Premières années
Martin Van Buren est né le 5 décembre 1782 à Kinderhook, un petit village "hollandais dans l'Etat de New-York. Ses parents, Abraham and Maria Hoes Van Buren, d'origine hollandaise, tiennent une auberge et gèrent une ferme avec l'aide de quelques esclaves. Son père soutenait la Révolution Américaine et les Républicains de Jefferson; sa mère était veuve avec trois enfants de son premier mariage. Il avait quatre frères et sœurs.
Il fréquente l'école de son village natal puis un peu plus tard apprit le latin à la Kinderhook Academy. Son instruction se termina alors qu'il avait 14 ans.
A 14 ans, il est garçon de bureau d'une entreprise locale, où il se familiarise avec le doit par l'intermédiaire de Francis Sylvester. En 1799, à 17 ans, il emprunte quarante dollars et se rendit à New York. Là, il devint commis dans un bureau d'avocats, termine ses études et est admis au barreau en 1803. Il va pratiquer cette profession avec succès pendant vingt-cinq ans.
À l'âge de vingt ans, Van Buren assiste à une convention politique et il rentre dans l'arène politique. Cinq ans plus tard, en 1807, il était le substitut du comté, un sénateur de l'Etat en 1812, et le procureur général de New York en 1816.
Il se marie le 21 février 1807 avec sa cousine Hannah Hoes à castill, New York. Ils eurent quatre garçons. Elle contracta la tuberculose et mourut en 1819 à l'âge de 35 ans, il ne se remariera pas.
Il arrive donc à la Maison Blanche célibataire. Sa cousine germaine Angelica Singleton, mariée à Abraham Madison, devint l'hôtesse de la Maison Blanche, sous sa présidence.
Carrière politique
En même temps que ses activités de juriste, il entame, à partir de 1812, une carrière politique qui le mène du Sénat de l'État de New-York (1813 à 1815) à
1821
• en février 1821, Martin Van Buren est élu Sénateur des Etats-Unis (1821 à 1829),
Il menera une lutte pour l'abolition de la prison pour dettes et a réussi à obtenir une loi adoptée en 1828. Autre question, il avait son franc-parler contre l'esclavage.
1829 - 1831
• Il est élu Gouverneur de New-York (1829), en mars, il a un poste de Secrétaire d'Etat dans le gouvernement d'Andrew Jackson (1829-1831), puis d'ambassadeur en Angleterre (1831),
1833 - 1837
• avant de devenir vice-président pendant le second mandat de Jackson (1833-1837).
S'il n'est pas particulièrement reconnu pour ses capacités dans les divers postes occupés, M. Van Buren montre un sens politique très poussé puisqu'il réussit à se concilier de nombreux appuis et, en particulier, devient le dauphin du président Andrew Jackson. Il se flatte d'ailleurs dans son autobiographie d'être capable de rester calme face aux insultes de ses adversaires politiques, ce qui ne l'empêche nullement de prendre sa revanche plus tard. Il est très adroit dans l'art du compromis: c'est ainsi qu'il propose, pour pouvoir intégrer les Florides dans l'Union, d'interdire l'importation de nouveaux esclaves tout en conservant ceux en place; cette position plaît à la fois aux États du Sud, partisans de l'esclavage, et aux États du Nord, anti-esclavagistes!
Vice-président
Il soutient la politique d'Andrew Jackson qui le nomme dans son gouvernement et lui permet d'être élu à la vice-présidence pour son second mandat. Fort de son expérience, de 1833 à 1836, comme vice-président aux côtés du président Andrew Jackson, Martin Van Buren se présente à l'élection présidentielle de 1836 sous le signe de la continuité, et il est élu grâce au soutien de son prédécesseur. L'un des points principaux de son programme est son opposition à un gouvernement fédéral puissant, il soutient en conséquence le droit de chaque État à décider de sa politique. L'opposition entre pro et anti fédéralistes est l'un des points marquants de la vie politique de son époque. Il sera élu largement en raison de l'appui de Jackson, il poursuit la même politique alors que les conditions économiques se dégradent entraînant une panique généralisée en 1837.
1836
• Il sera facilement élu le 7 décembre 1836.
Huitième Président des Etats Unis
1837
• le 4 mars 1837, Martin Van Burenest investi en tant que huitième président des Etats-Unis. Il prononce son discours inaugural. Le discours annonce son intention de «suivre les traces de son illustre prédécesseur», le président Andrew Jackson et forme un cabinet avec les mêmes membres sauf un. De plus, Van Buren présente l'approche sur ce que devrait être le droit des États concernant l'esclavage.
Il prône de laisser chaque État décider de sa politique en diminuant la puissance fédérale. Il poursuit la même politique que son mentor mais son mandat va tourner au cauchemar.
• 10 mai 1837, la panique de 1837 commence à New York quand les premières banques décident de suspendre les paiements en espèces. Après l'effondrement du crédit, les banques ne peuvent plus racheter des billets de monnaie en or et argent. Pour aggraver le problème, une dépression en Angleterre fait baisser les prix du coton et s'en est fini des prêts Britanniques aux États-Unis. L'économie déjà instable souffre maintenant de dettes supplémentaires et de chômage. 600 banques ferment à Philadelphie et à New-York City, de nombreux commerces font faillite.
La dépression durera jusqu'au terme de la présidence de M. Van Buren. Il n'intervient en rien et l'inertie du gouvernement fédéral provoque de sévères critiques dans le monde des affaires. Rien ne permet d'endiguer la crise et Van Buren est désormais détesté par tous.
• le 5 août 1837, Van Buren annonce son opposition à l'annexion du Texas, avant de rendre possible la paix avec le Mexique, mais aussi d'atténuer les préoccupations abolitionnistes dans le pays.
• 4 septembre, confronté d'emblée à la crise économique mondiale de 1837, Van Buren ne parvient pas à la résoudre d'autant qu'il est partisan d'un rôle minimal pour le gouvernement fédéral. Les critiques de l'opposition font perdre de nombreux postes à son parti lors des élections intermédiaires.
• en novembre 1837, une rébellion éclate dans le Bas et le Haut-Canada contre les Britanniques. Des volontaires bénévoles sympathiques du Maine et de New York se rassemblent en soutien avec des promesses de primes diverses et attribution des terres. Les volontaires américains traversent la rivière Niagara au Canada et occupent l'île Navy. Après une série d'événements, Van Buren charge le général Winfield Scott de convaincre les citoyens américains de se retenir à de nouvelles incursions en violation à la législation nationale et la neutralité.
• en décembre 1837, la Grande Bretagne donne l'ordre à la milice Canadienne de saisir le navire à vapeur américain Caroline, qui avait ravitaillé les rebelles Canadiens, sur la rivière Niagara. Un Américain a été tué, et plusieurs sont blessés.
1838
• Trails of Tears. Des milliers d'Indiens meurent au cours d'une marche forcée vers les réserves de l'Ouest.
1839
• Il réussit à calmer les tensions entre les Britanniques et les Américains concernant le tracé de la frontière entre le Canada et les États-Unis grâce à une approche diplomatique, mais cette position lui vaut l'inimitié des partisans de la force.
• le 25 mars1839, un traité mettant fin à la guerre d'Aroostook, qui a commencé en 1838, est signé entre les États-Unis et le Canada. Des bûcherons dans le Maine et le Nouveau-Brunswick avaient contesté la frontière et étaient en désaccord sur la propriété des arbres dans la vallée de Aroostook; les revendications découlaient d'un bornage ambiguë datant du traité de Paris de 1783. Van Buren envoya le général Winfield Scott pour calmer les questions dans la région avant de travailler à un traité.
• le 4 décembre 1839, Le parti Whig se réunit en Pennsylvanie afin de déterminer leur ticket présidentiel et nomme William Henry Harrison pour le président et John Tyler pour vice-président.
1840
• le 31 mars, décret présidentiel instituant la journée de dix heures pour tous les ouvriers travaillant sur des contrats fédéraux. La durée moyenne estimée de la journée de travail était à cette époque de 11,4 heures.
• le 4 juillet, le Congrès vote finalement le "Independent Treasury Act", le débat dure depuis des années, une loi permettant la création d'une banque centrale sous contrôle fédéral. Son action découle de la controverse entourant la loi sur le dépôt de 1836. Les whigs abrogeront la loi en 1841, et il sera restauré en 1846.
• en novembre 1840, la lutte entre le démocrate Martin Van Burenet le Whig William Henry Harrison entraine le plus fort taux de participation de toute élection à ce moment-là. Harrison bat à plate couture Van Buren avec 234 voix des grands électeurs contre 60. Parmi les raisons de sa perte, Van Buren ne peut surmonter l'opposition de groupes expansionnistes du Sud qui soutiennent l'annexion immédiate du Texas.
Évènements de politique intérieure
Lors de l'élection de 1836 Van Buren se présente avec le soutien et l'aura de son prédécesseur, Andrew Jackson, contre des candidats du Parti Whig nouvellement créé. Il est élu facilement.
Mais son mandat va vite tourner au cauchemar : Jackson lui laisse un pays à l'apparente prospérité en réalité rongé par l'inflation. La panique gagne l'économie américaine en 1837 car la monnaie est imprimée par chacun des États alors que le gouvernement fédéral traite avec de l'or et de l'argent. L'inflation atteint plus de 20%. Dans ces conditions il est difficile de redresser l'économie mais en plus Van Buren, qui est persuadé qu'il n'appartient pas au gouvernement fédéral d'intervenir dans les affaires privées, décide de ne rien faire. Ce n'est qu'à la fin de son mandat qu'il proposera la création d'une banque centrale fédérale.
Van Buren hérite de la décision d'A. Jackson concernant l'expulsion des Indiens Cherokee de Georgie et ne fait rien pour en empêcher l'exécution. Il entreprend une guerre contre les Indiens Séminoles pour les forcer à évacuer les États de la côte est. (voir Guerres indiennes). L'expulsion forcée des tribus indiennes et leur marche vers l'ouest est connu sous le nom de "Trail of Tears" (piste des larmes) et a entraîné la mort de près d'un quart des Indiens Cherokee.
En 1840, sa réputation est en forte baisse en raison des problèmes économiques et le candidat du Parti Whig qui lui est opposé, William Harrison, mène une campagne électorale telles qu'elles se déroulent aujourd'hui: affiches et drapeaux, distribution d'objets à l'effigie du candidat, slogans de campagne et même rumeurs sur les préférences sexuelles du concurrent. Van Buren est battu.
Évènements de politique internationale
Au Canada des mouvements séparatistes s'agitent contre la domination du Royaume-Uni; ces rebelles sont approvisionnés en armes par les américains. Les troupes canadiennes s'attaquent aux navires qui utilisent les Grands Lacs pour ce trafic. Bien que beaucoup d'américains souhaitent la guerre avec le Canada, Van Buren envoie des troupes pour s'assurer que, du côté américain, il n'y ait pas de provocations. Le conflit armé est évité.
Il ne sera pas réélu.
Retraite, fin de vie
Après avoir perdu l'élection, Van Buren retourne dans son domaine à Kinderhook, New York, connu sous le nom Lindenwald. Situé sur des terres qui appartenaient autrefois à ses ancêtres, se tenait une maison d'habitation dont Van Buren allait faire une belle maison personnelle pour sa retraite. La grande maison de briques rouges sur deux étages a été construite par Peter Van Ness, un riche juge, avec des matériaux locaux. Le manoir suit un plan simple carré, qui est souligné par une fenêtre qui illumine le second étage. Le style est géorgien à l'intérieur de la maison, avec corniches ouvragées qui bordent les plafonds, et un heurtoir en plaqué argent sur la porte d'entrée sur lequel il est inscrit "1797," l'année d'achèvement de la maison.
Après des modifications faites par son fils Smith, la maison a changé de mains à plusieurs reprises avant de devenir la propriété du National Park Service en 1976
Martin Van Buren continue son activité politique après sa présidence. Il ne réussit pas à être le candidat du Parti démocrate pour les élections de 1844 car il est opposé à l'extension de l'esclavage et à l'entrée du Texas dans l'Union qui risque d'entraîner une guerre avec le Mexique. Depuis environ 20 ans, Van Buren est resté actif en politique et en 1848, le "Free Soil Party" propose sa candidature à la présidence, mais il fut battu. Van Buren est resté un fervent anti-esclavagiste, mais en tant que loyal démocrate il s'est opposé à Abraham Lincoln en 1860, mais lui accorde son soutien après l'élection.
Il vécut les 21 dernières années de sa vie à Lindenwald, au sud du village de Kinderhook dans l'Etat de New-York.
Il meurt le 24 juillet 1862 d'une bronchite asthmatiforme, dans sa ville natale Kinderhook, New-York où il est enterré au Kinderhook Dutch Reformed Church Cemetery, avec son épouse Hannah, ses parents et son fils Martin Jr
Faits marquants ou anecdotiques
Martin Van Buren est né après la Déclaration d'Indépendance et devient donc le premier président ayant la nationalité américaine depuis sa naissance. Sa famille, étant originaire des Pays-Bas, c'est aussi le premier président qui ne soit pas de souche britannique et le second issu d'un milieu modeste. Les autres présidents étaient nés dans les anciennes colonies et étaient sujets Britanniques !
Martin Van Buren est président lorsque la Reine Victoria devient monarque Britanique (1837).
Martin Van Buren est président lorsque Samuel Morse obtient un brevet pour l'inve,tion du télégraphe, Charles Goodyear invete la vulcanisation du caoutchouc, Antoine Joseph Sax crée un nouvel instrument de musique (1837, 1839, 1840).
Martin Van Buren est président lorsque se déclare la Guerre de l'Opium entre le Grande-Bretagne et la Chine (1839 - 1842).
L'expression "O.K."est née à l'époque de Van Buren. La première utilisation attestée date de 1839 dans le "Boston Morning Post" comme abréviation de "Oll Korrect", altération graphique de all correct, version familière de l'époque du all right (tout est bien, tout va bien) britannique. En 1840, le terme a été utilisé par des partisans de Martin Van Buren, élu à la présidence des États-Unis en 1837, et surnommé "Old Kinderhook" (le vieux de Kinderhook) du nom de son village natal. Des O.K. Clubs se constituèrent pour soutenir sa campagne (23 mars 1840).
Martin Van Buren aurait pris goût à la politique en écoutant les conversations des hommes politiques clients de l'auberge tenue par ses parents.
Le parti démocrate émerge en tant que force majeure de la politique américaine sous l'impulsion de M. Van Buren. L'opposition se structure de la même manière autour du parti Whig. Ce bipartisme reste la base du système politique américain actuel.
Martin Van Buren est le concepteur et partisan de la construction du canal Erie qui, avant l'avènement des chemins de fer, permet de desservir l'Etat de New-York à partir de la région des Grands Lacs. Sur le plan politique cette réalisation est un exemple de népotisme, les personnes nommées à des postes importants étant sollicitées pour aider le parti politique.
En tant que vice-président, Martin Van Buren présidait le Sénat. Il amenait avec lui deux pistolets chargés de peur d'être assassiné.
Reconnaissances - Éponymes
Martin Van Buren National Historic Site à Lindenwald.
Quatre comtés des États-Unis portent le nom de Van Buren
Surnom :
“Little Magician”; The Red Fox of Kinderhook" ou "Old Kinderhook" (O.K.)
Citations :
Martin Van Buren aurait déclaré que "les deux plus beaux jours de sa vie étaient, pour le premier, celui où il était devenu président, pour le second, celui où il avait quitté la présidence".
"One of the gentlest and most amiable men I have ever met with." Washington Irving
"A true man with no guile." President Andrew Jackson