Protestant ou catholique, l'Ardéchois a mené un combat incessant pour affirmer sa foi.
Pierre Vigne, originaire de Privas, a été baptisé à l'église catholique Saint-Thomas de cette ville le 20 août 1670, son père teinturier n'assiste pas à la cérémonie ce qui peut laisser supposer qu'il était protestant.
Une 
légende raconte que vers l'âge de 20 ans il aurait décidé de se rendre à Genève afin de devenir Ministre de la Religion Réformée. Mais il change d'avis en chemin et rejoint le séminaire catholique de Viviers.
Ordonné prêtre à Bourg-Saint-Andéol, le 18 septembre 1694, il est nommé vicaire à Saint-Agrève. Il hérite de la bibliothèque, du curé et c'est le début d'une longue histoire entre Pierre Vigne et les livres, sa bibliothèque ne comportera pas moins de 500 volumes au moment de sa mort.
De 1700 à 1706, il se joint à la congrégation des lazaristes avec lesquels il voyage dans le Forez, le Velay, la Haute-Garonne, l'Hérault et la Haute-Savoie.
A partir de 1706 et jusqu'à sa mort il va prêcher, dans de nombreuses paroisses du Sud-est, suivant en cela l'exemple de Saint François-Régis. Il était payé par le roi pour encourager sa mission contre les hérétiques et la religion protestante. Missionnaire ardent du Vivarais, de passage à Boucieu en 1712, il aima le village, il y voit de nombreuses conformités topographiques avec Jérusalem et en fit sa résidence.
En 1714, il édifia un chemin de croix "Le Grand Voyage", composé de stations décorées de sculptures, "A Boucieu le Roi, le patrimoine bâti s'accompagne d'un rayonnement spirituel par la grâce de Pierre Vigne ; Trouvant une topographie analogue à celle de Jérusalem, il y édifia un chemin de croix de 39 stations-chapelles, dispersées sur quelques deux cents hectares, comptant pas à pas la distance conformément au chemin suivi par le Christ au cours de sa passion. D'où le nom de Cédron (cours d'eau de Jérusalem) qu'il donna au torrent qui descend d'une "haute montagne" figurant parfaitement le Mont des Oliviers." (M.C. Mourgues). Ce chemin de croix est encore suivi chaque année le Vendredi Saint.
Après la confrérie du Rosaire en 1712, il fonda la Congrégation des Sœurs du Saint-Sacrement en 1715, regroupant sept jeunes filles et jeunes veuves du village et des environs. Les Sœurs du Saint-Sacrement habitent la Maison Pierre Vigne, splendide bâtiment datant du moyen-âge, qui domine le village de Boucieu le Roi. Très vite, la congrégation grossit ses rangs et la construction d'un petit couvent devient nécessaire, avant que la congrégation s'installe dans le château de Boucieu, ancienne Maison Forte dominant le village. De nos jours elles sont implantées dans plusieurs villes de France - dont Paris -, dans plusieurs pays d'Europe et même en Amérique du Sud. Il semble que la communauté menait de front de nombreuses activités y compris l'agriculture (sériculture, comme l'atteste la plantation de mûriers).
En 1719 il fonde la confrérie des Pénitents Blancs, dont la règle requière une assistance en corps aux offices, une conduite irréprochable (débauches, procès, querelles, jurements sont proscrits), confession et communion tous les quinze jours. A Boucieu, cette confrèrie aura une quarantaine de membres mais elle ne résistera pas à la Révolution française.
Pierre Vigne châtiait son corps avec rigueur, il portait un rude cilice (chemise et ceinture de crin portée par pénitence et par mortification).
Pierre Vigne se rendait régulièrement à Lyon avec un mulet de louage, le voyage durait trois jours. Pour le retour, lorsqu'il était trop chargé , il descendait le Rhône à bord d'un coche (grande barque à rames avec un genre de cabane comme abris pour les passagers). A l'aube de ses soixante-dix ans, Pierre Vigne part pour sa dernière mission dans le Vercors.
Malade, il s'éteint le 8 juillet 1740, au cours d’une mission, à Rancurel, dans le Vercors. Son corps a été rapatrié à Boucieu-le-roi, il est inhumé dans une chapelle de l'église.
Le dimanche 3 octobre 2004, le pape Jean-Paul II procèda à la béatification de Pierre Vigne, place Saint-Pierre, à Rome.