Vue de Joyeuse
Superficie: 1304 ha ; Altitude: 180 m ; Population (en 2009) : 1.682 habitants
Village médiéval situé au pied de la Basse Cévenne ardéchoise Sud , il est chef-lieu de canton et voisin des communes de Lablachère et de Rosières. La plus grande ville à proximité de Joyeuse est la ville d'Aubenas située au Nord-Est de la commune à 20 km. Le village est bâti sur une colline dominant les gorges de la Baume qui borde le village de ses plateaux calcaires.
Les habitants de Joyeuse s'appellent les Joyeusains et les Joyeusaines.
Préhistoire, antiquité :
- Vestiges gallo-romains. Succédant à l'antique agglomération gallo-romaine de Lavérune où les vestiges d'un important monument avec inscription ont été retrouvés en 1962, la ville de Joyeuse (Gogiatis, Gaujoza puis Gaudiosa) s'est établie au moyen-âge le long d'une arête rocheuse à la défense aisée.
Un peu d'histoire :
- Joyeuse est le nom porté par l'épée du sacre de Charlemagne. L'épée avait dit-on un éclat tel qu'elle aveuglait ses ennemis. De plus son possesseur ne pouvait être empoisonné.
A en croire la légende, la fondation de Joyeuse remonterait à l'an 802. L'empereur Charlemagne, revenant d'Espagne, aurait établi son campement tout près de la Beaume. Or, au cours d'une partie de chasse, l'empereur aurait perdu son épée, la Joyeuse. Il promit alors une forte récompense à qui la retrouverait. Après maintes recherches, un de ses soldats la lui rapporta et Charlemagne tint sa promesse en lui déclarant : "Ici sera bâti un domaine, dont tu seras le seigneur et maître, et ta descendance portera le nom de ma glorieuse épée Joyeuse".
Cette épée portait dans son pommeau de nombreuses reliques, dont celle de la Sainte Lance (lance qui aurait percé le flanc du Christ sur la croix), dont on trouve la justification dans la Chanson de Roland :
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Dont Notre Seigneur fut blessé sur la Croix
Charles, grâce à Dieu, en a la pointe
Il l'a fait enchâsser dans un pommeau d'or ;
En raison de cet honneur et de cette grâce,
Le nom de Joyeuse fut donné à l'épée.
Les barons français ne doivent pas l'oublier :
C'est de là que vient "Montjoie", leur cri de guerre ;
C'est pourquoi aucun peuple ne peut leur résister."
- La ville obtint une charte de franchise dès 1237; contre les Tuchins, paysans révoltés devenus pillards, elle construisit en 1381 une grande enceinte fortifiée, encore largement visible et dont faisait partie la tour de la Recluse, toujours en place.
- Ancienne possession des comtes de Toulouse, puis des Châteauneuf qui prirent nom et armes de Joyeuse. Maison célèbre qui donna des personnages importants: le vicomte de Joyeuse, maréchal de France, eut plusieurs fils: l'aîné, Anne, favori de Henri III, épousa la sœur de la reine; le deuxième devint archevêque, cardinal, présida les Etats Généraux de 1614 et sacra Louis XIII à Reims; un autre enfin tour à tour soldat et capucin, commanda les ligueurs du Midi contre Henri IV, puis fut gouverneur du Languedoc avant de rejoindre son couvent.
- Eut un prospère commerce de la soie;
- Baronnie au XIVe, vicomté au XVe, duché-pairie au XVIe;
- Possession des Rohan-Soubise au XVIIIe; les barons de Joyeuse faisaient partie des douze formant les états du Vivarais
Architecture :
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Collège des Oratoriens et Eglise saint Pierre sont mitoyens
- Vieille ville fortifiée : les restes de remparts et ses portes de Jalès et du Barry (XIIIe s).
- Le Château des Ducs de Joyeuse(MI) fut rebâti au XVIe siècle dans un style Renaissance sur l’emplacement du vieux château féodal dont la tour d’angle - dite Tour de la Recluse - à l’est constituait le donjon. Le château est aujourd'hui occupé par la mairie.
- Ancien collège des Oratoriens (MI). En 1617, le pape Paul V accorde à la duchesse de Joyeuse la construction d’un collège dirigé par des Oratoriens où l’enseignement fut assuré jusqu’à la Révolution française. Adossé aux contreforts nord de l’église, l’oratoire est un bâtiment imposant. Jusqu’en 1960, le couvent des Oratoriens abrita le presbytère. Depuis le Musée de la châtaigneraie occupe le bâtiment.
- Église Saint Pierre XVIIe de style gothique (MI). Dédiée à Saint-Pierre, elle date du xie siècle et se situe près du château. Elle fut donnée en 1111 par l’évêque de Viviers aux moines de Cluny avec l’église Notre Dame de Rosières dont elle dépendait. De 1111 à 1617, Saint-Pierre de Joyeuse fut annexée au prieuré de Rosières qui lui-même relevait de celui de Ruoms. Elle fut reconstruite au XVIIe siècle et restaurée en 1953.
Le clocher achevé en 1676, un an après l'église, était surmonté d'une flèche de pierre qui fut abattue en 1793 et remplacée jusqu'en 1911 par un toit presque plat. La flèche actuelle de l'église Saint-Pierre est achevée en 1912.
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- Hôtel de Montravel (MI). Il fut construit entre le XIIe siècle et le XIVe siècle, et seule la façade date de 1775. La commune en devint propriétaire en 1955 et l’hôtel abrite désormais des logements communaux. Il existerait un souterrain qui communiquait avec les oubliettes du château. Un musée de la caricature et du dessinb d'humour y est installé.
- Place de la Peyre, on y pesait la soie, la "grège" les jours de marché.
Curiosités :
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- Monument aux morts représentant un paysan et une paysanne de l'Ardèche. : "L'habitant de la montagne ardéchoise, solide, trapu, musclé, maintient contre lui sa femme, douloureuse et pensive, tenant en main le souvenir matériel de son enfant. Ses traits, ses yeux, vont vers le fils, comme ceux du père. Non abattus, non résignés, mais songeurs. Dans la grande rue face aux vieilles maisons qui s'élèvent sur le monticule rond, avec comme fond la belle vallée ombragée et les montagnes, ce monument est remarqué non seulement des ardéchois mais de tous les touristes qui estivent dans ce beau pays."
- Colline dominant la Beaume.
- Musée de la châtaigneraie, dans l'ancien collège des Oratoriens (collection unique de meubles et objets d'art issus de la "civilisation du châtaignier").
- Espace historique et légendaire de la ville de Joyeuse : musée consacré à la mise en valeur du patrimoine historique de la ville.
Sources
- Joyeuse : Textes, cartes postales, photos