du monde. Désormais, on parlera de "BK" ou "Bacille de Koch" pour désigner l'agent transmetteur de la tuberculose. En 1890, Koch extrait d'un filtrat de bouillon de culture un antigène tuberculeux de structure mal définie, dépourvu de tout pouvoir infectant: la tuberculine, et établit l'existence de phénomènes anaphylactiques spécifiques chez les sujets infectés. Il faudra attendre 1921 pour qu'Albert Calmette et Camille Guérin mettent au point un vaccin contre la tuberculose, le fameux B.C.G.
Par ses recherches sur l'infection des plaies et les désinfectants, il pose les bases de la chirurgie moderne qui seront développées par Joseph Lister.
Auréolé de gloire à 39 ans (1882), Koch ne s'endort pas sur ses lauriers. Il focalise alors son attention sur le choléra, et par celle du "komma-bacillus" ou vibrion cholérique mis en évidence en moins d'un mois à l'occasion d'une épidémie qui sévissait à Alexandrie et qu'il étudia sur place en 1883, dont il confirma l'existence et le rôle l'année suivante, aux Indes. Il identifia le bacille à l'origine de la maladie et découvrit qu'il se transmet à l'homme principalement par l'eau.
Il est nommé professeur puis directeur du nouvel Institut des maladies infectieuses en 1885, mais ces charges ne ralentissent pas pour autant son amour des voyages. Tout à la fois expéditions ethnologiques et missions scientifiques, ses équipées lui permettent aussi d'étudier d'autres pathologies: les pestes bovine et équine, les piroplasmoses, le paludisme et principalement la maladie du sommeil pour lesquelles il fait avancer la recherche quand il ne trouve pas un vaccin.
C'est en 1887 que Richard Julius Petri (1852-1921), bactériologiste allemand, alors qu'il était l'assistant de R. Koch, invente une boîte qui ne mettra pas longtemps à s'imposer comme la reine des laboratoires de biologie. Robert Koch et son assistant perfectionnent les techniques de culture de germes. Après plusieurs essais infructueux, Robert Koch apprend qu'une amie de sa femme, Saly Hess, avait l'habitude de solidifier ses confitures avec une gélose appelée agarqui possède la propriété de ne fondre qu'à partir de 60 °C. Parallèlement donc, Richard Petri invente et développe des milieux nutritifs mêlant agar, extraits de viande ou protéines digérées. Aujourd'hui, on continue à utiliser largement l'agar pour confectionner des milieux de culture variés synthétiques dont on maîtrise complètement la composition chimique, pour permettre le développement que d'un type précis de bactéries ou au contraire qui autorisent tout type de germe.
En 1891, Koch devint directeur de l'Institut des maladies infectieuses de Berlin (Institut qui désormais porte son nom), qui avait été créé pour la recherche médicale spécialisée.
En 1905, en récompense d'une carrière vouée à la recherche médicale et de nombreuses découvertes, Robert Koch obtient le Prix Nobel de Médecine et Physiologie.
Luttant sans cesse contre le conservatisme médical pour faire admettre ses découvertes, il participera activement au progrès médical tout au long de sa vie. Au cours d'une existence moins régulière et plus aventureuse que celle de Pasteur, comblé d'honneurs dans son pays comme à l'étranger, Koch devait céder à son goût des voyages. Tandis qu'il se rendait successivement en Afrique, aux Indes, à Java, aux Etats-Unis, au Japon, il posait ça et là les jalons de la microbiologie et de la parasitologie exotiques que les Instituts Robert Koch développeront dans le même temps et le même esprit que les Instituts Pasteur d'outre-mer. En Angleterre, en Amérique du Sud, aux Etats-Unis, les Instituts Lister, Oswaldo Cruz et Rockfeller ont été fondés sur des principes analogues.
épuisé par des années de recherches, le médecin allemand décède d'une crise cardiaque le 27 mai 1910, dans la station thermale allemande de Baden-Baden. L' Institut des maladies infectieuses de Berlin prendra alors le nom d' Institut Robert Koch.
Profitant des découvertes de ses prédécesseurs, en faisant preuve d'ingéniosité, il va permettre une avancée formidable de la médecine en isolant plusieurs bactéries pathogènes, dont celle de la tuberculose et découvrit les vecteurs animaux de plusieurs autres maladies importantes.