Frédéric-Auguste Paradis est né à Bourg-Saint-Andéol en Ardèche, le 5 mai 1830. Après avoir reçu les premiers éléments de la langue latine au petit séminaire de sa ville natale, il alla achever au lycée de Lyon le cours de ses études classiques et fut reçu bachelier ès lettres, à Paris en décembre 1850. Il s'inscrit ensuite à l'École de droit et à l'École des Chartes. Il est nommé archiviste paléographe en 1856, après sa thèse relative à la géographie historique des bords du Rhône. Peu après, il entre au séminaire de Saint-Sulpice, exerçant son ministère dans diverses paroisses.
Loin de se laisser entraîner aux séductions de la vie parisienne, et "préludant d'une certaine façon au ministère qu'il devait exercer plus tard, il s'agrégeait bientôt aux conférences de Saint-Vincent-de-Paul avec les premiers disciples de Frédéric Ozanam, menant de front ses études et la charité populaire".
Amour du pays natal
L'abbé Frédéric Paradis, eut en outre un amour sincère pour son pays natal et particulièrement celui qui concerne le culte de ses gloires religieuses.
C'est à lui, que Saint-Andéol a dû l'exhumation des titres gravés sur la pierre, enfouis dans les vieux documents et plus ou moins altérés par les traditions populaires.
En septembre 1851, il découvrit l'inscription tumulaire de Bernouin, cet évêque de Viviers qui retrouva les reliques de Saint-Andéol perdues depuis six siècles.
Sauveteur de l'église
C'est grâce à l'abbé Paradis que la chapelle Saint-Polycarpe (datant du XIIe siècle) est encore debout. En effet, un projet de rasement d'un groupe de maisons dont faisait partie la chapelle Saint-Polycarpe qui était en mauvais état, avait été envisagé. L'abbé racheta ces divers bâtiments et restaura l'église. La construction de la crypte apparaît très soignée, en pierres de taille avec de nombreuses marques de tâcherons. Elle a certainement été construite pour abriter les reliques de Saint-Andéol, ce que tend à confirmer une inscription du XIIe siècle, dans l'escalier nord, ainsi rédigée : « Sce Andeole intercede pro nobis ». L'église a été édifiée pour permettre la vénération de ces reliques, avec l'autel situé juste au-dessus de celles-ci.
De même, le tracé de la voie de chemin de fer devait faire sauter le rocher portant le bas-relief du dieu Mithra; grâce à son intervention une légère déviation sauva la représentation du dieu romain.
Enfin par ses recherches sur Madame Vierne, il a pu établir que la bienfaitrice de Bourg-Saint-Andéol n'était pas une figure légendaire mais qu'elle avait réellement existé. C'est pourquoi on décida de lui élever un monument.
Archiviste paléographe
L'année qui précéda sa nomination d'archiviste-paléographe, en 1855, il avait été chargé d'une mission scientifique à Malte, pendant trois semaines. Il releva dans la cathédrale les inscriptions tumulaires des chevaliers (environ 430) mais ne fut pas en mesure de consulter les archives pour des raisons administratives.
Prêtre à Paris
Au retour de ce voyage, Frédéric Paradis rentra à Saint-Sulpice. Au sortir du séminaire, il fut nommé par Mgr l'évêque de Viviers à une charge importante, mais il fut retenu à Paris. C'est dans la capitale qu'il exerça son zèle sacerdotal, à Saint-Jacques-du-Haut-Pas d'abord, puis à Javel, ensuite à Saint-Roch.
Après avoir passé à Neuilly, il avait été nommé premier vicaire à Saint-Thomas-d'Aquin, où il resta plusieurs années, avant que Mgr Guibert cardinal archevêque de Paris le mette à la tête de la paroisse Sainte-Marguerite.
La paroisse Sainte-Marguerite, qui n'est autre que l'ancien faubourg saint-Antoine, était une des plus vastes, des plus populeuses et aussi des plus pauvres de Paris. Cela suffit à montrer la haute idée de zèle et de l'esprit de charité que l'autorité ecclésiastique doit supposer au prêtre qu'elle appelle à un pareil poste.
Installé à Sainte-Marguerite en mai 188, l'abbé Paradis y resta dix-sept ans. Toujours dévoué à ses ouailles et à leur amélioration morale, pour lesquelles il a fondé des œuvres qui, après lui avoir valu l'estime de tous rendront dans ce quartier de Paris, quelques temps au moins, sa mémoire impérissable.
L'abbé Paradis est mort le 30 janvier 1898, des suites d'une congestion pulmonaire. Il avait eu le temps d'appeler son directeur spirituel, le supérieur des Jésuites de la rue de Sèvres, duquel il reçut les derniers sacrements.
Publications de l'abbé Paradis :
- Les Inscriptions chrétiennes du Vivarais (deux articles parus dans la Bibliothèque de l'École des Chartes, le premier en 1853 et le second en 1886.
- Étude sur l'église et la crypte de Saint-Polycarpe au Bourg-Saint-Andéol (dans le bulletin d'histoire et archéologie de M. le chanoine Ulysse Chevalier, 1886).
- Topographie du Bourg et explications sur le martyre de Saint-Andéol (Ibidem, 1887)
- Étude sur l'église paroissiale du Bourg-Saint-Andéol (Ibidem, 1890).
Sources
- Nécrologie. L'abbé Paradis, Mazon, Bibliothèque de l'école des Chartes, 1898, tome 59 Pages 649-651
- Le Dauphiné 28 juillet 2012