Il est très présent dans tous les villages. Des manifestations sont organisées régulièrement pour perpétuer la tradition folklorique ardéchoise, il existe de nombreux groupes folkloriques qui donnent des représentations de danses et musiques locales (bourrée ardéchoise). Une volonté réelle de respecter et d'accentuer la tradition se développe au sein de nombreuses associations.
Au début du XXe siècle et quelle que fût la saison, on entendait toujours chanter dans les champs. "Le pays était plus gai" disent avec nostalgie certains anciens. Les principales manifestations communautaires suscitées par le travail ne se concevaient pas sans chansons.
Les différentes étapes de la vie suscitaient aussi de nombreuses occasions de transmission du répertoire avec l'enfance, la conscription, les repas de famille pour fêter une naissance, un baptême, une communion, des fiançailles, un mariage.
Les fêtes de l'année religieuse ou laïque utilisaient un répertoire spécifique. La tradition des Mai était très suivie en Vivarais (des groupes de jeunes gens allaient de ferme en ferme dans la nuit du 30 avril au 1er mai pour quêter quelques victuailles en échange de chansons).
Des échanges s'effectuaient avec les régions voisines par l'intermédiaire des paysans qui se louaient pour des travaux saisonniers. Le Tour de France des apprentis élargissait l'horizon des jeunes vivarois; et le service militaire était pour la plupart la raison de l'unique grande sortie du pays; on en rapportait souvent un cahier de chansons apprises d'autres compagnons de route ou d'autres régions.
Les métiers d'autrefois
Le Vivarais accueillait divers corps de métier aujourd'hui disparus :
. Les
lauzerons, exploitants des carrières de phonolites
. Les
tailleurs de pierres,
.
Le clocheron, "lo campaèir" ou sonneur de cloches,
.
Le colporteur,
.
Les dentellières,
.
Les muletiers,
.
Les mariniers,
.
Les magnaniers, éleveurs de ver à soie,
.
Les sabotiers,
.
Les potiers,
.
Les bergers communaux.
Mais le Pays du Mézenc maintient néanmoins quelques métiers traditionnels notamment les poseurs de chaume ou de lauze.
Musée des Savoir-Faire ardéchois (Maison Alphonse Daudet, La Vignasse)
Faire le pain, dévider la soie, distiller l’alcool, battre le métal ; tresser les végétaux ; décortiquer les châtaignes ; presser les olives ; bâtir en pierre, ... voici quelques-uns des nombreux savoir-faire que le Musée de la Vignasse vous propose de découvrir. Le Musée a pour vocation de transmettre aux visiteurs, petits et grands, une part de l'histoire de ces hommes et de ces femmes qui ont fait les traditions et la culture ardéchoises.
Le potier
L'art du potier est un des plus anciens, pratiqué en Vivarais depuis le Néolithique. Le Vivarais eut très tôt des potiers réputés dans les villages de Toulaud, Saint-Désirat et Salavas.
La faïence fabriquée à Toulaud, si on la compare à celle de Moustiers, n'est ni fine ni légère, mais ses festons et la décoration la rendent agréable et elle subsistera jusqu'au début de la première guerre mondiale. Le renom de cette activité du "tour et du four" nous fut révélé par une simple tuile de terre, trouvée sur faîte, travaillée par le maître potier : Jacques Duplantier le 12 août 1717. A l’annonce de la révocation de l’Edit de Nantes, le commerce des faïences toulaudaines s’en trouva fort diminué; trois maîtres potiers étaient restés au pays pour mener « la grande, la principale fabrique » située à Biguet et au Colombier. Louis Magnant en 1680, Jean Rous, maître potier à Biguet en 1740 et Jean Chazallet, maître potier au Colombier en 1745, illustrèrent d’abord cet art, mais c’est Noyer de Gleize qui lui donna tout son lustre avec la fabrique de la Prat, sous le village, au bord du Mialan, pour laquelle il obtint le 27 mai 1755 une subvention de 3000 livres des Etats Généraux du Vivarais car disait-il : « cette terre permet de faire des faïences aussi belles que celles de Montpellier et d’ailleurs ». Pour des raisons encore inconnues, la fabrique sombra bien qu’à cette époque Toulaud comptait 1200 habitants environ.
Saint Désirat fut un village de potiers. Des tessons datant de l'époque romaine ont été trouvés aux environs. Des bâtiments rappellent la présence de plusieurs tuileries. Les potiers fabriquaient des objets courants utilisés par la population. L'actuelle mairie est construite sur l'emplacement de la dernière poterie qui cessa son activité dans les années 1970. Anne Dangar Australienne, d'origine irlandaise est née en 1887 de famille anglicane, elle utilise principalement la technique “paysanne” de la poterie en terre vernissée au sulfure de plomb, cuite à la flamme directe. Cette technique est celle, ancestrale, des poteries de la région . Avec l’ Atelier du Rhône de Moly qu’ elle mit en place dès 1931, elle dispensa aussi aux enfants de Serrières et Sablons un enseignement artistique comme peu de villages en France, à cette époque, en ont sans doute bénéficié.
Le maréchal-ferrant
Autrefois, on repérait de loin les tintements du marteau sur l'enclume qui se répétaient tel l'écho en montagne. Chaque village important avait un ou plusieurs maréchaux-ferrants. L'ouvrage ne manquait pas. Les agriculteurs formaient une importante catégorie de clients. Les paysans surveillaient avec soin les fers des animaux, un cheval ou un bœuf estropié n'est plus qu'un tas de viande, la ferme devient dépourvue d'un de ses principaux outils. En Ardèche, les bêtes à équiper sont n ombreuses; aux animaux utilisés en agriculture s'ajoutenrt les bêtes de somme et les chevaux utilisés pour les déplacements.
Du matin au soir, il active un feu d'enfer, il martèle avec force son enclume. Il travaille sur mesure; deux sabiots ne se ressemblent pas; chaque fer est modelé en fonction du pied auquel il le clouera. Pendant qu'un assistant se pend à lma chaine activant le soufflet; le maréchal-ferrant tient dans la pince le fer qu'il va déformer.
Le maréchal-ferrant, vit avec les animaux, ayant appris à les connaître il dispense des soins aux chevaux à l'aide d'onguents guérisseurs (le vétérinaire est inconnu à l'époque dans les campagnes).
Le charron
Très proche du maréchal-ferrant, le charron en diffère par son activité. Il fabrique des chars et travaille aussi bien le bois que le fer. Le dessin de la roue ne supporte aucun défaut, sa réalisation demande un bon équilibrage pour tallier les rayons et les insérer dans le cercle de bois parfaitement arrondi.
Le charron ne se limite pas à la construction d'outils et de véhicules agricoles; il habille , répare ce qui est cassé et carrossera les premières voitures. Car au début du XXe siècle, les automobiles n'étaient pas livrées prêtes à l'emploi. le client recevait un chassis et donnait libre cours à son imagination pour les aménagements qui étaient confiés au charron, qui auparavent avait confectionné son cabriolet.
En ville on distingue également le forgeron qui devait se contenter de travailler l'acier. Mais certains se spécialisent et ne s'occupent que de la trempe alors que d'autres ne traitent que ce qui est tranchant.
Le lauzeron, le lauzeur
Les carrières de phonolites (Suc de la Lauzière) étaient exploitées par le lauzeron. La lauze extraite était posée sur les toits par le lauzeur. Les premiers lauzerons seraient allés en Limousin pour apprendre leur métier. La profession se transmettait de père en fils. Le travail du lauzeron comportait deux parties bien distinctes.
Tout d'abord il fallait extraire la roche de la montagne, soit à la barre de fer soit à l'explosif. Ensuite il fallait découper le bloc de phonolite en lauzes à l'aide d'une masse et de coins. On obtenait ainsi des tranches d'une épaisseur de 10 cm. Chaque dalle était divisée en dalles de 2 à 3 cpm d'épaisseur. Le travail de découpage devait être effectué par un ouvrier expérimenté ayant une bonne connaissance de ce matériau très fragile.
Il sortait de la lauzière trois produits :
.
les lauzes pour les toitures,
.
les dalles pour couvrir les sols des cours et des cuisines,
.
les moellons pour les murs des maisons.
Les lauzes n'avaient pas de forme ou de dimension standard; leur transport se faisait avec des charrettes tirées par des chevaux.
La lauze est omniprésente dans le paysage du Mézenc et reste un matériau très utilisé comme en témoignent les nombreuses habitations dont les toits en sont recouverts. Les carrière de lauzes étaient exploitées pour la couverture des maisons dès le Moyen Age ; leur exploitation a duré trois siècles.
Le magnanier (éleveur de vers à soie)
Avec la sériciculture, les Cévennes vont connaître un apogée démographique et économique qui restera dans les mémoires comme un véritable âge d’or. Le grand mouvement de construction et d’aménagement du terroir lié à cette nouvelle agriculture va durablement transformer le paysage cévenol. L’architecture est modifiée, de nouvelles terrasses sont construites, des centaines d’usines à soie voient le jour
Il faudra attendre Henri IV et les travaux d'Olivier de Serres et son "Traité de la cueillette de la soie par la nourriture des vers qui la font" paru en 1599, pour voir le dévelopement de la sériciculture en France. En 1602, une ordonnance royale impose à chaque paroisse de posséder une pépinière de mûriers et une magnanerie
Dès 1720, et pendant trois siècles, l’Ardèche est le centre principal de la production perfectionnée de soie grège dans le midi de la France.
Il y avait plus de 25 000 tonnes de cocons produits en France en 1850, provenant essentiellement de l’Ardèche (3 500 tonnes) mais aussi du Gard et de la Drôme. Dans notre département, 344 moulinages emploient 13 000 ouvriers soit 45% de l'effectif national; et 54 filatures fournissaient le fil transformé aux soyeux lyonnais. La plupart des ateliers se situent en Boutières et en Cévenne ardéchoise, puis en Bas-Vivarais, Haut-Vivarais et la Vallée du Rhône.
La sériciculture n'est jamais une activité agricole principale mais plus ou moins accessoire à l'exploitation. La production de la soie a été pour le midi de la France une source de richesse considérable.
En 1853, on produisit en France 26 millions de kilos de cocons qui permirent de tirer deux millions de kg de soie grège. Plus de 2300 communes pratiquaient la sériciculture, ce qui occupait environ 300.000 à 350.000 personnes. Cette prospérité va brusquement s'écrouler au milieu du XIXe siècle par suite d'épidémies du ver. A partir de cette époque la sériciculture n'a cessé de péricliter.
C'est la pébrine et la flacherie qui dévastèrent les élevages en 1853. En 1865, Pasteur déjà célèbre par ses travaux sur la fermentation fut prié par le Ministère de l'Agriculture d'aller étudier sur place les conditions et cause de ce fléau dévastateur et de chercher le remède si désiré. En 1870, il publiait les résultats dans un ouvrage intitulé "Etudes sur la maladie des vers à soie" moyen pratique, assuré de la combattre et d'en prévenir le retour". Ensuite l’arrivée des soies d’extrême orient concurrence les soies lyonnaises, enfin l’apparition des fibres synthétiques amène le déclin et la fin de cette activité locale.
Étapes du travail de la soie :
1 - sériciculture : production agricole ayant pour objet l'élevage des vers à soie et la récolte de cocons. (Seule phase agricole) avec en premier lieu la culture de millions de plants de mûriers de la région des Cévennes fournissent une matière première à cette manufacture qui alimente en soie les canuts de Lyon.
2 - filature : dévidage des cocons pour constituer une flotte (écheveau) de soie
3 - moulinage : torsion du fil de soie pour lui donner sa résistance et des caractéristiques techniques propres. Un fil de soie grège est donc formé par cinq ou six brins de soie assemblés. Ce fil de soie grège ne peut pas être directement tissé. Il doit être transformé en un fil plus résistant et régulier. C'est le but du moulinage.
4 - tissage : réalisation des pièces de soie.
5 - ennoblissement du tissu : impression, teinture, apprêt. Le glaçage, moirage, polissage, gaufrage, s'obtiennent par une combinaison des effets de calandrage ou cylindrique.
Magnanerie
Une magnanerie (du provençal magnan qui signifie ver à soie) est le local d'exploitation de la sériciculture, énéralement muni d'un système de chauffage, où se pratqie l'élevage du ver à soie. Elle consiste en l'ensemble des opérations de culture du mûrier, d'élevage du ver à soie pour l'obtention du cocon, de dévidage du cocon, et de filature de la soie.
Le magnanier (ou sériculteur) est un éleveur de ver à soie. La magnanière est le bâtiment destiné à la sériciculture. Les femmes employées dans une magnanerie sont appelées magnanarelles.
Diapause
L'élevage s'effectue à partir des oeufs fécondés du papillon appelés selon l'usage "graines". Une fois pondus, ils ont besoin d'une période de 5 mois au chaud entre 22 et 24°C (estivation) puis de 5 mois au froid à 5°C (hivernation) avant de pouvoir éclore.
Éclosion
En fin de diapause, les oeufs doivent être incubés pour obtenir l'éclosion des jeunes larves. L'incubation consiste à réchauffer progressivement les oeufs jusqu'à 24°C dans une atmosphère humide : 80%. En pratique, mettre les oeufs dans une petite boîte aérée. Cette boîte peut elle même être installée à côté d'un récipient rempli d'eau, dans une pièce normalement éclairée (rythme jour-nuit).
Nourriture
Une douzaine de jours plus tard (la durée dépendant de la température) les larves éclosent. Les vers à soie se nourrissent exclusivement de feuilles de mûrier (=morus alba). Au début du développement des larves, il faut choisir les jeunes feuilles près du bourgeon terminal des rameaux (à l'exception des 2 premières) ; puis, au fur et à mesure que les vers grandissent, il faut leur donner des feuilles plus "mûres" prisent en "descendant" le long des rameaux. Les feuilles doivent être fraîches (ramassées quotidiennement et gardées au frais) et non mouillées.
Stades larvaires
L'élevage doit s'effectuer à une température proche de 23°C dans une atmosphère humide (80%). Si la température est moins élevée, vos vers se développeront plus lentement, voire même mourront. Si l'air est trop sec, la feuille de mûrier sèchera très vite, les vers ne mangeront pas assez et ils auront des difficultés pour muer.
Montée en cocons
C'est au cours des 7 premiers jours du 5ème âge que le ver à soie mange la plus grande quantité de feuilles de mûrier. Ensuite son appétit va en diminuant. Il change de couleur, devient comme translucide. Il rétrécit un peu à la suite du vidage du tube digestif puis commence à bouger dans tous les sens la tête dressée. Il va falloir encabaner. L'encabannage consiste à disposer des branchages secs autour des vers pour qu'ils montent dedans afin d'y confectionner leur cocon. La durée du filage du cocon est d'environ 4 jours. C'est seulement lorsque le ver à soie sera devenu chrysalide et que le cocon sera dur, qu'il pourra être manipulé.
Filature
La filature consiste à dévider le cocon et à réunir plusieurs fils de soie pour lui donner un calibre suffisant.
Cette opération de dévidage, après destruction des chrysalides emprisonnées dans leur cocon par la chaleur d'un four, s'est longtemps faite par les sériculteurs eux-mêmes. Au XIX ème siecle elle a été prise en charge par des usines spécialisées appelées filatures. on peut remarquer encore ,dans le bas-vivarais surtout, de vastes bâtiments percés de longues fenêtres cintrées pour un éclairage optimum des ateliers et dominés par une haute cheminée.
La récupération du fil, long en moyenne de 1200 mètres, n'est possible qu'en ramollissant par immersion dans de l'eau chaude et traction sur l'extrémité du brin. Mais comme ce dernier est trop fragile pour résister aux contraintes de l'usage ultérieur, il faut dévider simultanément plusieurs cocons (de quatre à dix ) dont on réunit les "baves", le séchage du grès assure la cohésion du fil composé. Dés qu'un cocon est complétement dévidé, on le remplace par un autre tenu en attente, le nouveau brin est collé au fil en cours de constitution par son grès ; le calibre reste constant.
Le fil est disposé au terme de l'opération, en écheveaux appelés flottes dont le poids est d'environ 100 grammes ; il a fallu pour chacun environ 600 cocons. La soie obtenu est appelé grège car gainée par son grès. On peut désormais la tisser et obtenir des étoffes de couleur naturelle ; en ce cas le moulinage n'est pas absolument nécessaire. Par contre, si l'on veut colorer le fil la torsion est indispensable.
Dévidé à la filature, le fil de soie était ensuite "affiné" au moulinage avant d'être tissé à Lyon.
Moulinage
A la filature qui travaille surtout l'été, s'ajoute le moulinage ; en 1860, 56 établissements donnent de l'ouvrage à 3 300 personnes.
Cette opération se situe après la sériciculture (éducation du ver à soie) et la filature, et avant le tissage. A la sortie de la filature les fils grège sont transformés en fils ouvrés qui seront propres à remplir les différents emplois que leur demanderont les industries utilisatrices.
Ce travail permet de consolider le fil et d'obtenir différentes qualités (organsin, crêpe, voile…). Il comprend différentes opérations :
- le trempage de la soie dans un liquide légèrement huileux pour l'assouplir.
- le dévidage qui consiste à enrouler le fil d'une flotte placée sur une tavelle (sorte de roue légère en bois) sur une bobine horizontale appelée roquet.
- Le doublage qui consiste à assembler les fils de deux roquets différents sur une même bobine.
- Le moulinage qui imprime à un ou plusieurs fils un certain nombre de torsions par mètre pour consolider le fil et permettre la fabrication ultérieure de différents types de tissus. Cette technique de torsion du fil, très particulière, inventée par les chinois, améliorée par les Italiens au XIII° siècle, et portée à la perfection par Vaucanson au milieu du XVIII°. Il est d’ailleurs venu en Vivarais pour cela dans la Manufacture Royale de Pont d’Ucel.
L'opération se fait à l'aide d'une machine appelée "moulin". Le moulinage n'est qu'une étape concernant le long traitement du fil de soie.
Tissage
Quant au tissage il est beaucoup plus réduit et se fait le plus souvent à Lyon. La soierie ardécchoise travaille en étroite collaboration avec les soyeux (canuts) lyonnais.
Ecomusée du Moulinage à Chirols :
Depuis des siècles, la soie danse sur les tavelles des moulinages ardéchois. Les enfants "suivent ce fi l" et découvrent les différents aspects sociaux, économiques et techniques de cette épopée soyeuse qui a fait la renommée du département. La visite commence par la visualisation d’un fi lm documentaire d’environ 20 minutes sur le moulinage. Un parcours ludique et pédagogique est ensuite proposé aux scolaires : panneaux, maquettes et bornes interactives ponctuent la visite dans un univers sonore original. Fait rare : de véritables machines à mouliner la soie sont exposées et permettent de saisir un savoir-faire mais aussi les diffi ciles conditions de travail (et de vie) des ouvrières de la soie.
Espace culturel Olivier de Serres (Mirabel)
L’espace culturel Olivier de Serres
propose des visites guidées et des ateliers pédagogiques permettant d’aborder la compréhension des paysages et le rôle de l’agriculture. Toute visite est précédée d’une préparation avec les enseignants afin de cibler au mieux leurs attentes. Des pistes d’activités sont proposées. Trois axes sont développés :
- L’histoire de l’agriculture et l’histoire locale, à partir du personnage d’Olivier de Serres ;
- L’agriculture et l’alimentation, à partir des différentes productions de la ferme et de ses axes de recherche ;
- L’Art-Nature, à partir des œuvres contemporaines du domaine et des expositions temporaires. L’objectif est d’apporter des exemples de création artistique en lien avec le paysage.
La Maison du châtaignier (Saint Pierreville)
La Maison du châtaignier retrace à travers ses trois niveaux d’exposition l’histoire d’une relation privilégiée entre l’homme des pentes ardéchoises et son "arbre à pain" ou "arbre providence". Située au cœur du Parc Naturel Régional des Monts d’Ardèche, elle évoque non seulement le rôle essentiel tenu par la châtaigne et le châtaignier dans ces régions de pentes, mais également l’avenir de cette production, avec la nouvelle AOC "Châtaigne d’Ardèche" et le renouveau de l’utilisation du bois de châtaignier. La Maison du châtaignier propose de prolonger la visite du musée par des balades pédagogiques en châtaigneraie (explications sur les nouvelles techniques de ramassage, les métiers liés à la châtaigne, etc).
Musée des papeteries Canson et Mongolfier
Le musée occupe la maison natale des frères Etienne et Joseph Mongolfier.
Il retrace l’histoire de l’industrie papetière annonéenne et de l’évolution des techniques depuis plus de trois siècles. C’est une manière de rendre hommage à toute une dynastie d’inventeurs et de chefs d’entreprise avertis auxquels la ville s’est identifiée. Les élèves participent manuellement à des actes du métier de papetier ou de l’invention des ballons.
La papeterie est une des plus anciennes industries d’Annonay, elle se différencie par sa dimension industrielle et la renommée de ses établissements à partir du XVIIIe siècle. Son évolution a permis à cette activité de traverser les différentes crises économiques. A travers le papier, sont également abordés les sujets sur le patrimoine forestier, l’eau, l’économie du bassin. Le maniement de certaines machines est lui-même, révélateur de l’effort physique demandé aux ouvriers. La mécanique n’est pas en reste puisque, à travers elle, on perçoit l’évolution des techniques et la permanence de l’esprit inventif. C’est une manière de rendre hommage à toute une dynastie d’inventeurs et de chefs d’entreprise avertis auxquels la ville s’est identifiée.
AOC "Fin Gras" du Mézenc
Le Fin Gras du Mézenc est une viande de boeuf persillée issue de bœufs (30 mois minimun) ou de génisses (24 mois minimum) élevés au foin et à l'herbe sur le terroir du Mézenc et engraissés durant le dernier hiver avec du foin naturel de montagne produit localement. Ce produit n'est pas un label rouge. Mais ces spécificités ont valu au Fin Gras du Mézenc l'obtention de l'AOC (en 2006), ce qui indique un lien étroit entre le produit et son terroir.
Races autorisées: Aubrac, Salers, Charolais et Limousine en races pures ou en croisement entre elles.
Zone de production: Haut plateau du Mézenc, à plus de 1100 m d'altitude; concerne 28 communes (14 en entier et 14 partiellement).
Langue
Ordetcho, merveilloux païs si as pas vis l'Ordetcho aï dzomaï ré vis
En 1893, l’idiome vulgaire est un sous-dialecte de la langue d’oc, dans lequel on trouve beaucoup de mots d’origine gauloise, latine et quelques mots d’origine grecque, arabe et germanique.
En Ardèche, le patois est une langue le plus souvent parlée, rarement écrite. Compte tenu de la diversité des parlers selon les régions, voire les villages, il serait difficile d’écrire un livre en patois aisément accessible à tous les Ardéchois.
Quelques érudits ont étudié ces patois, le plus crédible est sans conteste Georges Massot qui, dans « Vivarais-Ardèche » (éditions Bonneton), a apporté des précisions sur les différentes aires des parlers en Vivarais.
Je n’ai cité, et ne citerai, que quelques mots entendus dans ma jeunesse, patois certes, mais aussi expressions le plus souvent locales et j’ajouterai une adaptation (sans garantie...) d’un poème découvert au hasard de mes recherches et sans nom d’auteur, situé dans la région de Bourg-Saint-Andéol : « La Truite et l’Âne ».
Il n’existe pas de patois purement ardéchois, chaque zone étant marquée par un voisinage où le vocabulaire est solidement ancré, la langue d’Oc par exemple ; c’est généralement la prononciation qui donne aux mots un caractère plus local.
On peut dire, sans entrer dans le détail, que :
- le patois du nord du département est influencé par celui du Lyonnais et du Limousin ;
- celui de l’extrême sud est imprégné de Provençal ;
- au centre, c’est un mélange Auvergne/Provençal (aux alentours des Boutières) ;
- au sud-ouest, le parler est teinté de Provençal avec une touche de Gévaudan...
Le patois est encore utilisé sur le plateau. Il est perpétué par la tradition orale ; beaucoup de gens parlent le patois parfaitement sans pour autant savoir l'écrire.
Cette tradition orale issue de la langue occitane fait partie de notre patrimoine. Elle nous rapproche des cultures catalane ou piémontaise.
Proverbes et dictons vivarois (1857)
Dis mé en caou vas, té dirai caou siès.
Dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es.
Omi dé cadun, omi dé dengun.
Ami de tous, ami de personne.
Omi qué noun valio, coutel qué noun talio, sè lous perdés, noun ten chalio.
Si tu perds un ami qui ne peut rien et un couteau qui ne vaut rien, n’en aie souci.
Aima è estré hoï, espéra è noun véni, estré ei lié è noun durmi, soun trés caousos qué fon mouri.
Aimer et être haï, espérer et ne pas voir venir, être au lit et ne pas dormir, sont trois choses qui font mourir.
Entre canalio l’on ès bien léou d’acord.
Entre canaille, on est bientôt d’accord.
Coumo lous pouns, vun gasto l’aoutré.
Ils sont comme les fruits, l’un gâte l’autre.
Lio pa d’oli san crasso.
Il n’y a pas d’huile sans crasse.
L’omitié pouo pa véni tou d’un caïré.
L’amitié ne peut venir toute d’un seul côté.
Lar viel bouno soupo, gentu salo pa l’oulo.
Lard vieux fait bonne soupe, la beauté ne bonifie pas la marmite.
Vaou maï omi en plaço, qu’orihen en bourso.
Mieux vaut ami en place qu’argent en bourse.
Caou li faï, n’o lou maï.
Plus on donne, plus on reçoit.
Un bienfa réprouscha ei dous cos poga.
Un bienfait reproché est deux fois payé.
O l’omi lou sègré ou lou règré.
Le véritable ami se fait suivre ou regretter.
Gardo quand l’aouras, si noun t’en répentiras.
Garde-le bien quand tu l’auras, sinon tu t’en repentiras.
La conscription
Établie par la loi du 19 fructidor de l’an IV, la conscription est l’inscription annuelle des jeunes gens âgés de 20 ans dans le but de les soumettre au service militaire, dont la durée varie selon les guerres en cours et les pertes subies :
- en 1818, elle est de 6 ans ;
- en 1832, de 7 ans, avec possibilité de remplacement en payant son suppléant ; en cas de guerre, si le remplaçant est tué, le remplacé devra partir ou payer un autre remplaçant ;
- en 1872, 5 ans pour l’active, il devient obligatoire pour tous, avec suppression du remplacement ;
- en 1905, 2 ans pour l’active ;
- en 1920, un an pour l’active.
Le conseil de révision est institué le 29 août 1805, il est chargé d’examiner les opérations de recrutement.
Présidé par le Préfet ou par le secrétaire général de la préfecture, il est composé d’un conseiller général, un conseiller d’arrondissement, un officier général, un sous-intendant, un officier de gendarmerie, un commandant de recrutement, un médecin militaire.
Ce conseil siège successivement au chef-lieu de chaque canton.
Sources
- L'Ardèche sous la direction de Michel Carlat - les ethnologies éditions Curandera