Glossaire

Bastide :

Au XIIIe siècle, le terme de bastide avait d'abord le sens générique de fortification : novas bastidas sive munitiones (1204). A partir de 1220 apparaît une acception nouvelle : bastidas seu villas novas ou bastidas sive populationes. Le préambule de l'acte de fondation de Villeneuve spécifie : de ville seu bastida. Il faut donc entendre que Villeneuve fut une fondation de peuplement et non à but défensif, même cet aspect secondaire n’est pas absent dans le contexte. La création de bastides, seigneuriales ou royales, dans son acception de lieu de peuplement, est un phénomène circonscrit dans le temps et dans l'espace. Il s'est développé en Languedoc occidental surtout à partir de 1249, date à laquelle Alphonse de Poitiers succéda à Raymond VII de Toulouse, son beau-père, à la mort de celui-ci. La répartition des bastides dans l'aire géographique du Languedoc est très inégale, la très grande majorité se trouvant sur les terres d'Alphonse de Poitiers. On en dénombre seulement quatre dans la sénéchaussée de Beaucaire: -Villeneuve lès Avignon, sur une villa du monastère de Saint André (1226) -Aigues-Mortes (1240). Un port doublant celui de Saint-Gilles existait avant la fondation. L'octroi de franchises par Louis IX date de 1246. -Villeneuve de Berg (1284) -Boucieu le Roi, dans le Haut-Vivarais (1292) Sur ces quatre fondations, seule Villeneuve de Berg a pour origine un accord de pariage entre le roi et une abbaye cistercienne. On sait que le Languedoc oriental, ou méditerranéen, est passé dès l'époque du traité de Meaux-Paris (1229) sous la domination capétienne. Il était divisé en deux sénéchaussées, Carcassonne et Beaucaire.

Sources : Le phénomène des bastides en Languedoc a été étudié par Charles Higounel. On peut consulter de cet auteur : Paysages et villages neufs du moyen âge, Bordeau 1975, et Nouvelles réflexions sur les bastides cisterciennes, dans "Les cisterciens de Languedoc 13e-14e siècles" in Cahiers de Fangeaux, n° 21, 1985.