• Pierre DURAND
1700-1732
1711-1776
Protestant
ou catholique, l'Ardéchois a mené un combat incessant pour
affirmer sa foi.
Autour de cette famille se concrétise le témoignage des Huguenots vivarois du XVIIIe siècle.
Maison natale de Pierre et Marie Durand au Bouschet de Pranles |
La maison que possédait la famille Durand au Bouschet de Pranles est située sur un belvédère qui domine la vallée de l'Eyrieux, sur le plateau des Boutières. La végétation supra-méditerranéenne (buis, pins et châtaigniers, prairies) garde encore une vocation agricole pour l'élevage ovin surtout et élevage hors-sol de poulets.
C'est une maison forte, dont le corps principal du bâtiment remonte au XVe siècle. Cette batisse en pierre est construite autour d'une cour, avec un bâtiment principal, une montée d'escaliers et un four à pain situé à l'extérieur. La cheminée ancienne et le vaisselier taillé dans la pierre permet de pénétrer le quotidien de la vie paysanne d'autrefois. Elle fut sans doute remaniée par ses propriétaires successifs
La famille Durand apparaît au Bouschet de Pranles vers le milieu du XVIIe siècle. Pierre Durand, l'aïeul hérita de la maison par mariage avec Isabeau Ducros, fille du propriétaire. Ils eurent quatre enfants, dont Étienne né en 1657, le père de Pierre et Marie Durand. Avant 1692, Pierre épousa une de ses voisines, Claudine Gamonet, née en 1670. Cette famille figurait parmi les notables du pays.
Étienne, en plus de son travail de campagne, possédait un peu d'instruction et était considéré comme un homme intègre, digne de confiance. Il tenait le rôle de greffier consulaire, celui-ci remplissait à peu près les fonctions de secétaire de mairie, à l'exception de la tenue des registres d'état civil réservée aux prêtres.
On peut y découvrir la cachette dans laquelle on pouvait se dissimuler en cas de danger ainsi que la cache pour une bible de petit format. Classée Monument Historique, la bâtisse est maintenant aménagée en musée à la mémoire du Protestantisme vivarois. Les documents conservés dans cette maison font connaître la foi qui animait ses habitants et l'esprit qui nourrissait leur espérance. Quelques objets de la vie paysanne d'autrefois recréent l'ambiance de cette vieille demeure.
Étienne Durand grava sur le fronton de la cheminée ces mots : "Loué soy Dieu 1696 E.D." qui révèle l'espoir en Dieu des Nouveaux Convertis (N.C.).
"Loué Soy Dieu 1696" E.D |
Il subira 14 ans d'emprisonnement au fort de Brescou (1729-1743).
En prenant leur liberté à l'égard des décrets royaux qui les contraignaient à l'abjuration, par leur résistance non violente, ils ont ouvert les voies de la liberté de conscience, mais dans un contexte d'ordre, "car ils se soumettaient à l'autorité du roi en tout, sauf à ce qui était préjudiciable à la Foi et à l'Église". Les documents conservés dans cette maison illustrent le prix que ses habitants ont eu à payer pour rester fidèles à leurs convictions.
Ces deux personnages symbolisent la résistance huguenote au XVIIIème siècle face au pouvoir royal.
Pierre DURAND
(1700-1732)
Restaurateur et martyr du protestantisme en Ardèche
L'enfance 1700-1716
Né le 12 septembre 1700, il est le fils d’Étienne Durand et de Claudine Gamonet, du Bouschet de Pranles en Vivarais. Les parents ne retardèrent guère les formalités consécutives à cet événement. Le surlendemain le petit Pierre était ondoyé par le curé Luquet dans la très vieille et très naïve église romane de Pranles. Pour plus de sûreté la date de la naissance avait été retardée d'un jour et fixée au 13, dans la crainte que le fait d'avoir différé le baptême de vingt-quatre heures ne fût considéré par le prêtre comme un délit.
Emprise de l'Église catholique
Accepter de se rendre à l'Église catholique c'était subir l'humiliation la plus douloureuse, commettre contre la Loi suprême la transgression la plus cruelle. Le prêtre était officier d'état-civil. Il en avait les charges et les exerçait en même temps qu'il consignait ses "actes pastoraux" dans ses registres. C'était la condition pour éviter que le refus de faire célébrer un baptême ou bénir un mariage par ses soins condamnât l'enfant à rester légalement un bâtard, ou les époux à vivre dans une union considérée comme irrégulière.
La loi ne fut modifiée qu'en 1787, deux années seulement avant la Révolution, par l'Édit de Tolérance (par Louis XVI). Jusque-là, l'effrayante confusion de l'acte administratif et du sacrement avait bouleversé les consciences ou ruiné la vie domestique des réformés.
Ceci explique comment de très nombreux actes de baptême ont été gardés dans les archives curiales de paroisses presque entièrement protestantes, et comment tant de héros « du désert » reconnurent devant leurs juges avoir « observé les pratiques et les exercices de la religion catholique, apostolique et romaine » pendant un moment au moins de leur jeunesse. Pierre Durand n'a pas échappé à cette loi.
Pour ne pas donner prise aux accusations de l'Église, Étienne Durand, le père de Pierre accepta que son enfant en suivît les offices et les catéchismes.
En outre, les enfants devaient passer par les écoles catholiques lorsque le moment était venu d'étudier : l'assistance à la messe était obligatoire ! Mais les parents possédaient des livres : Bible, psautier, catéchisme de Calvin et autres volumes qui étaient utilisés pout l'instruction.
Les Camisards
Les Camisards étaient des protestants français de la région des Cévennes, qui ont mené une insurrection contre les persécutions qui ont suivi l'Édit de Fontainebleau en 1685. Ce soulèvement pour la liberté de conscience bien qu'il ait duré peu de temps, a eu une très grande importance, et a marqué profondément la mémoire des populations des régions concernées.
La Guerre des Cévennes éclate en 1702, avec les affrontements les plus importants en 1704. Le 24 février 1704, les insurgés arrivent vers Franchassis un hameau de la paroisse de Pranles où ils furent rejoints par les troupes royales du capitaine Jullien, lui-même ancien protestant. Le combat fut une véritable boucherie suivi du pillage et de l'incendie des hameaux voisins par les troupes royales.
Il y eut un regain de combats dans le Vivarais en 1709 et 1710 jusqu'à l'arrestation, du fait d'une trahison, et l'exécution du successeur de Cavalier, le prophète Abraham Mazel.
Scolarité
Pierre Durand déclara dans des lettres que "la petite ville (de Privas) l'avait reçu dans son enceinte et comment il y avait fait quelques études qui, quoique peu considérables, ne lui furent pas inutiles". Il reconnut vaguement "qu'il avait fréquenté les offices de la religion catholique jusqu'à douze ou quinze ans". Mais, il ne pouvait s'en dispenser sans s'exposer aux plus graves dangers. Il avoua même s'être un jour confessé. "Sans savoir ce qu'il faisait", ajouta-t-il comme pour s'en excuser.
Après avoir étudié "la pratique" en quelque école de cette petite ville, qui devait lui ouvrir la carrière du notariat ; il se retrouva quelques temps commis chez un notaire de Privas. Il se sentit dès lors plus libre et renonça à ces habitudes détestées, sous l'influence de l'enseignement familial qui lui avait sans doute jusque là recommandé la prudence.
En 1715, Pierre va avoir 15 ans, sa sœur Marie a 4 ans, quand on apprend la mort de Louis XIV survenue le 1er septembre.
Vocation 1716 1720
Il fait connaissance d'Antoine Court dont la figure domine toute l'époque qui va désormais s'ouvrir, celle de la restauration méthodique des Églises. Il est de six ans l'aîné de Pierre Durand. Ce dernier est reconnu capable, malgré son jeune âge, de présider le premier synode régulièrement constitué depuis la Révocation, en mai 1726, (dans les Boutières près de Crau, à Saint-Pierreville).
Il part en exil en Suisse où il est formé comme pasteur du Désert. Il est quasi certain que le pasteur du Dauphiné Jacques Roger fut l'artisan de sa vocation, et ce fut sous son inspiration qu'il accepta les dangers du ministère itinérant au service des Églises sous la Croix. Roger lui prodigua sans doute des conseils adaptés à son âge, à l'exclusion de toute suggestion concernant un rôle à jouer en faveur du retour à l'ordre. Jusqu'en 1719, il reste en étroites relations avec sa famille et ne fut jusque-là qu'un adolescent bien disposé ; mais encore un prédicant attitré.
Dès sa vingtième année, Pierre revient en Ardèche pour réorganiser le protestantisme et dorénavant il va consacrer sa vie à restaurer les églises réformées en Vivarais, à la suite d'Antoine Court. Il mène une vie errante de clandestin.
Le 29 janvier 1719, Pierre Durand et son ami Pierre Rouvier organisent une assemblée au ravin du Navalet, avec ses parois abruptes et ses couleurs vives, à laquelle ils convièrent les religionnaires des bourgades et hameaux voisins. Dans le même temps où ils se rendaient, loin des chemins fréquentés, à travers les fourrés vers la Combe ; un traître les dénonça pour 50 écus, et les hommes de troupe étaient signalés sur la route de Privas. Chacun s'enfuit dans la panique aux cris de "Sauve, Sauve ". Des coups de feu retentirent. Les soldats, incapables dans l'ombre de se saisir des fuyards, tiraient dans la nuit, au hasard. Il n'y eut aucun blessé. Ils parvinrent cependant à rejoindre trois jeunes filles.
Pierre Durand et son compagnon s'étaient échappés. Le drame qui venait de s'accomplir décida de leur destinée.
Une seconde dénonciation datée du 5 avril1719, fit poursuivre différents religionnaires accusés d'avoir pris part à l'assemblée du 29 janvier. Pierre n'était plus chez lui lorsque les troupes vinrent pour l'arrêter. Mais deux cultivateurs moins heureux furent emmenés à Vernoux devant le subdélégué. Ils se défendirent tout d'abord avec énergie contre l'accusation du traître, puis avouèrent. Leurs témoignages concordent et soulignent le rôle joué par Durand et Rouvier dans les réunions où tous deux avaient rempli les fonctions de lecteurs.
Les deux cultivateurs furent envoyés aux galères pour le reste de leur vie, et les autres inculpés parmi lesquels figurait à présent Claudine Gamonet, la mère de Pierre Durand, devaient être tenus à la disposition de la justice. En outre, la maison du Bouchet de Pranles allait être détruite comme ayant abrité la petite réunion du 29 janvier. En 1726, un acte attesterait du décès de Claudine Gamonet sans que l'on sache les circonstances de ce décès.
Pierre Durand et Pierre Rouvier dans leur fuite se retouvent en Suisse dès la mi-février. Les deux jeunes gens nourissaient l'espoir d'y poursuivre des études de théologie, seules capables de leur permettre de devenir un jour ministres réguliers. Deux années d'activité auraient donné à Pierre Durand une notoriété suffisante pour que Court ou Corteiz l'eussent connu de nom, et cité parmi les ouvriers de la restauration du protestantisme ardéchois.
Physiquement, dira-t-on plus tard de lui,"c'est un petit homme dont la physionomie est assez revenante. Il a de la douceur, de la modération, assez de feu et de vivacité. Pour médiocre qu'on doit supposer qu'ait été son éducation, il ne laisse point d'avoir des manières et de la politesse. Il ne manque ni d'esprit ni d'une certaine capacité".
Il n'est pas bon marcheur et les longues étapes l'épuisent. Il jouit d'une excellente mémoire. Ses qualités l'aident à acquérir des connaissances théologiques au moins élémentaires, dont il se servira plus tard.
À sa foi robuste qui le maintiendra plus tard au service des Églises malgré les plus douloureuses épreuves, Durand joint une grande délicatesse de sentiments. Il se montre toujours plein de tact dans les relations avec les siens.
Prédicant au Désert 1721/1726
À vingt ans, mûri par les épreuves et les périls déjà supportés, sachant sourire aux dangers plus graves encore qui l'attendaient, Pierre Durand était prêt pour l'apostolat et le martyre au service de son Maître, dans les églises réformées du Vivarais. On ne situe pas précisément la date du retour de Pierre Durand en Ardèche, sans doute entre 1721 et 1722.
Le prédicant exerçait toutes les charges pastorales, instruction et prédication comprises, à l'exclusion toutefois de l'administration des sacrements.
En mars 1722, il célèbre son premier baptême au moulin de Chambon, près de Gluiras. Désormais le pasteur lui-même remplacera le prêtre. Le 24 juillet il bénit au désert son premier mariage.
La nécessité d'assurer à Pierre Durand une autorité très ferme sur ses compagnons ressortait de plus en plus de tous ces événements.
Pasteur régulier 1726/1732
Il fallait l'élever au rang de ministre régulier. Le nouveau candidat au ministère était jeune. Les jalousies ne lui seraient par épargnées. Durand s'ouvrit de ses scrupules, avouant ses craintes et son sentiment de grande insuffisance. Âgé de vingt-quatre ans à peine, il avait au péril de sa vie accompli l'effrayante tâche de réorganiser les églises ardéchoises malgré les oppositions de ses collègues plus âgés.
Anne Rouvier, avec laquelle il projetait de se marier, s'était retirée chez son futur beau-père, au Bouchet de Pranles.
Consacré au cours d'un synode national tenu les 16 et 17 mai 1726 au village de Craux, près de Saint-Pierreville, par la formule de consécration : "Pierre Durand, nous te donnons permission, au nom de Jésus-Christ et par l'autorité de notre assemblée synodale, de prêcher la parole de Dieu, d'administrer les sacrements et d'exercer la discipline".
Il poursuit sans relâche sa tâche en Ardèche malgré l'arrestation de son père Étienne, puis de sa sœur Marie et malgrè la séparation d'avec son épouse, Anne Sautel, réfugiée à Lausanne.
Il exerçait une très grosse influence dans les Boutières. Malgrè le bien qu'il faisait, le gouvernement avait mis sa tête à prix pour 4 000 livres. Il se fait autoriser par le synode provincial qu'il préside deux jours après, le 14 septembre 1726, à posséder un cheval "en propre". Il ne peut guère s'en passer dans ses courses rapides et parfois longues.
Le 26 décembre 1726, ses fiançailles furent officiellement publiées ; la situation du pasteur lui interdisait de se présenter devant un notaire pour faire établir le contrat de mariage habituel. Un contrat fut établi sous seing privé, par les parents des deux futurs époux. Le 10 mars 1727, Roger, le fidèle ami de Durand, pasteur en Dauphiné, put enfin se rendre en Vivarais, et là, "après l'exercice du soir, selon, les devoirs de son ministère, il bénit le mariage - chez Isabeau Sautel - selon la forme liturgique de la religion chrétienne et réformée".
Anne Durand resta près de sa mère. Le mariage avait été célébré dans le plus grand mystère et rien ne pouvait le laisser deviner dans les environs. Trois jours plus tard on le retrouve à Saint-Jean-Chambre, passant à Saint-Pierreville, à Marcols, à Issamoulenc. Son ministère fut marqué par la célébration de nombreux actes pastoraux et la tenue de plusieurs grandes assemblées.
Un synode national se réunit le 11 octobre 1727, Pierre Durand présida trois semaines plus tard un synode provincial. Ces conférences avaient lieu maintenant avec une parfaite régularité.
Le 24 août 1728, son épouse donna naissance à une petite Jeanne ; Anne Durand était probablement encore à Craux. Mais les lettres de son mari ne donnent pas la moindre indication là-dessus. Elles firent seulement allusion, longtemps après, à certains changements de résidence effectués sous la menace de poursuites devenues de plus en plus redoutables.
Au milieu de février 1729, dix ans après le début de sa carrière, une épreuve cruelle l'atteignit dans ses affections les plus vives. Son père fut effectivement arrêté, en compagnie du religionnaire Aulagnet, déjà cité et coupable de s'être marié au désert. Après interrogatoire, Étienne Durand fut envoyé au fort de Brescou, au large d'Agde, où il resta jusqu'en 1743.
Pierre Durand reprit peu à peu toute son activité. Il était au début d'août 1729 près de Desaignes. Malgré le péril, des assemblées furent bientôt convoquées à Saint-Agrève, le Chambon, Saint-Jeures.
Partout les églises reprenaient vie. Ces jours de succès contrastaient singulièrement avec les semaines d'inquiétude vécues durant tout l'hiver.
Sa femme avait dû, la mort dans l'âme, prendre le désert, elle aussi. Le 15 août 1729 elle donne naissance à une petite Anne, à Saint-Cierge.
Le pasteur était le 30 décembre à Saint-Pierreville et le 1er janvier 1730 à Saint-Sauveur. L'année nouvelle commençait sous d'assez inquiétants auspices. Tournées prolongées dans les régions de Chalencon, du plateau de Vernoux, de Saint-Barthélemy-le-Pin, de Gilhoc, de Desaignes…
À ce moment les soucis les plus cruels viennent le troubler. Sa belle-mère Isabeau Sautel se sentant menacée à Craux s'est retirée au Pont-de-Dunières. Là, elle essaie d'obtenir de sa fille qu'elle parte pour la Suisse. Or le moment n'est pas venu de réaliser. Rien n'est prêt, et la malheureuse jeune femme courrait le risque d'être arrêtée bien avant d'avoir franchi la frontière.
Marie, la sœur de Pierre Durand, a 16 ans. Restée seule à la maison, elle songe à se marier. Elle fait connaissance avec Mathieu Serres qu'elle épousera sans doute au Désert, sans connaître le nom de celui qui bénît l'union.
Le 11 juillet 1729, le deuil entre dans la famille du jeune pasteu r; sa petite fille Anne âgée de deux ans succombe. Déjà son beau-frère Pierre Ravier a été condamné à la galère, son père Étienne est enfermé au fort de Brescou. Trois jours après, sa sœur Marie est arrêtée avec son mari, ils sont immédiatement conduits l'un à la Tour de Constance, l'autre au fort de Brescou où il retrouve son beau-père Étienne Durand.
Le 28 juillet 1729, naquit son troisième enfant Jacques-Étienne. Le mois d'août se passa sans que le pasteur restât immobile.
Un synode national se tint les 26 et 27 septembre 1729 à Gamarre. Ce hameau de Saint-Jean-Chambre abrite au revers d'une large crête quelques vieilles maisons qui semblent tapies dans les champs et les bois. On est au calme, loin de tout. L'endroit était d'autant mieux désigné pour une réunion comme celle-ci qu'il joignait à l'avantage de sa situation celui d'être un nid de religionnaires, un de leurs rendez-vous préférés.
Pierre Durand voyant maintenant son épouse remise des fatigues de sa maternité, avait résolu de la faire passer en terre de refuge, à Genève. Mais ses deux enfants resteraient auprès de leur père. Leur santé délicate et la gêne qu'ils apporteraient aux mouvements de leur mère interdisaient de songer à les laisser partir avec elle. La déchirante séparation eut lieu pendant les derniers jours d'octobre. Les époux ne devaient plus se revoir.
Pierre Durand avait ralenti son activité au cours de l'hiver 1730/1731.
L'année 1732 survint. Elle trouva Durand près de ses enfants. Il était encore immobilisé par les neiges. Elles avaient durci et rendaient toute marche impossible. Il en profita pour régler ses propres affaires et sa correspondance. Le 5 janvier il écrivit à sa femme. Il attendait l'autorisation du greffier, toujours à Brescou, pour vendre une partie des biens de son père, restés à la maison du Bouchet ; le vieillard gardait toujours en effet la disposition de ses propriétés dont aucun jugement régulier ne l'avait encore privé.Ce furent là les dernières démarches du courageux voyageur. Pendant près de treize ans il avait parcouru les montagnes et les vallées vivaroises, apôtre infatigable et jamais découragé.
Martyr 1732
Il faisait froid le mardi 12 février 1732. La neige recouvrait de ses plaques épaisses les prés et les bois. Ce matin-là, Pierre Durand s'était arrêté chez son ami Fumant ; et ce fut sans doute de ce logis hospitalier qu'il écrivit à sa femme. Les deux enfants allaient bien et leur père voyait s'approcher le moment où ils seraient en état d'aller rejoindre en Suisse leur mère impatiente. Après avoir écrit, il se rendit au hameau de Gamarre où il s'apprêtait à passer la soirée avant d'aller de nuit à Vernoux. Il s'arrêta chez le religionnaire Reboul.
Tandis qu'il parcourait la route de Chalencon au hameau de Gamarre à Saint-Jean-Chambre, il fut reconnu par la femme et les enfants d'un cardeur de laine. Le capitaine de la Chambardière, commandant de la garnison de Vernoux fut informé de cet évènement. Vers dix heures du soir, une trentaine d'hommes en armes du régiment Bourbon se mirent en route. Un groupe s'engagea sur l'ancienne route de Vernoux à Saint-Jean-Chambre. Celle-ci est abandonnée depuis plus de cinquante ans.
Ignorant du piège qui lui était tendu, Pierre Durand dîna là-bas avec son collègue Fauriel et quelques amis. Bientôt une trentaine d'autres personnes arrivèrent et se mirent à émonder des noix. Vers dix heures, au moment où les soldats quittaient Vernoux, le pasteur se prépara pour le départ, il doit célébrer le mariage de la fille d'un religionnaire. On voulait l'accompagner. Il refusa et s'en, alla seul sur son cheval noir, sans même avoir chargé ses pistolets d'arçon, bien que les routes fussent rendues peu sûres par les loups et les bandits.
Il s'avança bientôt vers le bois de Vaussèche. Mais de l'autre côté du ruisseau les soldats l'entendirent.
Durand s'engage dans les lacets, prêt à franchir le gué du ruisseau de Serouant, qu'il devine bientôt dans l'obscurité. Au dernier tournant, le sergent Jean-Baptiste Chapelle se dresse. Le voyageur tressaille. Instinctivement il porte la main sur un petit pistolet de poche, chargé celui-là. Mais il se reprend. Il ne tirera pas. Le sergent saisit le cheval à la bride : le pasteur est prisonnier !
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Conduit à Vernoux, puis le lendemain à Tournon, le commandant La Devèze avertit l'intendant en ces termes : "Voici Durand, le fameux ministre, le faiseur de mariages, arrêté... ". Une polémique s'instaura entre les représentants de Privas et de Tournon qui souhaitait que l'exécution - "qui ne faisait aucun doute" - eut lieu dans la ville de chacun. Finalement, on décida qu'un procès devait être instruit et le transfert du prisonnier à Montpellier avec deux compagnies en armes. Le 22 février le cortège se mit en marche avec 5 officiers et 96 soldats. Le samedi 1er mars le captif et ses gardiens parvinrent à Montpellier. Durand fut enfermé dans les geôles royales en attendant son procès.
Le lundi 17 mars, à deux heures de l'après-midi, les interrogatoires commencèrent. Dans ses derniers mots le détenu "souhaitait que Dieu voulût bien lui faire la grâce de le soutenir jusqu'à la fin".
Afin de se préparer à la suprême épreuve, il s'était astreint depuis quelques jours à un jeûne partiel qu'il observa plus strictement encore vers la fin de la semaine, ne prenant le matin, du vendredi jusqu'au lundi de Pâques 14 avril, qu'un biscuit trempé dans du vin, et du pain le soir.
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Le samedi 19 avril le Procureur dressait son réquisitoire. Il appliquait maintenant d'une manière implacable les ordonnances royales et requérait la peine capitale. Au XVIIIe siècle la justice ne prévoyait pas pour ceux qu'elle frappait l'assistance d'un défenseur. On était condamné sans pouvoir se faire entendre.
Le 22 avril 1732 au matin, Durand eut à subir les dernières formalités de l'action poursuivie contre lui :
"N'avez-vous pas connu les ordonnances du roi, qui défendent dans le royaume tout exercice de la religion protestante, et aux ministres, prédicants ou proposants, d'y demeurer, de convoquer des assemblées et d'y faire aucunes fonctions ? »
"J'ai eu connaissance de la déclaration du roi de 1724", fit Durand. "Mais je n'ai pas cru que les défenses portées par cette déclaration pussent me regarder, parce que l'esprit de cette déclaration était de punir ceux qui pouvaient fomenter des révoltes dans le royaume, contre lesquelles j'ai toujours parlé et prêché. Et je n'ai pas cru d'ailleurs que le Roi eût jamais de lui-même véritablement intention de défendre à ses sujets de prier Dieu suivant les lumières de leurs consciences".
- Je vous exhorte de dire la vérité.
- "Je l'ai dite".
La potence est installée. Dehors la pluie fait rage : "Parapluies et manteaux font un étrange assemblage... " Il y a là presque tous les habitants de Montpellier et jusqu'à des religionnaires venus de loin pour entourer leur frère dans ses derniers moments.
On lui met la corde au cou, après lui avoir lié les bras. Le bourreau accepte de laisser le pasteur faire sa prière au pied de l'échafaud, puis sur l'échelle même, lorsque la corde qu'il traîne déjà sera liée au sommet de la potence. Durand entonne un psaume et les tambours aussitôt détrempés par la pluie ne peuvent étouffer sa voix.
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L'Intendant fit parvenir au Cardinal Fleury le procès-verbal de l'exécution : "Durand est mort, disait-il, comme je l'avais prévu, sans se reconnaître et sans aucun repentir". Et le premier ministre répondit laconiquement : "On ne pouvait guère se dispenser de faire cet exemple".
Marie DURAND
(1711-1776)
Symbole de la femme protestante, prisonnière, pour sa foi,
pendant 38 ans.
La sœur de Pierre, Marie Durand est la célèbre prisonnière de la Tour de Constance à Aigues-Mortes dans le Gard, où elle résista pendant trente-huit ans (du 7 ou 25 août 1730 au 14 avril 1768).
Portrait de Marie Durand |
Marie Durand est née le 15 juillet 1711 au Bouschet de Pranles, un village près de Privas, en Ardèche, elle est la fille d'Étienne Durand (greffier consulaire, l'équivalent de secrétaire de mairie) et de Claudine Gamonet, du Bouschet de Pranles en Vivarais.
Nous sommes à la fin du règne de Louis XIV, qui avait révoqué l'Édit de Nantes en 1685 : le protestantisme était interdit en France. Ceux qui continuent à célébrer le culte dans des assemblées secrètes étaient arrêtés.
Elle fut baptisée le 17 juillet de la même année. Son parrain fut son frère Pierre Durand. On peut trouver son acte de baptême sur le registre paroissial de l'église catholique de Pranles, afin de lui assurer une existence légale.
Catholiques en apparence, les Durand lisaient la Bible à la maison ou avec les voisins et se rendaient aux assemblées tenues par de modestes prédicateurs, la nuit, dans les maisons ou dans les ravins alentours. Ces modestes prédicateurs "inspirés" par le Saint-Esprit faisaient parfois des prédictions hasardeuses. Lors des représailles qui suivent l'épisode camisard de 1704 à Franchassis, Étienne Durand est arrêté "dans la cave duquel il a été prophétisé".
En 1715, une petite assemblée se tient dans la maison de Claudine Gamonet et on décide d'en faire une autre, le soir, un peu plus loin dans la combe du Navalet. Pierre Durand et son ami Pierre Rouvier y participent…
L'assemblée dénoncée est surprise. La maman de Marie, Claudine, arrêtée, disparaît. Pierre part en Suisse pour étudier et devenir pasteur. Étienne reste seul avec Marie qui a quatre ans. La fillette va grandir auprès de lui. Pendant 10 ans il va l'éduquer et lui inculquer ses convictions.
Dans la maison familiale, il y avait une cachette dans laquelle on pouvait se dissimuler lorsque les soldats arrivaient ainsi que la cache pour une bible de petit format.
Pierre à son retour, réorganise en Vivarais les églises réformées clandestines du Désert comme Antoine Court l'a fait en Languedoc et Jacques Roger en Dauphiné. Il tient dès 1721 un premier synode où est affirmé :
"… Pasteurs et proposants jurent par la foi qu'ils ont au nom de Jésus-Christ d'obéir au Roi de France en toutes choses sauf aux ordonnances qui pourraient être préjudiciables à la foi et à l'Église" .…
… la liberté de conscience est déjà revendiquée.
Pierre est dès lors clandestin. Recherché, il rencontre probablement son pére et sa jeune sœur puisqu'il donne entre autres, l'adresse du Bouschet à ses correspondants ; mais on imagine cette adolescente qui grandit et mûrit dans cette atmosphère de prudence continuelle.
En 1729, Étienne Durand est arrêté et envoyé au fort de Brescou au large d'Agde. Il va y rester 14 ans ! À sa sortie en 1743, Marie est enfermée à la Tour de Constance, ils ne se reverrons pas. Les autorités qui avaient déjà perquisitionné la maison, saisi les livres, voulaient ainsi obliger son fils Pierre à se rendre ou à quitter la France.
Marie reste seule … Elle va quelques mois plus tard se fiancer avec Mathieu Serres de Saint-Pierrevile, et elle écrit à son père pour lui demander son approbation. Il répond en donnant cet accord. La première lettre n'arrive pas, il en envoie deux autres. Les fiancés passent alors un contrat de mariage chez le notaire Boursarie, un cousin, le 26 avril 1730, enregistré le 1er mai. Le jeune couple suit les conseils des premiers synodes du Désert, 30 ans plus tôt. Selon la discipline réformée, le mariage n'est pas un sacrement, l'accord des fiancés et de leurs parents suffit, on va donc faire un contrat de mariage pour être en règle et vivre ensemble en attendant le passage d'un pasteur. Ce type de mariage se répand et les autorités civiles et religieuses s'inquiètent.
Alors le jeune couple est arrêté en juillet 1730. Sur lettre de cachet, donc sans jugement, Mathieu Serres est condamné à la réclusion perpétuelle et va rejoindre son beau-père au fort de Brescou, il y restera 20 ans. Marie, après quelques jours à la prison de Beauregard (à Saint-Péray) est conduite à la tour de Constance à Aigues Mortes, elle y restera 38 ans.
Arrestation de Marie Durand dans la maison familiale en juillet 1730 |
Marie Durand à la Tour de Constance (1739-1768)
La Tour de Constance à Aigues Mortes |
Elle est incarcérée à l'âge de 19 ans, parce que son frère était un pasteur protestant ("prise dans sa maison par rapport au ministère de son frère"). Le gouvernement français ne put saisir le jeune pasteur, mais réussit à arrêter sa sœur et son père.
Lettre envoyée par Étienne Durand et Mathieu Serres à Marie le 17 septembre :
"…mon enfant, je vous écris quelques mots pour vous prier de ne vous chagriner en rien, que ce soit au contraire de vous réjouir au Seigneur par des prières, par des psaumes et des cantiques à toute heure et à tous moments et par ce moyen, le Seigneur vous donnera la force de supporter toutes les afflictions…"
Il donne en exemple le courage de Pierre, cite les prisonnières qu'il connaît, les assure de ses amitiés et de ses prières et donne des nouvelles de son gendre. Mathieu ajoute une lettre touchante par l'affection qu'il témoigne :
"Ma très chère mie, je vous écris ces lignes pour vous assurer de mes respects et pour vous témoigner l'extrême regret de notre séparation et éloignement, dont j'avais perdu l'usage du boire et du manger, que je n'aurais jamais recouvré si mon cher beau-père prétendu ne m'eût rassuré par sa chère présence, par ses conseils et par l'espérance d'une prompte réunion…"
Début 1732, c'est l'arrestation et l'exécution, le 22 avril 1732, de Pierre Durand, épreuve terrible pour sa sœur et, en même temps, elle grandit aux yeux de ses compagnes : elle est la sœur du martyr.
Vie à la Tour de Constance
La tour comporte au rez-de-chaussée, une salle des gardes, avec un accès protégé par une herse. Au centre, une ouverture permet d'accéder aux sous-sols qui servaient de garde-manger, de réserve de munitions et de cachots. À l'étage, on accède à la salle des chevaliers. Elle ressemble par sa structure à la salle des gardes. C'est dans cette salle que furent détenues les prisonnières ; elle mesure environ 20 mètres de diamètre, Il y a en guise de fenêtres des meurtières par lesquelles passe un peu de lumière. Après la salle des chevaliers, on accède à la terrasse sur laquelle les prisonnières étaient parfois autorisées à venir respirer l'air pur.
La jeune femme trouve à la tour un nombre de prisonnières allant de 20 à 30 selon les périodes, originaires le plus souvent du Languedoc, du Vivarais et des régions voisines. Toutes ces femmes différentes vont se souder et se soutenir. Elles vivent dans la pauvreté, la promiscuité et le froid en hiver. Certains enfants y sont même nés. Elles y étaient enfermées parfois dès l'âge de14 ans.
Un monte-charge bordé d'une margelle permettait de monter la nourriture aux captives. "Les prisonnières, écrit M. Ch. Bost, étaient officiellement réduites au pain et à la paille". Le pain était fourni par un boulanger de la ville, qui recevait 3 sols par jour pour la livre et demie qu'il remettait à chaque prisonnière. Le major d'Aigues-Mortes veillait à la distribution.Les boulangers attitrés fournissaient la quantité nécessaire.
De la paille garnissait les paillasses qui tenaient lieu de couche.
La tour recevait des visiteurs qui apportaient des vivres ou de l'affection, et les familles restaient en contact avec les prisonnières. Dès cette époque, Marie Durand était en correspondance avec la Suisse. La veuve de son frère martyr vivait à Lausanne. Benjamin du Plan, récoltait alors à travers l'Europe protestante des fonds destinés aux Églises de France, et notamment aux Confesseurs de la foi. Benjamin Du Plan sollicitait sans cesse, décrivant la ville d'Aigues-Mortes :
"si malsaine que la plupart des habitants y portent le deuil", et la tour, humide, froide et obscure toute l'année, où les captives étaient toujours malades. "Malgré toutes ces misères, écrivait-il, il y a, quelques-unes [des prisonnières] qui subsistent dans cet horrible séjour depuis dix, quinze, vingt ans, soit par la force de leur tempérament, soit que Dieu ait voulu les conserver pour être des exemples vivants aux autres, de piété, de vertu et de constance".
Elles avaient des bienfaiteurs à Amsterdam qui leur envoyaient l'argent leur permettant d'acheter d'autres nourritures. Tout examiné, on jugea à propos d'envoyer aux femmes pour 200 livres de provisions et d'objets divers. Elles reçurent donc du drap pour elles, du drap pour les robes des enfants (ils étaient deux), du lard, du riz, du savon, de l'huile, du poivre, de l' "épicerie", des patins (galoches), du fil à coudre et du coton filé.
Après 1741, peu à peu quelques personnalités plaident pour la libération des prisonnières souvent bien âgées.
Beaucoup de captives sont mortes dans la Tour de Constance emportées par la maladie, les fièvres, les privations et le chagrin.
En 1760, Marie Durand rédige un testament .
En 1767, selon les registres du commandant Gauthier de Terreneuve, il reste onze prisonnières dans la tour. Le prince Charles Juste de Beauvau, commandant militaire en Languedoc, ému par la misère de ces femmes, voulue les délivrer toutes. Un acte de grâce sera pris malgré la vive opposition du ministre du roi Louis XV, Louis Phélypeaux, comte de Saint-Florentin.
Marie Durand survécut grâce aux subsides de l'Église wallone d'Amsterdam. Au moment de sa libération, alors qu'elle était dans le dénuement le plus total, percluse de rhumatismes, l'opinion publique avait tourné en faveur des Protestants. On voyait alors l'incarcération de ces gens comme un acte arbitraire, contraire aux idées de liberté d'opinion qui se répandaient de plus en plus.
Marie est restée incarcérée jusqu'à l'âge de 60 ans sans abjurer sa foi malgré les promesses de libération qui lui étaient faites. C'est à elle qu'on attribue le mot gravé sur la margelle du puits de la tour de Constance, à Aigues-Mortes (Gard),
"Register" signifie "résister" en latin,
ce mot témoigne de la
foi et de la détermination de Marie Durand.
La célèbre huguenote ardéchoise est le symbole de la "résistance" protestante aux tentatives menées après la Révocation de l'Édit de Nantes (1685) afin d'extirper du royaume la "religion prétendue réformée" (R.P.R.).
Libérée le 14 avril 1768, elle revint finir ses jours dans la maison familiale qui l'a vu naître au Bouschet de Pranles en Ardèche, avec Marie Vey où elle meurt en septembre 1776.
Autour de cette famille se concrétise le témoignage des Huguenots vivarois du XVIIIe siècle.
La maison natale de la famille Durand au Bouschet de Pranles, est un lieu de mémoire où est installé le Musée du Vivarais Protestant. Certains objets de la vie paysanne d'autrefois recréent l'ambiance de la vie quotidienne de cette vieille demeure. Les documents conservés font connaître la foi qui animait ses habitants, l'engagement spirituel des huguenots et l'esprit qui nourrissait leur espérance.
Plusieurs pièces rappellent en outre les circonstances qu'ils durent affronter pour rester fidèles à l'Évangile.
En 1880, le nettoyage des parties inférieures des meurtrières de la tour de Constance devait livrer quelques témoignages des longues années de réclusion des prisonnières huguenotes : des souliers usés de femmes et d'enfants, des pièces de terre cuite, des fragments de lettres. Ces biens modestes, artefacts témoins du martyr des prisonnières, sont conservés à Nîmes.
Médaille de la tour de Constance à Aigues-Mortes en souvenir de Marie Durand par le peintre-graveur Paul Sarrut (1948) |
Sources:
- "Marie Durand prisonnière à la tour de Constance (1715-1768)", d'après l'ouvrage de Daniel Benoit, revu et corrigé par André Fabre. Nouvelle Société d'éditions de Toulouse, Dieulefit (Drôme) 1938.
- "Pierre Durand, restaurateur du protestantisme en Vivarais". Lettres et écrits, par Étienne GAMONNET, Esparon: E & C, 1999. 23 cm. 287 p.
- Musée du protestantisme ( Maison de Pierre et Marie Durand), Le Bouschet 07000 Pranles.
- "Il y a 30 ans naissait Marie Durand" pa Odette Autrand, ENVOL n° 609 , avril 2011