Montpezat-sous-Bauzon
Superficie: 2723 ha ; Altitude: 550 m; Population (en 2009) : 835 habitants
Le village est situé dans la Haute Cévenne ardéchoise Nord, il a de tout temps été lieu de passage et de transition entre le versant méditerranéen de la Cévenne ardéchoise et la Montagne ardéchoise. Il est chef-lieu de canton et voisin des communes de Thueyts et de Burzet. La plus grande ville à proximité de Montpezat-sous-Bauzon est la ville d'Aubenas située au Sud-Est de la commune à 18 km. La rivière la Fontolière traverse Montpezat-sous-Bauzon. Le village est le dernier bourg avant de monter vers le plateau ardéchois. Le hameau de Fau fut longtemts le lieu-étape des muletiers, routiers et négociants qui commerçaient entre Vivarais et Velay.
Les habitants de Montpezat-sous-Bauzon s'appellent les Montpezatiens et les Montpezatiennes.
Un peu d'histoire :
Comme son nom l'indique, le village s'est éveloppé au pied de la barrière de montagnes que constitue la Haute Cévenne ardéchoise. Terre de 4 volcans (la Gravenne, le suc de Bauzon, le Chambon et la vestide du Pal, le plus grand cratère d'Europe), c'est un lieu de transition entre le bas-Vivarais et le plateau.
Nommé Villa Alsatis en 994, Castrum Montispesati en 1156 et Montpesat en 1435. La bulle d'Adrien IV du 10 décembre 1156 recense déjà le château de Montpezat parmi les possessions de l'Evêque de Nîmes.
Au XIIème siècle, le village fut une place forte.
Montpezat souffrit pendant les guerres de religion. Vers 1570, le Maréchal de Damville attaquant les protestants des environs, ceux-ci se réfugièrent dans l'enceinte du château, mais lors un assaut final tous les hommes y furent massacrés.
Au XIVe siècle 1360) construction du château de Pourcheyrolles par le Cardinal Pierre Flandin (nomination en 1371). Il est né à Borée.
A la fin du XIVe siècle, son neveu, Jean Flandin après avoir été chanoine à Viviers, puis archevêque à Auch, est nommé Cardinal en 1390. Il devient seigneur de Pourcheyrolles.
Au XVe siècle, le domaine de Pourcheyrolles a deux co-seigneurs : les Flandrin et les Fages de Chaulmes.Au XVIIe siècle Montpezat était un gros bourg devenu ville en 1767 par édit royal, très important par sa situation sur le Chemin Royal reliant la vallée du Rhône à l'Auvergne par le col du Pal. Une grande quantité de marchandises y transitaient, les individus allaient et venaient dans les deux sens.
Anciennement la commune s'appelait Montpezat, elle a été renommée Montpezat-sous-Bauzon le 7 août 1956.
Antiquité :
Voie de communication :
Du néolithique à l’Antiquité gallo-romaine, il est probabile que les routes des vallées de Montpezat aient continué d’être utilisées. Les indices archéologiques sérieux manquent toutefois.
C’est par la route d’Alba à Ruessium (village actuel de saint Paulien - ancienne capitale du Velay, au nord du Puy) qu’est passé le proconsul César en 52 avant notre ère. Alors qu’il est en guerre contre la fédération Arverne soulevée contre la présence romaine, il rassemble ses troupes dans la région d’Alba et au mois de février, il franchit la barrière Cévenole enneigée à l’abri de laquelle les Vellaves, alliés des Arvernes, se sentaient protégés. César reste néanmoins avare de précisions sur le tracé réellement suivi, mais tout laisse penser qu’à partir d’Alba, il a suivi la route de Montpezat et du col du Pal marquant alors probablement la frontière entre pays Helvien et Velay.
La route a dû être aménagée par les romains ou leurs alliés pour permettre un franchissement plus aisé de la montagne. La voie romaine était avant tout stratégique et administrative : le but était de mettre les divers points de l'immense empire à portée de la métropole, de raccourcir les distances pour la légion et les courriers spéciaux. Ce n'est donc qu'après l'établissement de la voie romaine qu'ont pu se développer les relations commerciales entre le Velay, le Gévaudan et l’Helvie.
A la fin de l’Antiquité, au IVe siècle, la route connaît probablement une campagne de travaux importants.Tout au long du haut Moyen Age, la route a sans doute continué d’exister, desservant les deux régions voisi- nes. Cependant, les échanges restent très peu développés. A compter du XIIe s. la route connait un nouvel essor. Axe de commerce majeur la route du Pal voit alors transite du vin, du sel et du bétail.
Outre le commerce qui se développe, au Moyen Age, la vallée de Montpezat est un axe de pèlerinage important, vers le Puy qui devient à compter du Xe siècle l’un des plus importants centres de pèlerinage marial.
Pour l’essentiel, les transports étaient le fait de caravanes de mulets regroupant jusqu’à une vingtaine de bêtes sous la direction d’un muletier souvent originaire du Vivarais ou du Velay.
Avec cette période de fort trafic, la côte du Pal est aménagée avec soin ; le péage perçu à la Ville Basse de Montpezat est partiellement utilisé à cette fin par le seigneur de Montlaur. C’est l’origine de la calade, plutôt bien agencée sur toute la longueur de la côte du Pal.
C’est d’ailleurs le roi de France, par le biais de son sénéchal de Beaucaire, qui ordonne en 1371 que la côte du Pal soit réparée et améliorée, après une moindre fréquentation liée aux grandes épidémies de peste de 1348 et 1361, qui avaient anéanti plus de la moitié de la population.
Ainsi, et contrairement aux idées reçues et encore fortement ancrées, le plus ancien tracé de la côte du Pal – la fameuse calade – empruntait le fond de la vallée de la Pourseille, par le Fau. Si une draye existait déjà aux époques préhistorique et romaine, il n’en reste pas moins que la calade en elle-même est plutôt récente puisque les pavés que nous admirons encore aujourd’hui ont été posés, pour les plus anciens, il y a environ trois cent ans.
La "calade" : ces voies étant recouvertes en surface par des pierres, et de largeur modeste contrairement aux "voies romaines" qui devaient pouvoir laisser place au passage frontal. Il n’est donc pas incongru dans le vocabulaire de dire qu’une voie romaine est « caladée » dans la mesure où ce terme désigne une technique de construction qui consiste à poser des « pierres debout en blocage » et non pas la désignation d’un usage.
La "calade" est devenue le passage obligé pour les muletiers qui, du XIIe au XVIIIe siècle vont faire transiter par cette voie toutes sortes de marchandises, entrainant la naissance d’une activité hôtelière et commerçante importante. En 1693 on recensait 65 auberges dans le bourg, sans compter celles, moins prestigieuses, des hameaux. Les pèlerins rejoignant le Puy pour prendre le chemin de Saint-Jacques de Compostelle font halte eux aussi dans les auberges et dans les prieurés du village.
Globalement on peut définir "la voie romaine" comme une voie de passage permettant de faciliter
• le roulement de marchandise par charrettes
• le passage des hommes et des animaux.
S’il est incontestable que certaines voies (telles celles de Montpezat) sont placées sur des routes antiques, il est difficile même au travers du système constructif de les cataloguer et de définir un système de datation.
Architecture :
Maisons anciennes de granit des XVIe et XVIIe. Belles façades avec portes romanes ou gothiques dans la vieille rue de la Ville-Basse; sur la place, une maison forte.
Pont.
Ruines du château de Pourcheyrolles (XIVe s), situé à 2km au sud-est du village, le château est posé en équilibre sur les orgues de basalte. Il domine le confluent de 2 rivières : Le Pourseille et La Fontolière. Le château a la forme d'un rectangle de murailles impressionnantes sur lequel vient se greffer aux angles deux tours rondes. Dans le logis on peut voir les traces de cheminée sur le mur Nord, puis de belles fenêtres ogivales et à memeaux. Il est remanié au 16ème siècle, mais au XVI e siècle les guerres de religions sonnent le glas de cette forteresse. Attention l'accès est difficile et périlleux.
Ancienne commanderie de l'Hôpital : ensemble des bâtiments, mur de clôture (IMH).
Église paroissiale Notre Dame de l'Assomption. Le centenaire de l'église a été célébré en 1986, elle a remplacé l'église Notre-Dame de Prévenchères qui, jugée trop vétuste fut alors désaffectée.
La piéta très ancienne qui se trouve dans la chapelle de droite, dédiée à la bienheureuse Marie Rivier, provient d'une chapelle dédiée à N.D. de Pitié, chapelle détruite pour aménager l'actuelle place de la République.
Les murs en pierre de taille sont une vitrine de la géologie du pays.
Marie Rivier, native de Montpezat en 1768 est la fondatrice des Sœurs de la Présentation de Marie.
Église romane Notre-Dame de Prévenchères XII/XIIIe (MC). L'abside en cul-de-four, tête de bélier* à la retombée des arcs ; calvaire (SI), et la nef sont romanes; les chapelles d'époque Renaissance.
Au-dessus de Notre Dame de Prévenchères les capucins ont établi un chemin de croix au XVIIIe s. avec 14 oratoires et une chapelle dédiée à Saint Roch.
Église Notre-Dame de l'Assomption,
Chapelle de la Ville Basse,
Pyramide Notre Dame de Bon Conseil.
Curiosités :
A Prévenchères, Orme dit de Sully.
Cascade et orgues basaltiques de Pourcheyrolles
Quatre volcans sont situés dans la vallée: le Suc de Bauzon, la Vestide du Pal, le Chambon et le Suc de la Gravenne.
Lac Ferrand, petit cratère de maar rempli par les eaux d’écoulement.
L'usine hydro-électrique souterraine de Champagne qui reçoit les eaux de la Loire est souvent citée comme exemple d'intégration d'un site industriel dans son environnement car entièrement souterraine. Le barrage de La Palisse, en amont du site, sert de réservoir de régulation pour l'usine hydro-électrique de Montpezat.
Sources
- La calade de la côte du Pal, à Montpezat en Vivarais par Laurent Haond