Jean PITARD

1238-1315

Chirugien de trois rois

Jean Pitard était le premier chirurgien de Saint-Louis, de Philippe le Hardi et de Philippe le Bel, il est l'instigateur de la création, en 1379, de la confrérie Saint Côme et Saint Damien qui définissait les statuts et organisait pour la première fois le métier de chirurgien.

Johannes (Jean) Pitard fut le premier chirurgien de saint Louis (1214-1270), de Philippe le Hardi (1245-1285) et de Philippe le Bel (1268-1314). À sa demande, saint Louis créa vers 1268, la confrérie de Saint-Côme et de Saint-Damien qui définissait et organisait pour la première fois le métier de chirurgien.

En cette même année 1278, fut fondée la confrérie des chirurgiens, création utile qui était le germe de l'école de chirurgie. Les statuts et règlements furent rédigés par son fondateur Jean Pitard, chirurgien du roi, un homme recommandable par sa probité et par son habileté dans la chirurgie. Cette confrérie eut deux objets : la perfection de l'art chirurgical et l'exercice des oeuvres de charité et de piété. Les chirurgiens qui en faisaient partie visitaient le premier lundi de chaque mois, après la messe, tous les malades qui se présentaient à la maison de Saint-Côme, située rue des Cordeliers (École de Médecine) dont nous avons parlé. Tous les confrères étaient solidaires des principes de théorie et d'application qui étaient ceux de la confrérie qui, en 1437, fut agrégée à l'Université.

On assiste à la première scission de la communauté des chirurgiens-barbiers qui se séparent des simples barbiers, artisans illettrés ayant obtenu licence d'exercer.

Les premiers statuts retrouvés de cette confrérie datent de 1379, ceux de J. Pitard, (rédigés par le prévôt de Paris Etienne Boileau 1210-1270, dans son Livre des mestiers) ne sont pas parvenus jusqu'à nous, mais il en est fait mention. Après avoir rappelé les devoirs dus aux trépassés - messes, prières et cierges offerts par la confrérie. Il est dit que les chirurgiens ne pourront s'assembler sans l'autorisation des "jurez", ils devront se réunir à Saint Jacques de la Boucherie ; les chirurgiens de la confrérie s'engagent à payer une certaine somme pour être agréés et ne doivent pas révéler la teneur des examens. Les confrères se doivent mutuelle assistance, ils reçoivent le "bonnet magistral au chapitre de l'Hôtel-Dieu de Paris", il est fait expressément mention de la connaissance requise du latin : ni les maîtres ni les bacheliers ne peuvent prendre un apprenti s'il n'est grammairien et ne sait le latin car, précise l'article 30, "la science de chirurgie pourrait autrement venir à néant".

Mais les barbiers outrepassent leurs droits et font des opérations réservées aux seuls chirurgiens.

En 1278, Jean Pitard demeurait dans la rue près le chevet de la Madeleine( rue de la Licorne) ; ce fut dans sa maison qu'il fit creuser à ses frais un puits qu'il livra au public afin de prévenir les maladies engendrées par l'eau de la Seine qui, en certaines saisons de l'année, était boueuse et malsaine. Cette maison, rebâtie en 1611, portait encore à cette époque une vieille inscription ainsi conçue :
"Jean Pitard, en ce repaire,
Chirurgien du roi, fit faire
Ce puits en mil trois cent dix,
Dont Dieu lui doint son paradis".

Le buste de Jean Pitard décore le grand amphithéâtre de l'école de médecine.

 

Sources

Médecin et chirurgien