Nouveau Monde : les amérindiens

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Guerres Indiennes en Amérique du Nord

Introduction

L'expression "Guerres Indiennes" est le nom donné à toute une série de conflits armés entre les Indiens autochtones et les colons Européens, au cours de la période d'exploration et de colonisation, puis aux 65 conflits armés ayant opposé ces peuples Indiens d'Amérique du Nord aux Américains, de 1778 à 1890. Cependant cette expression est trompeuse dans le sens qu'elle peut suggérer que les Amérindiens formaient un bloc combattant uni contre les Etats-Unis. En réalité ils constituaient un ensemble varié de tribus et de clans, souvent avec des intérêts différents. C'est en partie ce manque d'unité qui conduisitt à leur défaite finale.

La volonté expansionniste des colons attirés par des terres vierges renforça l'animosité entre les deux peuples, multipliant donc le nombre de débordements. Ces guerres furent épisodiques et localisées. Bien que le Congrès des États-Unis n'ait jamais officiellement déclaré aucune guerre, à partir de 1778, l'armée fut constamment en conflit contre ces Amérindiens.

Bien que premiers habitants de l'Amérique, les Amérindiens nés aux États-Unis n’ont obtenu la citoyenneté américaine, votée par le Congrès que le 2 juin 1924 par l' "Indian Citizenship Act", pour la reconnaissance de l'effort de guerre des Cheyennes et des Iroquois en particulier; et malgré cette avancée majeure, de nombreux problèmes restent encore en suspens.

 

Elles se sont prolongées au XXe siècle par des violences, de nouveaux massacres de la part des deux camps.

1. Pendant la période d'exploration et de colonisation (1622-1774)

Les premiers contacts entre les colons européens et les autochtones furent en général pacifiques et leurs relations essentiellement commerciales. Les tensions et conflits étaient le plus souvent résolus par la négociation de traités.

Les guerres Indiennes ont commencé en 1540 quand les conquistadors de Vazquez de Coronado s'affrontèrent aux guerriers Zuni du pueblo d'Hawikuh. Les guerres cessèrent trois siècles et demi plus tard, en 1890, quand les troupes de l'U.S. Cavalry anéantirent la bande Sioux de Big Foot à Wounded Knee.

Ces deux évènements et les nombreux affrontements qui se déroulèrent dans l'intervalle sont une part des luttes continuelles pour la possession de l'Amérique du Nord. La guerre était un thème constant et primordial, un instrument de conquête; la diplomatie, le commerce, la maladie, et l'intégration ayant eu également un rôle significatif.

La politique des colons puis des Etats-Unis envers les Amérindiens fut, dans les faits, impitoyable : guerres, déportations, massacres, dévastations des territoires et des ressources, spoliation.

Le transfert des territoires indiens entre les mains des Européens et plus tard des Etats-Uniens, eut lieu progressivement par des guerres successives et des traités. Les conflits interviennent dès lors que les Européens veulent accaparer des terres ou affirmer leur domination.

Mais il existe également des conflits entre tribus. Les tensions entre les Algonquiens et les Iroquois augmentant, cinq tribus iroquoises s'associèrent pour former au XIVe siècle la Ligue des Cinq Nations (Cayugas, Mohaks, Oneïdas, Onondagas, et Sénécas) à laquelle s'ajouta en 1714 une sixième nation, les Tuscarosas. On ne peut cependant pas établir de séparation claire entre les tribus de type algonquien et les tribus de type iroquoien : d'abord parce que ces regroupements sont surtout linguistiques et non politiques, et ensuite parce que les conflits peuvent éclater entre deux tribus de même type; ainsi la Ligue des Nations combattait autant les Hurons et les Neutres que les Algonquiens. La Ligue des Iroquois est dirigée par un conseil de représentants de chaque tribu et chargée d'administrer les problèmes communs à toutes les tribus. Aucune tribu n'avait le droit de faire la guerre pour son propre compte.

Les tribus de l'Est avaient des relations parfois hostiles, mais parfois amicales et coopératives avec les Européens, sous l'autorité du chef Powhatan par exemple. Les Iroquois échangèrent fourrures et peaux contre des outils (couteaux, haches, armes, hameçons). Les Indiens qui acceptaient ces échanges, bénéficiaient ainsi d'avantages importants sur leurs rivaux. Ceci n'empêcha pas toute une série d'échecs, d'escarmouches et de guerres qui se soldèrent pour les Indiens par des pertes de territoire.

1.1- Les premiers accès de violence

• "Powhatan War" 1622-1644

• Le premier incident Anglo-Powhatan se déroula à Jamestown de 1609 à 1613, entre les Indiens et les Anglais. La tactique utilisée par Thomas West, 3e Baron De La Warr consistait à envoyer ses soldats dans les villages Indiens, brûler les maisons, confisquer les provisions, détruire les cultures. Les guerriers Indiens Pamunkey conduit par Opechancanough contre-attaquaient en faisant le siège de Fort James. Il failit y parvenir lorsque le Capitaine John Smith fut blessé accidentellement. Une entente de paix fut finalement conclue en 1614, scellée par le mariage de Pocahontas et du colon John Rolfe.

• Le premier accès de violence sanglant se produisit en Virginie le 22 mars 1622 : Opechancanough attaqua des colons de Virginie, provoquant la mort de 347 personnes dont un groupe de missionnaires qui venaient d'arriver à Jamestown. La décennie qui suivit fut une période de guerre continue, suivie d'une paix fragile.

• Le 18 avril 1644 deuxième révolte et attaque du chef Algonquin Opechancanough de la confédération amérindienne Powhatan, en Virginie. La jeune colonie compta presque 500 tués. La guerre s'acheva en 1646, lorsque le gouverneur, sir William Berkeley, réussit à capturer le chef indien.

• "Pequot War" 1637

En 1633 la tribu des Pequots avait vu son effectif tombé de 8.000 à 4.000 à la suite d'une épidémie de variole, maladie apportée par les colons sur le nouveau continent. En 1634, à la suite d'une rivalité avec la tribu des Narragansetts, au sujet du commerce avec les Hollandais, Tatobem le Grand Sachem Pequot est tué et remplacé par son fils Sassacus. Puis les relations restèrent conflictuelles entre les Pequots et les colons anglais jusqu'à l'expédition punitive de 1637.

En 1637, la guerre Pequot tribeéclata lorsque des tribus Indiennes Pequot s'opposèrent à la tentative de colonisation par les blancs de la région de "Connecticut River". Par une nuit éclairée par la lune de mai 1637 les puritains Anglais de la Colonie de la Baie du Massachusetts et de la Colonie du Connecticut cernent le village Pequot fortifié appelé Missituck, aidé par leurs alliés, les Indiens Mochegans et Narragansetts. Dans le village les Pequots dorment. Soudain un chien aboye. Les Pequots réveillés crient "Owanux! Owanux! (Anglais! Anglais!) et improvisent une courageuse défense. En moins d'une heure le village est brûlé et 400 à 700 hommes, femmes et enfants sont tués.

Le Capitaine John Underhill, commenta l'évènement dans son journal: " Down fell men, women, and children. Those that 'scaped us, fell into the hands of the Indians that were in the rear of us. Not above five of them 'scaped out of our hands. Our Indians came us and greatly admired the manner of Englishmen's fight, but cried "Mach it, mach it!" - that is, "It is naught, it is naught, because it is too furious, and slays too many men." Great and doleful was the bloody sight to the view of young soldiers that never had been in war, to see so many souls lie gasping on the ground, so thick, in some places, that you could hardly pass along."

La bataille écœura le peuple Péquot et les éparpilla au sud de la Nouvelle Anglettere, Long Island et la région de New-York. Plusieurs mois après, les résistants qui restaient furent traqués et tués ou réduits à l'esclavage. Le nom "Péquot" est déclaré hors-la-loi par les Anglais.

En 1640 les Britanniques possédaient d'importantes colonies sur le littoral de la Nouvelle Angleterre au nord et dans la baie de Chesapeake au sud. Les Hollandais et les Suédois se situaient entre ces deux régions. A L'ouest se trouvaient les Indiens.
• Entre 1643 et 1645 il y eut d'autres conflits entre les Anglais et les tribus indiennes: avec les Naragansetts, puis avec les Wampanoags.
• En 1649, les Hurons sont vaincus par la Ligue des Iroquois.
• Dans la colonie néerlandaise de la Nouvelle-Hollande (actuellement les États de New York et du New Jersey), les Néerlandais se heurtèrent à plusieurs reprises aux Indiens Algonquins. En 1655, les Indiens attaquèrent la Nouvelle Amsterdam (New York), déclenchant un conflit qui dura jusqu'en 1664. Au cours de cette période, les Néerlandais assujettirent la plupart des tribus des Algonquins.
• En 1670, les colons originaires de la Nouvelle Angleterre et d'une île des Caraïbes (La Barbade) occupèrent la région de la Caroline du Sud; elle fut une des premières à pratiquer la traite des esclaves indiens.

• "King Philip's War" 1675-1676

De 1675 à 1676, se déroula la guerre du roi Philippe, du nom du fils du chef Indien des Wampanoags qui avait conclu la paix avec les Pères Pélerins en 1621. Son véritable nom indien était Metacom ou Metacomet ou Pometacom.
A la mort de son père en 1662, Philip devint le Sachem de sa tribu.
Pour lutter contre les Européens qui empiétaient sur leurs terres et qui les rendaient dépendants de produits (armes, alcool, vêtements) l'hostilité devint de plus en plus violente. Les colons anglais obligèrent Philip à faire déposer toutes les armes détenues par les Wampanoags.
En 1675, un Indien chrétien, converti au protestantisme, qui servait d'informateur pour les anglais, fut assassiné probablement sur l'instigation de Philip. En représailles trois Wampanoags furent emprisonnés et exécutés sommairement pour ce meurtre.

- en juin 1675 les indiens révoltés attaquèrent par surprise les campements établis à Swansea. D'autres raids suivirent. Les villes furent brûlées, les blancs massacrés.

- Rapidement, les Wampanoags furent rejoints par les Nipmucks et les Narragansetts, et bientôt, la Nouvelle Angleterre fut plongée dans la guerre. La cause de Philip commença à faiblir lorsqu'il se heurta au refus des Mohawks de le soutenir.

- En 1676, les Narragansetts furent vaincus et leur chef, Canonchet, fut tué en avril de la même année. Les Wampanoags et les Nipmucks furent graduellement maîtrisés.

Philip trouva la mort en août 1676, trahi par un Indien au service du capitaine Church. La guerre prit fin avec l'extermination des tribus indiennes de la Nouvelle Angleterre.

• La Révolte de Nathaniel Bacon, 1676

La même année, survient la première grande insurrection des colons contre l'autorité royale anglaise: la révolte de Bacon.Nathaniel Bacon Le despotisme du gouverneur et une crise économique causée par la dépréciation des prix du tabac et le poids excessif des impôts provoquèrent le mécontentement. Les planteurs de Virginie craignaient une attaque générale des Indiens. Partisans de l'action politique, ils demandèrent, ou plutôt leur dirigeant Bacon exigea que le gouverneur lui accorde le droit de recruter des volontaires pour se défendre. Ce dernier craignait à juste titre qu'une compagnie d'hommes armés ne devienne une menace pour lui-même. Il refusa donc d'accorder cette permission à Bacon. A la suite de quoi, les planteurs levèrent des volontaires sans autorisation et provoquèrent une échauffourée victorieuse contre les Indiens de la tribu des Susquehannocks, qui servit de prétexte à une rébellion contre les grands propriétaires et le gouverneur William Berkeley. Le gouverneur décréta que Bacon était un traître mais le peuple était de son côté, si bien que le gouverneur eut peur de le traduire en justice. Finalement, la situation s'envenima tellement que les rebelles mirent le feu à Jamestown.

Malgrè l'interdiction qui lui en avait été faite Nathaniel Bacon, attaqua la tribu amie des Ocaneechees; puis il sacagea la ville de Jamestown, en septembre 1676, et mourut d'une fièvre maligne un mois plus tard. W. Berkeley put rétablir son autorité. Si Bacon nétait pas mort, bien dautres événements se seraient produits.

• "Pueblo Rebellion" La Révolte des Pueblos, 1680

L'Espagne avait mis en place des avant-postes dans la région de Rio Grande au début du 17 e siècle avec l'intention de convertir les tribus Pueblo au christianisme, un programme plusieurs fois retardé par la rébellion des Pueblos, jusque vers 1680, qui se révoltèrent contre les missionnaires espagnols dans la région de Taos, au Nouveau Mexique. Ils reprirent momentanément leurs territoires pendant 12 ans.

A l'Est, les colons Anglais provoquèrent des soulèvements lorsqu'ils commencèrent à vouloir s'étendre de la région côtière de l'Atlantique vers l'intérieur des terres:
• De 1711 à 1713: Guerre indienne des Tuscarora en Caroline du Nord. Les Tuscaroras entrent dans la Ligue des Iroquois.
• 1715-1716: Guerre de Yamassee en Caroline du Sud et en Georgie.
• Vers 1740, une révolte indienne éclata contre les espagnols, chez les Indiens Pimas en Arizona.
• 1756-1757 le gouverneur déclare la guerre aux Shawnees et aux Delawares.
• 1759 voit le massacre de paisibles Amérindiens en Pennsylvanie.

• Révolte des Natchez 1729

Mais les Français du Québec et de l'actuel Etat du Mississippi livrèrent eux aussi des guerres à leurs voisins Indiens, à l'exemple des Natchez vers 1728.
Les Natchez n'eurent aucun contact, l'expédition de Sotto exceptée, avec les Européens avant 1682. Au début du XVIIè siècle, les Français s'installèrent en Louisiane où ils nouèrent des relations d'abord cordiales avec les Natchez. Obligés de céder des terres, les Natchez se révoltèrent en 1729. L'attaque des Français en 1731, provoqua la mort ou la réduction en esclavage de nombreux Natchez qui furent presque exterminés, les rares survivants ayant trouvé refuge chez les Cherokees et les Chickasaw.

Cependant tant que l'Espagne et la France furent présentes en Amérique du Nord, les différentes tribus eurent la possibilité de s'allier avec elles pour repousser les incursions britanniques sur leur territoire. Puis les Anglais et les Français rivalisaient et se servaient parfois des Indiens comme alliés contre l'autre. Au milieu du 18 e siècle les échauffourées se propagèrent des Appalaches vers la région des Grands Lacs.

Les Indiens n'étaient cependant pas les seuls ennemis des colons sur le sol américain, les colons des autres métropoles, en particulier les Français, étaient un obstacle à leur expansion.

1.2- Les Guerres Coloniales

Le Territoire du Nord-Ouest était disputé par les deux grands pouvoirs coloniaux européens: la France et la Grande-Bretagne. Les Français pour le commerce de fourrures avaient besoin d'un accès au-delà des fleuves Ohio et Mississippi Rivers. Les Anglais considéraient la région comme le foyer naturel de l'expansion de leurs colonies maritimes. La rivalité avait déjà donner lieu à une série de conflits coloniaux:

• La Guerre du Roi William III (1689-1697) dans le cadre de la guerre de la Ligue d'Augsbourg. En Amérique du Nord, le Comte de Fontenac attaqua les postes frontaliers anglais. Puis les Français alliés aux Indiens menèrent des raids contre Falmouth (plus tard Portland, Maine) en juillet 1690; Durham, New Hampshire en juin 1694; et Haverhill, Massachusetts en mars 1697.

• La Guerre de la Reine Anne (1702-1713) dans le cadre de la guerre de la succession d'Espagne. Les Anglais avec leurs alliés Algonquins firent une série de raids destructeurs dans l'ouest de la Nouvelle Angleterre; le plus célèbre étant celui de Deerfield dans le Massachusetts en 1704. Les Anglais captureront Port Royal renommée Annapolis en Acadie (actuelle Nouvelle Ecosse).

• La Guerre du roi George (1740-1748) dans le cadre de la guerre de la succession d'Autriche. En Amérique du Nord, les Français tentent de reprendre Port Royal mais échouent. Louisbourg revint aux Français. Les Anglais avec leurs alliés Iroquois attaquèrent les Français sur le lac Champlain qui contre-attaquèrent contre Saratoga et Albany en 1745

• La dernière étant La Guerre de Sept Ans ou "French and Indian War" (1754-1763). Bien que les Français aient pu tirer avantage de la "French and Indian War", la défaite des Français devant les Anglais en 1763 laissa ces tribus plus exposées que jamais à la puissance britannique.

• Révolte de Pontiac 1763

L'emprise de l'Angleterre sur la région des Grands lacs fut à son tour rompu en 1763 par la révolte de Pontiac. Cette même année, Pontiac, chef des Ottawas, prit la tête d'une confédération des tribus du bassin de l'Ohio et des Grands Lacs pour tenter de chasser les Britanniques de la région (prise de Détroit). Cet épisode est connu sous le nom de révolte de Pontiac. Lorsque la France dut signer la paix avec la Grande-Bretagne, Pontiac resta seul et fut vaincu.

La Proclamation royale de 1763 affirmait les droits illimités des Indiens sur les terres qu'ils occupaient et interdit toute implantation de nouvelle colonie au-delà des Appalaches !:
"Nous [George III] déclarons de plus que c'est notre plaisir royal ainsi que Notre volonté de réserver pour le présent […] pour l'usage desdits sauvages, toutes les terres et tous les territoires non compris dans les limites de Nos trois gouvernements ni dans les limites du territoire concédé à la Compagnie de la baie d'Hudson, ainsi que toutes les terres et tous les territoires situés à l'ouest des sources de rivières qui de l'ouest et du nord-ouest vont se jeter dans la mer."

L'afflux régulier des colons à l'Est du continent Nord Américain eut un effet néfaste sur la vie des Indiens. Cet afflux entraîna la disparition progressive du gibier utilisé pour la nourriture et pour la pelleterie. Dès lors les tribus n'avaient le choix qu'entre mourir de faim, faire la guerre aux nouveaux arrivants ou quitter leurs territoires pour aller vers l'ouest où elles entreraient inévitablement en conflit avec d'autres tribus.

Les Iroquois réussirent à contenir la progression des Européens. La Ligue des Iroquois qui faisait le commerce de fourrures avec les Anglais, se rangea à ses côtés dans la lutte qu'ils menèrent contre les Français, pour la domination de l'Amérique entre 1754 et 1763.
La Ligue conserva son pouvoir jusqu'à la guerre d'Indépendance des Etats-Unis. Le Conseil ne parvint pas à un accord sur le parti à prendre. Certaines tribus obtèrent pour l'alliance avec les Anglais, d'autres pour l'alliance avec les insurgés, enfin d'autres encore choisirent de rester neutres. Finalement tout le monde retourna ses armes contre les Iroquois qui ne se remirent jamais de cette épreuve.

• Premier Traité de Fort Stanwix 1768

Le traité de Fort Stanwix, signé en 1768, est le premier traité majeur concernant des transferts de territoires, après la Proclamation royale. Il a été conclu entre des marchands de fourrures de Pennsylvanie, qui voulaient obtenir une compensation pour les dommages encourus durant les révoltes autochtones contre les colons européens autour des Grands Lacs au milieu des années 1760. Le Département britannique des affaires indiennes décida de compenser ces compagnies en leur donnant des terres. La frontière séparant le territoire indien des colonies est repoussée vers l'Ouest. Les Iroquois cèdent le "pays de l'Ohio" aux colonies anglaises, c'est à dire des terres à l'est et au sud de l'Ohio River, mais reçoivent en échange des terres dans l'ouest de la colonie de New-York; d'autres tribus par contre n'étaient pas d'accord avec les termes de ce traité: les Delaware, les Mingo et les Shawnee. Certains autochtones croyaient que l' "Ohio River" serait pour toujours une frontière internationale entre les colonies européennes et les nations autochtones. En fait, ce traité donne l'impression d'encourager la poussée de la colonisation anglo-américaine vers l'Ouest.

• "Lord Dunmore War" 1774

Après le traité les colons blancs se dirigèrent dans la région stratégique de la vallée de l'Ohio. Au printemps 1774, la violence éclata, lorsque des tribus Shawnee essayèrent de renvoyer les colons à l'Est des Montagnes Appalaches.

- Le 3 mai 1774, un groupe de colons Anglais demandant vengeance, tuèrent onze Indiens Mingo. Au moins deux d'entre eux étaient des parents du Chef Logan, de la tribu des Mingos à Yellow Creek (près, aujourd'hui Steubenville).

- Entendant parler de ces meurtres, de nombreux Mingos et Shawnees réclamaient vengeance. D'autres, comme le Chef Shawnee Cornstalk, ne voulait pas la guerre. Ils promirent de protéger les marchands de fourrures Anglais dans l'Ohio ("Ohio Country") si les commerçants n'avaient rien à voir avec les meurtres. Logan, cependant n'était pas satisfait. Les chefs Shawnee et Mingo le laissèrent attaquer les colons Anglais vivant au Sud de "Ohio River" qui étaient responsables des meurtres de membres de sa famille.

Logan prit approximativement deux douzaines de guerriers pour se venger contre les colons. Ils marchèrent en direction de la Pennsylvanie. Là, ses compagnons tuèrent treize colons avant de retourner à l'ouest. Le commandant de Fort Pitt, le Capitaine John Connoly, prit ses dispositions pour attaquer les Indiens de l' "Ohio Country".

- Lord John Murray Dunmore, le gouverneur de Virginie offrit l'aide de sa colonie. Dunmore espèrait empêcher la Pennsylvanie de s'étendre vers ce qui est maintenant l'ouest de la Virginie et le Kentucky. Il croyait que la meilleure façon d'y parvenir serait de placer des miliciens dans ces régions. Il espérait également tirer profit de l'ouverture de ces terres à la colonisation.

En août 1774, la milice de Pennsylvanie entra dans "Ohio Country" et rapidement détruisit sept villages Mingo que les Indiens avaient récemment abandonné. Dans le même temps, lord Dunmore envoya mille hommes à Little "Kanawha River" pour construire un fort et attaquer les Shawnees.

Cornstalk changea de tactique quand les soldats envahirent "Ohio Country" et dépêcha 1.000 Shwanees pour les faire sortir.

- Les forces se rencontrèrent le 10 octobre 1774, à la Bataille de Point Pleasant. Après plusieurs heures d'intense combat, les Anglais repoussèrent les compagnons de Cornstalk au nord de l'Ohio River. Dunmore suivit les Shwanees au-delà de l'Ohio River, dans "Ohio Country". En arrivant près des villages Shwanees dans les Plaines Pickaway, Dunmore s'arrêta et proposa aux Shwanees un traité de paix. Les Shwanees acceptèrent d'engager des discussions, mais pendant leurs déroulements, le Colonel Andrew Lewis et un détachement de la milice de Virginie que Dunmore avait laissé à "Point Pleasant" traversa l' "Ohio River" et détruisit plusieurs villages Shwanees. Craignant que Dunmore les tuent, les Shwanees firent la paix avant que davantage de sang ne soit versé.

Certains ont rapporté que Sir Jeffrey Amherst commandant en chef des troupes Britanniques donna l'ordre de distribuer des couvertures infectées de variole. Plusieurs milliers d'Amérindiens Delaware furent contaminés et répandirent la petite vérole à d'autres nations Indiennes. Mais il est possible que la contamination n'ait pas été intentionnelle.

Guerres Indiennes en Amérique du Nord

Introduction
1-Pendant la période de colonisation (1622-1774)

- "Powhatan War" /-/ "Pequot War" /-/ "King Philip's War" /-/ Révolte de Bacon /-/ "Pueblo rebellion" /-/ Révolte des Natchez /-/ Révolte de Pontiac /-/ Premier Traité de Fort Stanwix 1768 /-/ "Lord Dunmore War 1774"/

2 Pendant le conflit entre Britanniques et Américains (1775-1815)

- 2.1- Alliances et combats pendant la Révolution américaine 1775-1795 :
/ Guerre de l'Indépendance américaine /-/ Second Traité de Stanwix 1784 /-/ "Northwest Indian War" /-/ Bataille Fort Wayne /-/ Bataille "Fallen Timbers" /-/ Traité de Greenville /-/ Conflits après le Traité de Greenville /-/ Massacre d'Ywahoo /-/ Bataille de Tippecanoe /-/

- 2.2- Alliances et combats pendant la Guerre de 1812-1815 :
/ Embuscade de Brownstown /-/ Capture de Fort Detroit /-/ Bataille de Maumee River /-/ Bataille de la Thames /-/ Creek War /-/

3Politique de coercition envers les Indiens 1815-1890

- 3.1 A l'Est du Mississippi : déportation des Indiens vers l'Ouest.
/ Première guerre Séminole /-/ "Northwest Black Hawk War" /-/ La Piste des Larmes /-/ Deuxième guerre Séminole /-/ Troisième guerre Séminole /-/

- 3.2 A l'Ouest du Mississippi : guerres et déportations.
/ Premier Traité de Fort Laramie /-/ "Navajo War" /-/ "Paiute Indian War" /-/ Massacre du Minnessota /-/ "Bear River Massacre" /-/ "Sand Creek Massacre" /-/ Guerre des Plaines /-/ "Platte Bridge Battle" /-/ "Powder River Indian Expedition" /-/ "Fetterman Massacre" /-/ "Hancock Expedition" /-/ "Hayfield Fight" /-/ "Wagon Box Fight" /-/ Second Traité de Fort Bridger de 1868 /-/ "Beecher Island Battle" /-/ "Washita River Massacre" /-/ "Summit Springs Battle" /-/ Guerre des Modocs /-/ "Red River War" /-/ Guerre des Black Hills /-/ "Rosebud Battle" /-/ "Little Bighorn Battle" /-/ "Battle of Warbonnet Creek" /-/ "Slim Buttes Battle" /-/ Assassinat de Crazy Horse /-/ "Nez Percés Campaign" /-/ "Bear Paw Mountains Battle" /-/ "Cheyenne Campaign" /-/ "Bannock Campaign" /-/ "Ute Campaign" /-/ "Ghost Dance" /-/ "Wounded Knee Massacre" /-/

Sources:


- Encyclopédie canadienne : James H. Marsh rédacteur en chef