Les années de jeunesse
Florence Nightingale est née le 12 mai 1820 dans la Villa Colombia à Florence (Italie). Deuxième de la famille, elle est baptisée du nom de sa ville de naissance (tradition inhabituelle à l'époque). Ses parents, William Edward et Frances Nightingale étaient un couple riche, qui voyagèrent en Europe pendant deux ans pendant leur voyage de noce. Pendant leur voyage, leur première fille Parthenope, était née à Naples (Parthenope étant le nom grec de l'ancienne ville), suivi un an plus tard de la naissance de Florence. A leur retour en Angleterre, en 1838, la famille Nightingale partage son temps dans deux maisons, en été ils vivent à Lea Hurst à Derbyshire, et en hiver à Embley dans le Hampshire. Lea Hurst est maintenant une maison de retraite et Embley est une école.
Appel de Dieu
Parthenope et Florence reçurent, à la maison, l'enseignement de leur père, lui-même diplômé de l'université de Cambridge. Florence était une enfant studieuse, elle suit des cours de mathématiques, alors que sa sœur excelait à la peinture et à la couture. Florence a grandi pour une jeune femme vive et attirante, admirée dans le cercle social de la famille et on pouvait prévoir qu'elle ferait un bon mariage, mais Florence a eu d'autres soucis. En 1837, tandis que dans les jardins d' Embley, Florence avait ce qu'elle a décrit comme un "appel". Florence entendit la voix de Dieu l'appeler pour effectuer son travail, mais à ce moment elle n'avait aucune idée ce que serait ce travail. La misère des années 40 lui fait entrevoir sa vocation.
Les années de lutte et la visite à Kaiserswerth
Florence manifesta un réel intérêt pour les questions sociales du jour, et décide de s'investir dans le soin des malades, contre toute attente de sa famille.
Elle fit des visites aux maisons de malade dans les villages locaux et commença et à étudier à propos des hôpitaux et des soins. Ses parents refusèrent de lui permettre de devenir infirmière car au milieu du dix-neuvième siècle on ne considérait pas cette profession appropriée pour un femme instruite. À cette époque-là, le soin des malades dans les hôpitaux était l'apanage des femmes pauvres et sans instruction, pour ne pas dire des ivrognesses et des femmes de mauvaise vie.
Alors que les conflits familiaux au sujet du futur de Florence restaient sans solution, il fut décidé que Florence voyagerait en Europe avec des amis de famille, Charles et Selina Bracebridge. Ils voyagèrent tous les trois en Italie, en Egypte et en Grèce, retournant en juillet 1850 par l'Allemagne où ils rendirent visite au pasteur Theodor Fliedner de l'hôpital et de l'école pour diaconesses à Kaiserswerth, près de Dusseldorf. L'année suivante Florence Nightingale retourna à Kaiserswerth et entreprit pendant trois mois une formation de soignante, qui lui permit de répondre, en 1853, à une offre d'emploi comme Surveillante de l'"Establishment for Gentlewomen" pendant leur maladie au numéro 1 de la rue Harley à Londres.
Elle compile des statistiques et prouve que le taux de mortalité dans les hôpitaux de Londres est supérieur au taux de mortalité des gens malades mourant à domicile.
Florence fait sa marque dans les hôpitaux du front en remplaçant les vieilles cantinières par des femmes disciplinées et sobres.
La guerre de Crimée
En mars 1854, la Grande Bretagne, la France et la Turquie déclarèrent la guerre à la Russie. Les alliés remportèrent la bataille de l’Alma en septembre, mais le journal Le Times critiqua vivement les soins apportés aux soldats blessés. En conséquence, le ministre de la guerre, Sidney Herbert, qui connaissait Florence Nightingale et son travail réalisé à Harley Street, la chargea d’organiser l’introduction d’infirmières féminines dans les hôpitaux militaires en Turquie. Le 4 Novembre 1854, Florence Nightingale, accompagnée de 38 autres infirmières, arrivait au "Barrack Hospital" à Scutari dans un hôpital militaire des faubourgs du côté asiatique de Constantinople. Au départ les médecins refusèrent leur aide, mais dix jours plus tard un nouveau flot de blessés arrivait de la bataille d’Inkermann, et les infirmières eurent plus qu’à faire pour aider.
La "Dame en Chef", comme on appelait Florence, écrivait des lettres de la part des soldats à leur famille, à qui elle envoyait aussi leur solde, et elle organisa des salles de lecture dans les hôpitaux. En retour elle gagna l’estime de tous les soldats anglais. Elle devint célèbre sous le nom de "La Dame à la lampe", car c'est ainsi qu'elle visitait les blessés la nuit pour les réconforter. L’introduction de femmes infirmières dans les hôpitaux militaires était un succès. Pour manifester la reconnaissance de la nation à l’égard de Florence, une souscription nationale fut organisée en novembre 1855, qui permit à Florence d’œuvrer à réformer les hôpitaux civils en Grande-Bretagne également.
Retour au pays
Lorsque Florence Nightingale revint de la guerre de Crimée en août 1856, soit quatre mois après la signature du Traité de paix au Congrès de Paris (30 mars 1856), elle fut accueillie en héroïne et se retira à l’écart de la foule et continua à travailler dans la discrétion. En novembre 1856, elle se contenta de louer une chambre d’hôtel à Londres pour diriger la "Commission Royale pour la Santé de l'Armée" chargée de la campagne d’amélioration de l’état sanitaire dans l’armée britannique. Quand Sidney Herbert en fut nommé Président, elle continua à en être la force d'entraînement dans les coulisses et rédigea le rapport de plus de mille pages de cette dernière incluant des rapports statistiques détaillés.
Pour sa contribution aux statistiques de l'Armée et aux statistiques comparatives des hôpitaux en 1860 Florence Nightingale devint la première femme à être élue membrre de la "Société Statistique". En 1865 elle s'installa au 10 South Street, Mayfair, dans le West End de Londres et mise à part des visites occasionnelles à Embley, Lea Hurst et à sa soeur à la Chambre de Claydon elle vécu là jusqu'à sa mort.
École Nightingale de formation des infirmières
Les origines de la profession d'infirmière.
Florence Nightingale était profondément religieuse, comme toutes les infirmières qui l'avaient précédée. Si la médecine a ses origines dans le génie grec, il ne fait aucun doute que la profession d'infirmière s'enracine dans le christianisme.
L'histoire de cette profession est celle du lent passage d'une charité, où les soins et les services les plus humbles prenaient beaucoup de place, à ce qu'on pourrait appeler une charité compétente et de plus en plus axée sur les soins aux malades, plutôt que sur les tâches ménagères.
Au XVIIe siècle, saint Vincent de Paul se fit l'apôtre de l'assistance éclairée. C'est lui qui confia à sainte Louise de Marillac la création du premier programme d'éducation systématique en soins infirmiers.
Création d'une école d'infirmières
La plus grande réussite de Florence Nightingale fut d'avoir élevé la fonction d'infirmière au niveau d'une profession respectable pour les femmes. C'est vers cette époque qu'elle contracte une forme grave de fibromyalgie.
En 1860, sur la base de ses expériences pendant la Guerre de Crimée, grâce aux fonds récoltés lors de la souscription de reconnaissance à son égard, elle créa une école d’infirmières qui devint le modèle du genre ("Nightingale School and Home for Nurses at Saint Thomas' Hospital") à Londres. Mme Sarah Wardroper, matrone à St Thomas, devient la directrice de la nouvelle école. Les infirmières-stagiaires reçurent une formation pendant une année qui incluait quelques conférences mais étaient principalement un travail pratique en salle sous la surveillance de la sœur de salle. "Mademoiselle Nightingale", ainsi qu''elle était toujours appelée par les infirmières, examinait minutieusement les journaux intimes et les rapports de la salle des stagiaires.
A partir de 1872, Florence Nightingale consacra une attention plus particulière à l'organisation de l'école et quasi annuellement pendant les trente prochaines années elle écrivit une lettre ouverte aux infirmières et aux stagiaires prodiguant conseils et encouragements. A la fin de la formation Florence Nightingale donnait aux infirmières des livres et les a invitait à boire du thé. Une fois formées les infirmières étaient envoyées pour former le personnel dans les hôpitaux en Grande-Bretagne et à l'étranger pour créer de nouvelles écoles de formation des soignantes sur le modèle de l'Ecole Nightingale. En 1860 son travail le plus connu, "Notes on Nursing", a été publié. Il établit les principes des soins : observation soignée et sensibilité aux besoins du patient. "Notes on Nursing" a été traduit en onze langues étrangères et est toujours d'actualité.
En 1861, lors de la Guerre civile aux Etats-Unis, les hauts responsables de l'Armée lui demande son avis sur les soins à prodiguer aux soldats sur le terrain.
Santé publique
Les écrits de Florence Nightingale sur la planification et l'organisation hospitalière ont eu un effet profond en Angleterre et à travers le monde. Mademoiselle Nightingale était la principale avocate du plan de "pavillon" pour des hôpitaux en Grande-Bretagne.
Comme son ami, le réformateur de santé publique Edwin Chadwick, Florence Nightingale croyait que l'infection surgissait spontanément dans les endroits sales et mal aérés. Cette croyance erronée a néanmoins conduit à des améliorations de l'hygiène de vie et de la santé et des milieux de travail . Florence Nightingale a également conseillé et a appuya William Rathbone dans le développement des soins à Liverpool et beaucoup d'infirmières qualifiées à l'céole Nightingale sont devenues des pionnières dans ce domaine.
En 1862, elle publie ses Observations sur les problèmes sanitaires de l'Inde.
En 1864, elle met sur pied un système de soins à domicile, des maisons de naissance, des baraques pour les soldats mariés, des hôpitaux pour les pauvres et les malades mentaux, et s'implique dans plusieurs autres démarches dans ce domaine.
En 1865, elle s'installe à Londres pour le reste de ses jours. En 1869, elle fonde, avec Elizabeth Blackwell, le Collège médical des femmes (Women's Medical College).
En 1873, le Système Nightingale pour la formation des infirmières est adopté aux États-Unis.
Vieillesse
En 1896, Florence Nightingale, très malade, n'arrive plus à se déplacer par elle-même. Elle passa les treize dernières années de sa vie clouée au lit, elle ne cessa jamais de lutter pour l’amélioration du niveau des soins et de la santé. Elle écrivit 200 livres, rapports et brochures, qui eurent un effet profond sur la situation sanitaire dans l'armée, les condoitions de vie en Inde, les hôpitaux civils, les statistiques médicales et les soins infirmiers.
Bien que Florence Nightingale ait été cloué au lit pendant de nombreuses années, elle a fait campagne inlassablement pour améliorer des normes de santé, éditant 200 livres, rapports et brochures. En reconnaissance de son dur labeur, en 1883, la reine Victoria lui décerne la Royal Red Cross. Pendant sa vieillesse elle a reçu beaucoup d'honneurs, elle est ainsi la première femme à recevoir l'Ordre du Mérite en 1907. En 1908, elle est gratifiée du Honorary Freedom of the City of London.
Florence Nightingale est morte chez elle, à l'âge de 90 ans, le 13 août 1910 et, selon ses souhaits, elle refusa des funérailles nationales à Westminster Abbey, elle a été enterrée à St Margaret Church dans East Wellow (Hampshire), près de la maison de ses parents, parc d'Embley au Hampshire. Les réformes prévoyantes de Florence Nightingale ont influencé la nature des soins de santé modernes et ses écrits continuent à être une ressource pour des infirmières, des directeurs de santé et des planificateurs.
Hommages
La Journée internationale des l'infirmières est célébrée dans le monde entier le 12 mai, jour de l'anniversaire de naissance de Florence Nightingale. C’est une occasion pour réaffirmer son attachement à vouloir améliorer les conditions de travail des professionnels de l'art infirmier.
Le 12 mai, est la date de la journée mondiale de la fibromyalgie, elle a été choisi en hommage à Florence Nightingale née le 12 mai 1820 qui a souffert une grande partie de sa vie de cette maladie chronique, caractérisée par une sensation de douleur générale diffuse ou de brûlure de la tête aux pieds, avec un sentiment de fatigue profonde, sans lésion. Une condition douloureuse pouvant devenir invalidante. Cette maladie affecte 3% de la population. Elle atteint surtout les femmes.
Médaille Florence Nightingale
La Médaille Florence Nightingale est attribuée aux infirmières et infirmiers diplômés et aux auxiliaires volontaires, membres actifs, collaboratrices ou collaborateurs réguliers de leur Société nationale de la Croix-Rouge ou du Croissant-Rouge ou d'une institution de soins médicaux ou infirmiers affiliée à celle-ci.
Cette médaille est destinée à honorer les personnes qui se seront distinguées en temps de guerre ou en temps de paix, par:
un courage et un dévouement exceptionnels en faveur de blessés, malades, infirmes ou en faveur de populations civiles, victimes d'un conflit ou d'une catastrophe, ou pour des services exemplaires et un esprit pionnier et créatif dans les domaines de la prévention, de la santé publique et de la formation aux soins infirmiers.
La Médaille pourra être décernée à titre posthume si le ou la bénéficiaire en puissance est tombé(e) dans l'accomplissement de son devoir.
Pour être honoré, il faut faire parvenir au Comité international de la Croix-Rouge, au moyen des formulaires d'inscription envoyés aux Comités centraux des Sociétés nationales au mois de septembre de l'année précédant celle de l'attribution de la Médaille (le 12 mai de chaque deux ans), les candidatures doivent être présentées et appuyées par les Comités centraux des Sociétés nationales.
La légende qui entoure cette femme ne doit pas nous faire oublier qu'elle a joué un rôle déterminant dans la lutte contre les maladies infectieuses, au même titre que Semmelweis, John Snow et Pasteur.
"The pioneers of one generation are forgotten when their work has passed into the accepted doctrine and practice of another." -- Edward Cook, Florence Nightingale
Liste des ouvrages de Florence Nightingale dans Encyclopédie de l'Agora
Musée Florence Nightingale
Florence Nightingale Museum, (on the site of St Thomas' Hospital), 2 Lambeth Palace Road, London SE1