* Peseshet, qui a dû vivre vers 2 700 avant Jésus-christ, sous la quatrième dynastie des pharaons, est reconnue comme étant la plus ancienne femme médecin et physicienne dans l’histoire de l’humanité. Les annales historiques universelles ne mentionnent aucune autre femme ayant eu ce type de statut en Mésopotamie ou en Grèce antique, berceau de la démocratie.
* Dans l’« histoire » grecque, des magiciennes empoisonneuses, en plus d’être des femmes, ont, souvent, la particularité d’appartenir au monde des mythes. Ainsi Agamède la blonde, femme célèbre par ses connaissances médicales, dont Homère, - au VIIIe siècle av. JC,- dans l’Iliade (XI, 740), dit qu’elle connaît les vertus de toutes les plantes et de tous les simples (pharmaka) que nourrit la terre et leurs différents usages; elle est une femme secourable, instruite des propriétés de tous Ies médicamens qui naissent sur la terre.
* L'Athénienne Agnodice - en 300 av. JC - avait été bien instruite par le médecin Hérophile. Pour pouvoir exercer, elle s'était déguisée en homme. Elle fut la première à exercer la médecine.
* Au XIe siècle à l'école médicale de Salerne, Trotula, la dame de Salerne est le premier médecin femme ou sage-femme. Sa biographie est incertaine et son existence controversée. Cependant du XIIIe au XVIe siècle Trotula a joui de la plus grande notoriété à travers deux ouvrages : Trotula minor, et Trotula major.
* Hildegarde von Bingen (1098-1179), moniale bénédictine, est l’une des plus «grande penseure » de l ’Europe médiévale. Elle élabore un traité de médecine et un de physiologie.
* Dorothea Bucca (1360-1436), femme médecin dans les États pontificaux, obtient la première chaire de médecine à l ’université de Bologne.
* Au XVIe siècle, toujours attentives aux autres, elles restent dans leur domaine : les soins aux femmes et la maternité. Louyse Bourgeois dite «La Boursier »(1563-1636), est la sage-femme de Marie de Médicis. En 1609, elle est la première à publier un traité d ’obstétrique. Elle note des observations diverses sur la stérilité, la fécondité, les accouchements et les maladies des femmes et des nouveau-nés. Elle décrit les différents types de présentation du fœtus, donne des conseils en cas de fausses couches et d ’hémorragies liées au décollement du placenta.
* Marie Meurdrac (1610-1680), apothicaire et botaniste, prépare ses concoctions pour soigner les pauvres. Afin de mieux prodiguer ses traitements, elle écrit un traité de recettes médicinales : La Chymie charitable et facile en faveur des dames, en 1666.
* Angélique du Coudray (1714-1789) se consacre à l ’instruction des sages-femmes. Pendant vingt ans, elle parcourt la France pour enseigner l’obstétrique. En 1757, elle utilise pour la première fois dans un cours, un mannequin créé par ses soins. En 1759, elle publie l ’Abrégé de l ’art des accouchements .
L'étude de l ’anatomie marque le Siècle des lumières.
* En France, Marie-Marguerite Biheron (1719-1795), plasticienne, étudie seule l ’anatomie et la dissection. Elle compose des anatomies artificielles avec des tissus, puis donne des cours chez elle. Elle est reconnue dans toute l ’Europe et notamment à la cour de Russie.
* En Italie, Anna Morandi Manzolini (1714-1774), médecin, travaille le dessin et la sculpture. Elle apprend l ’anatomie et la dissection auprès de son mari, Giovanni Manzolini. Elle devient céroplasticienne et obtient une chaire d’anatomie à l ’université de Bologne.
Au XIX e siècle
* Madame Marie-Anne-Victoire Boivin -Gillain(1773 1841) et le professeur Dugès de Montpellier publient en 1833 un Traité pratique des maladies de l'utérus et de ses annexes. Madame Boivin est docteur en Médecine, sage-femme, surveillante en chef de la maison royale de Santé. Elle publiera également en 1827 Nouvelles recherches sur l'origine, la nature et le traitement de la mole vésiculaire; et en 1828 Recherches sur une des causes les plus fréquentes et la moins connue de l'avortement; ces travaux lui ont valu le Diplôme de docteur en médecine et en obstétrique, conféré à Madame Boivin, sage femme, par l'Université de Marbourg.
* Florence Nightindale (1820-1910), en popularisant la formation des infirmières, a ouvert une nouvelle profession aux femmes. Mais, c’est en soignant les malades et les blessés pendant la guerre de Crimée (1854-1856) qu’elle est devenue célèbre.
* Elizabeth Blackwell (1821 - 1910 ) est une femme médecin, auteur et féministe anglo-américaine, élève au Hobart and William Smith College, elle est passée à la postérité pour avoir été la première femme médecin aux États-Unis le 23 juin 1849 et la cofondatrice de New York Infirmary.
* Emily Howard Jennings Stowe (1831-1903) a été la première femme à pratiquer la médecine au Canada et défenseur des droits des femmes pendant toute sa vie.
* Mary Putnam Jacobi (1842-1906), admise comme première élève féminine à la faculté de médecine de Paris et la première femme membre de l'Académie de Médecine de New York. Défenseure des droits des femmes; professeur estimée, critique dure de l'exclusion des femmes de certaines professions, et réformatrice sociale qui se consacra à l'expansion de l'éducation des femmes; scientifique respectée, soutenant ses arguments pour les droits des femmes avec les preuves scientifiques de son temps.
* Maude Elizabeth Abbott (1869-1940), femme-médecin pionnière canadienne, spécialiste des cardiopathies congénitales
* Le 3 juin 1875, Madeleine Brès, est la première française à obtenir le diplôme de docteur en médecine. Son inscription à la Faculté de médecine est tout un symbole et il faut le soutien de l'impératrice Eugénie et du ministre de l'instruction publique, Victor Duruy, pour qu'elle l'obtienne. Elle est à l'origine de l'ouverture de la première crèche le 28 mai 1893 dans le quartier des Batignolles.
* En 1895, Dorothée Chellier, née en Algérie, doctoresse de la Faculté de Paris, ancien aide d’anatomie à l'Ecole d'Alger, a été chargée, par le gouverneur général de l'Algérie, d'une mission sur la situation sanitaire et médicale de l'Aurès. Le rapport envoyé à l'Académie de médecine a été jugé très remarquable.
* Madame Augusta Déjerine-Klumpke (1859-1927), elle est la première femme nommée interne titulaire des hôpitaux de Paris au concours 1886. Elle est la sœur de Dorothea Klumpke-Roberts, première femme astronome admise à l'observatoire de Paris et la première femme nommée à la Société d'Astronomie de France.
* Irma LeVasseur (1878-1964), est la première femme médecin canadienne-française. Elle a contribué à fonder les hôpitaux Sainte-Justine et de l’Enfant-Jésus de Québec. Bâtir est synonyme de combats, d'abnégation et d'audace... sans garanties de succès. N'était-ce pas le message que Mme Putnam Jacobi lui avait laissé lors d'une de leurs précieuses conversations ? "
Au XX e siècle.
* Virginia Apgar (1909-1974) est la première femme responsable d'un département (anesthésiologie) dans l'histoire de l'université à Columbia aux Etats Unis. C'est elle qui a inventé l' évaluation de manière clinique, de l'état de santé du nouveau-né, dès les premiers instants de vie, effectué par la sage-femme, ou le gynécologue. Dans la première minute qui suit la naissance, puis à 5 minutes de vie, la sage-femme ou le gynécologue effectue le score d’Apgar qui évalue l’adaptation du nouveau-né à la vie extra-utérine.
* Les femmes scientifiques ont contribué avec force et ténacité à la recherche médicale. Onze d ’entre elles ont reçu le prix Nobel, sept pour leurs travaux de Physiologie ou Médecine :
- Gerty Theresa Cori, américaine, Prix Nobel de Médecine en 1947.
- Rosalyn Sussman Yalow, américaine, Prix Nobel de Médecine en 1977.
- Barbara McClintock, américaine, Prix Nobel de Médecine en 1983.
- Rita Levi-Montalcini, italienne, Prix Nobel de Médecine en 1986.
- Gertrude B.Elion, américaine, Prix Nobel de Médecine en 1988.
- Christiane Nüsslein-Volhard, allemande, Prix Nobel de Médecine en 1998.
- Linda B. Buck, américaine, Prix Nobel de Médecine en 2004.