Protestant ou catholique, l'Ardéchois a mené un combat incessant pour affirmer sa foi.
Marie-Victoire-Thérèse Couderc est née le 1er février 1805 au Mas, hameau de la paroisse de Sablières, dans le diocèse de Viviers (on peut visiter sa maison natale, qui est encore entretenue par les sœurs du Cénacle). Elle est la quatrième des douze enfants d'Anne Méry et Claude Couderc qui vivent dans un milieu rural simple et aisé. La jeune Marie-Victoire-Thérèse aide sa mère dans le rude travail quotidien, elle veille sur le pain qui cuit au four, va puiser l'eau à la source, s'occupe de ses petits frères et sœurs. Après sa première communion, Marie-Victoire-Thérèse n'hésite pas à parcourir à pied quatre kilomètres pour se rendre à la messe.
Très tôt Marie-Victoire-Thérèse est attirée par la vie religieuse. Elle en parle à ses parents, mais son père lui demande d'attendre.
A 17 ans elle part au pensionnat des Vans tenu par les sœurs de Saint-Joseph. Trois ans plus tard, lors d'une mission à Sablières, elle est remarquée par le Père Etienne Terme, qui l'envoie rejoindre à Aps - aujourd'hui Alba-la-Romaine - le petit groupe de sœurs qu'il avait réunies pour s'occuper de l'éducation des enfants des villages ardéchois.
En 1827, Thérèse, avec deux autres sœurs, est envoyée à Lalouvesc pour s'occuper de la "Maison Saint-Régis" fondée par le Père Terme, pour accueillir les femmes venues en pèlerinage. Très vite, les femmes qui viennent en pèlerinage sont nombreuses, et il devient difficile à Marie-Victoire-Thérèse d'assurer la vie communautaire et l'accueil.
Soeur Thérèse a l'idée de transformer l'hôtellerie en maison de prière. Elle en devient supérieure et inaugure les journées de recueillement. Le Père Terme leur enseigne les "Exercices de Saint-Ignace". Les sœurs se serviront désormais de cette méthode pour faire prier celles qu'elles accueillent : "il faut que les femmes parlent aux femmes".
La nouvelle institution va ainsi se diviser en deux branches:
- les sœurs des écoles (sœurs de Saint-Régis)
- les sœurs de la retraite (appelées plus tard sœurs de Notre-Dame du Cénacle).
La mort du Père Terme en décembre 1834, risque de mettre l'œuvre en péril, mais Mère Thérèse la maintient avec l'aide du provincial des Jésuites.
Par la suite, épreuves et humiliations vont se succéder. Elle n'a alors que 32 ans. Elle est envoyée pour se reposer au sanctuaire de Notre-Dame d'Ay, situé à quelques kilomètres de Lalouvesc. son seul désir est de laisser l'Esprit conduire sa vie.
L'année suivante, elle est jugée incapable de poursuivre la direction de la congrégation, elle est déposée de sa charge et remplacée comme supérieure.
A partir de ce moment, Marie-Victoire-Thérèse, va vivre dans l'effacement le plus complet, humilité et en union à Dieu. Elle souffre mais ne se plaint pas. Elle cherche à mettre en valeur ses sœurs, tout spécialement celles qu'elle juge capable de prendre des responsabilités. Elle intervient cependant pour quelques missions délicates:
- A Lyon, pour l'achat d'un terrain sur lequel sera construit la maison de Fourvière.
- A Paris, elle réussit à mettre fin aux menées d'une ambitieuse qui aurait pu provoquer un schisme dans la nouvelle congrégation.
Elle ira vivre quelques années à Montpellier.
En 1867, Marie-Victoire-Thérèse rejoint la colline de Fourvière à Lyon où elle passe les dix-huit dernières années de sa vie. Elle fait la catéchèse d'adultes à des catholiques et à des protestants, organise des retraites, soigne ses sœurs malades. Marie-Victoire-Thérèse n'a pas un rôle prépondérant, elle semble ne pas agir et pourtant le Cénacle se développe, des maisons s'ouvrent en France et à l'étranger. Dans les dernières années de sa vie, Soeur Thérèse va se consacrer à la prière et cherchant de plus en plus à correspondre à l'amour de Dieu, elle accomplit ce qui a été le mouvement profond de son être : se livrer à la conduite de l'Esprit Saint.
Elle meurt à Lyon au Cénacle de Fourvière, le 26 septembre 1885, alors que la Congrégation commence à entrevoir ce qu'elle doit à sa fondatrice. Son corps est ramené à Lalouvesc le 29 septembre 1885.
Le Pape Pie XII la déclare Bienheureuse le 4 novembre 1951
et le Pape Paul VI la met au rang des Saintes le 10 mai 1970.