Portraits d'ardéchois

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Frédéric REY

ÉBAUCHE

Natif de l'Ardèche, Frédéric Rey vit à Paris depuis 1953. Frédéric Rey était professeur de lettres et écrivain. Il est mort en juin 1989 et enterré à Mayres en Ardèche, sa terre natale.

Il a publié notamment :

- L'énarque et le voyou :   En 1891, dans un village de l'Ardèche la plus désolée, l'Ardèche du haut plateau, un haut fonctionnaire ? Alexandre et un voyou ? Marc.Tout est peut-être dit au bas de la page 11, mais de manière mystérieuse: "A Privas, un mois plus tôt, le Préfet, son oncle a dit à Antoine: Tu n'as pas la foi, mais tu veux faire le missionnaire. Eh bien, va enseigner les petits Ardéchois les plus sauvages, ceux du plateau qui savent à peine parler sinon trois mots de patois. Je te préviens, ce sera dur. Dur avec les gens, dur avec le pays. Mais, puisque c'est ça que tu cherches....Je n'accepterai pas que tu tiennes en deçà de l'année scolaire, ni au-delà, c'est une affaire entendue !"  Étrange attelage en effet. Mais leur rencontre puis leur amitié ne sont sans doute pas fortuites : Alexandre a en lui du mauvais garçon et Marc est agité d'un formidable désir dont on ne sait s'il est seulement d'ascension sociale ou d'épanouissement. C'est que La Courneuve, telle qu'elle est cruellement décrite par Frédéric Rey, n'est propice ni à l'un ni à l'autre. Pas plus que certain Parti là-bas tout-puissant, ou tout simplement la famille et les copains de banlieue. Histoire d'une amitié mouvementée, animale et subtile, L'Énarque et le Voyou est aussi une chronique so?ciale pénétrante, d'une allègre férocité.

- Pleins feux sur Raphaël : Dans ma famille, il n'y a jamais eu que des cerveaux. Moi, je suis un accroc à cette tradition, le premier. Entre une mère du genre « artiste » et un père génial, c'est dur d'avoir quatorze ans, d'être le cancre de la classe et de n'avoir aucune ambition dans la vie. Le jour où mon prof de français m'a offert le rôle principal dans la pièce qu'il mettait en scène, j'ai cru à une erreur. Pourtant, à la veille de la première, c'est bien moi qui ai annoncé, triomphal, à mes parents : « Demain, je joue et vous verrez de quoi je suis capable ! »

- La haute saison : L'arrivée dans le petit village ardéchois du nouvel instituteur, très jeune, très beau, et c'est la révolution.
Car il a du tempérament, Antoine, "le métrou", et une remarquable originalité... Des qualités qui déroutent ce monde paysan des années 1890. Tout comme scandalisent ses idées progressistes et ses moeurs légères.
Peu à peu cependant, les villageois sont conquis. 1)e Janine, la fille mère qu'il a prise sous son aile protectrice, à Régis, le sauvageon qu'il a su apprivoiser, le jeune homme s'attachera bien des coeurs et bien des passions.
Une fascination qui durera le temps d'une saison. Mais quelles cicatrices laissera-t-il derrière lui lorsque sonnera l'heure du départ?

- Le maître du sable et du vent : Une forteresse aux confins du désert. Femmes lourdement voilées. Soldats ardents. Noirs esclaves.
Et cette sauvagerie des sables sur laquelle l'Islam étend son fatalisme séculaire. De ce ksar surplombant l'oasis, Tiout se retrouve makre absolu après la mort du pacha.
Il aime la liberté, il hait la violence, il veut changer le cours des choses. Et l'arrivée de Timothée, l'étranger blond rescapé de la mort, éveille en lui une tentation plus dangereuse encore: celle d'un Occident fabuleux, progressiste et civilisé.
Avec le personnage complexe et attachant de Tiout, Frédéric Rey ne poursuit pas seulement une fort belle méditation sur les séductions et les pièges du pouvoir. Il met en scène les contradictions toujours actuelles de l'homme pris entre la barbarie et la civilisation, le conformisme et l'innovation, le fanatisme et la tolérance.

- L'Homme Michel-Ange : La rencontre d'un grand destin - celui de Michel Ange - et d'une époque exceptionnelle - la Renaissance italienne - est une de ces fascinations à laquelle un écrivain ne résiste pas. Nous n'avons guère sur Michel-Ange que des biographies quasi officielles, occultées ou sournoises pour tout ce qui concerne sa vie privée et sa sensibilité amoureuse. L'auteur a choisi le biais romanesque pour donner vie à cette vie, longue et tendue, la rendre à la vérité de ses moeurs, la replacer dans l'effervescence d'une époque, au milieu du peuple des villes et de celui des campagnes, d'une aristocratie éclatante, de belligérances de toutes sortes. C'est la renaissance italienne, non sous sa forme académique, souvent fastidieuse, mais une Renaissance libre et drôle, vivante et visuelle, dans le foisonnement de ses évènements, de ses intrigants de tout poil, de ses mauvais garçons comme de ses gloires artistiques, de ses penseurs, des princes d'une Eglise aventurière et esthète et des neuf papes avec lesquels Michel-Ange entretient sous nos yeux des rapports étonnants. La forme romanesque ici préférée n'exclut évidemment pas le sérieux des références historiques, la cohérence du portrait ni la liberté, voire l'audace des jugements. (4e de couverture) Éditions de Fallois, Paris 1989.

- Un fils pour l'automne : Marc, qui vit en célibataire, rencontre Pascal, un jeune ado de 14 ans, à la recherche du père qu'il n'a pas ; une belle amitié va naitre, puis se tissent des sentiments familiaux, entre ces deux "hommes", l'un redécouvrant sa jeunesse de coeur pour se mettre au diapason de l'autre, Pascal, qui préserve, vis à vis des autres, et de sa mère, cette relation ; il est jaloux comme un tigre, mais Marc ce beau solitaire, qui plait aux femmes, sait marcher à pas feutrés, face à un ado, adulte en devenir. Une réflexion toute en nuances. Éditions Flammarion, Paries, Janvier 1976.

- Eve octogénaire : Marguerite est la veuve d'un percepteur dont elle ne garde pas un brillant souvenir, elle est venue finir sa vie dans une maison pour personnes âgées tenue par des soeurs. Mais avant de passer l'arme à gauche Marguerite veut s'affranchir de cette vieillesse rampante, en continuant à se pomponner, se parfumer, se mettre du rouge aux lèvres et se coiffer d'une perruque. C'est que Marguerite à quatre vingt un ans s'est entichée (c'est différent d'amouraché et ça correspond mieux à l'esprit de la relation) de Kenavo.

Kenavo est le brave jardinier breton qui veille à la bonne santé des fleurs et des arbres de la résidence des Soeurs. Il passe pour un être fruste, mais il a une philosophie de la vie qui pour sembler bien dépassée en 1970 serait jugée avant-gardiste aujourd'hui. Kenavo n'a que vingt cinq ans, sans attaches, sinon sa mère en Bretagne, et se contente de l'hygiène sexuelle que Marguerite lui prodigue dans la cabane du jardin. Cette situation n'a pas échappé à de nombreuses résidentes et à Soeur Hélène en particulier, directrice quadragénaire de cette maison de retraite, qui un jour qu'elle doutait de sa mission auprès de Dieu, s'est laissée guider par Lucifer pour découvrir Kenavo quasiment nu, dormant tout son saoul dans une sieste bien méritée d'après-midi. Cet appétit de l'homme jeune et bien tourné de sa personne, ce qui est le cas de Kenavo, va pousser les deux femmes à une concurrence sur la gestion de la maison de retraite (parce que si Soeur Hélène est directrice en titre, Marguerite est une autorité morale incontournable). Éditions Flammarion, 1992.

- La vie téméraire : Serge, vingt ans, aime en même temps, et avec passion, sa femme, sa mère et son ami, un "amour à trois dimensions, avec ses vertiges et ses drames, (qui) deviendra guerre triangulaire où les alliances ne seront jamais celles que l'on attend" (4e de couverture), Éditions Flammarion 1979.

- La compagnie des dames : Les dames ce sont Carla et Charlotte. Charlotte, elle a eu deux enfants, devenus adultes et il y a longtemps qu'elle a rompu avec leur père. Elle travaille maintenant dans une librairie et s'amuse à allumer le regard et les ardeurs masculines de jeunes lycéens venus chercher de la documentation pour leurs études. Carla aussi fréquente cette librairie et les jeunes lycéens s'y font d'autant plus assidus, depuis qu'ils ont repéré cette femme fatale. Pour Charlotte qui ne s'attache à aucun "jeune mâle" en particulier, il faut qu'elle consomme et c'est à une cadence soutenue qu'elle les initie aux jeux de l'amour bien qu'ils s'en défendent. Carla, elle a jeté son dévolu sur Vincent, elle a près du double de son âge, mais elle ne peut s'empêcher de trouver un charme incroyable à ce garçon, encore adolescent qui n'a pas les défauts des hommes adultes. Mais Vincent est un homme en devenir. Qu'en sera t-il de leur liaison lorsque le regard sera plus profond, moins juvénile ?

Sources

- Le Livre de Poche, Librairie Générale Française