3.2 Guerres à l'Ouest du Mississippi (1861-1890)
3.2.15 "Ghost Dance"
Dans les années 1870, un Indien Paiute nommé Wavoka ou Jack Wilson eut une révélation pendant une éclipse de soleil. Le message était: "Laissez-faire le grand esprit", interprété comme un appel à la révolte ou comme un appel au fatalisme. Ce fut le début d'un mouvement religieux connu sous le nom de "Gost Dance Religion".
Prière de la "Ghost Dance Religion"
"La Mère Nature est toute-puissante, ayant pour elle l'éternité. Que sont les inventions des hommes, les cités hautaines qu'ils élèvent aux confins du désert, les armes terribles qu'ils emploient pour assurer et défendre leurs conquètes ?
Rien qu'un peu de poussière constituée que les grandes forces naturelles tendent à restituerdans sa forme primitive. Désertez pendant quelques années la citadelle, abandonnez quelques mois le canon ou la mitrailleuse dans la Prairie, et bientôt l'herbe et la ronce auront envahi la pierre, la rouille rongé l'acier dur.
Bien des fois, jadis, de vastes solitudes ont été peuplées des villes puissantes. Il n'en reste plus aujourd'hui que des ruines et les ruines elles-mêmes finissent par se confondre avec la terre éternellement vierge.
Qu'importent les hommes qui passent ? L'Esprit n'a qu'à souffler sur eux et ils ne le seront plus ! Alors les fils de la Terre reprendront possession de la Terre. Et les temps passés redeviendront nouveaux !"
La nouvelle se répandit auprès des tribus des grandes plaines au début des années 1889. Il permettait d'exprimer un profond regret de la vie passée, et de croire à son retour. Le "Grand Esprit" aiderait les opprimés à retrouver leur ancien style de vie, et à retrouver leurs terres comme avant l'arrivée des blancs.
Afin que la prophétie se réalise, tous devaient danser la "Ghost Dance". Il fallait revêtir une tunique avec le dessin d'aigles ou de bisons qui pouvait suffir à stopper les balles des soldats et rendait son propriétaire invulnérable.
Ce rituel fut interdit par le gouvernement Américain, et cette interdiction fut à l'origine du massacre de Wounded Knee.
L'armée s'inquiéta de ce qu'elle pensait être le début d'une révolte, alors qu'en fait la prophétie ne demandait pas aux Indiens de prendre les armes mais de laisser faire le "Grand Esprit". Des renforts de soldats arrivèrent dans les réserves, ce qui inquiéta cette fois les Indiens. Il fut décidé d'arrêter les grands Chefs Indiens, prétendus meneurs de la soi-disant révolte.
• Le 15 décembre 1890 une quarantaine d'agents de la police indienne, des Lakotas, pénétrèrent chez Sitting Bull, qui avait rejoint la réserve Sioux de "Standing Rock Reservation" en 1883. Au cours d'une bousculade un coup de feu éclata. Touché d'une balle à la tête, Sitting Bull s'écroula, mort.
3.2.16 "Wounded Knee Massacre" 29 décembre 1890
Miles fit avancer des troupes pour empêcher le culte de la Ghost Dance. Mais à sa surprise il n'y avait aucune hostilité apparente ni violence après la mort de Sitting Bull. Miles donna l'ordre au Colonel Edmund V. Summer de surveiller les chefs, mais ce dernier estimait qu'une arrestation des chefs serait contre productive.
Les autres Sioux pensant que l'armée allait effectuer des représailles contre eux s'enfuirent en masse de la réserve. Certains revinrent à "Standing Rock", d'autres rejoignirent Big Foot dont l'arrestation était également prévue.
C'était au cœur de l'hiver. Big Foot quitta la réserve du Dakota du Nord, accompagné de 400 autres Indiens Minniconjous pour rejoindre "Pine Ridge" où se trouvait "Red Cloud". Ils avaient faim et froid, leur seul but était de survivre. Miles envoya plusieurs unités pour l'intercepter. "Big Foot" consentit à être escorter jusqu'à "Pine Ridge".
En cours de route, le 28 décembre, "Big Foot" et ses partisans s'arrêtent pour camper à "Wounded Knee" (à environ 6 km de l'agence gouvernementale de "Pine Ridge"). Mais le Colonel Forsyth est lancée à leur poursuite, il avait reçu l'ordre de Miles de désarmer "Big Foot" et de de l'emmener de force dans le train pour Omaha. Ceci est fait malgrè l'avis contraire de Summer.
Le lendemain 29 décembre 1890 au réveil, 500 soldats arrivèrent avec leurs fusils et quatre canons rapide Hotchkiss, ils encerclèrent le campement de "Big Foot" et les siens comme s'il s'était agi de criminels, En fait, il y avait surtout là des vieillards, des femmes et de petits enfants. Big Foot souffrait d'une pneumonie ne voulait pas se battre. Il était pacifique.
Au moment où les Indiens commencèrent à lever le camp, pour partir, Forsyth aligna 120 hommes et leur donna l'ordre de confisquer les armes aux Indiens et de fouiller leurs tentes, on trouva des armes et des munitions cachées. Ensuite il rechercha sur le corps et sous les couvertures. Les Sioux étaient furieux de ce procédé humiliant.
Big Foot affaibli par une tuberculose agita le petit drapeau blanc qu'il avait accroché à sa civière.
Soldats posant avec trois des quatre mitrailleuses Hotchkiss Utilisées contre les Lakotas à Wounded Knee (Photo by Grabill, Deadwood, South Dakota. (Library of Congress [USZ62-11974]).
"Yellow Bird", un Sioux qui avait payé cher son fusil, ne voulut pas le rendre, rudoyé par un soldat, une bagarre éclata. Un coup de feu partit soit de ce soldat, soit accidentellement et déclencha la fusillade. Le soldat Etats-unien s'effondra. Nul ne sait qui a tiré le premier? Les autres Indiens voulurent alors reprendre leurs armes, certains réussirent à s'enfuir (ils racontèrent plus tard les évènements). Les soldats postés au sommet de la colline ouvrirent alors le feu et les mitrailleuses Hotchkiss qui cernaient le camp entrèrent en action, ainsi que les armes tirant à bout portant, tuant sans distinction 150 Sioux (62 femmes et enfants), dont "Big Foot", 50 furent blessés, les soldats fauchèrent également deux douzaines des leurs. Des cadavres de femmes qui tentaient de fuir leurs bourreaux furent retrouvés à quelques 2 km de "Wounded Knee". Les soldats criaient : "N'oubliez pas Custer!"
Pour beaucoup d'Indiens et de sympathisants blancs, cette bataille de "Wounded Knee", ne fut pas une bataille mais un massacre.
Les honneurs militaires ont été rendu aux 25 soldats tués et 39 blessés - par leurs propres camarades - tandis que les Indiens ont été jeté dans une fosse commune.
Fosse commune à Wounded Knee
Le soir même, la neige tomba et recouvrit le lieu du massacre.
Les guerres indiennes s'achevèrent ce 29 décembre 1890, avec le massacre de Wounded Knee dans le Dakota-du-Sud.
Guerres Indiennes en Amérique du Nord
Introduction
1-Pendant la période de colonisation (1622-1774)
- "Powhatan War" /-/ "Pequot War" /-/ "King Philip's War" /-/ Révolte de Bacon /-/ "Pueblo rebellion" /-/ Révolte des Natchez /-/ Révolte de Pontiac /-/ Premier Traité de Fort Stanwix 1768 /-/ "Lord Dunmore War 1774"/
2 Pendant le conflit entre Britanniques et Américains (1775-1815)
- 2.1- Alliances et combats pendant la Révolution américaine 1775-1795 :
/ Guerre de l'Indépendance américaine /-/ Second Traité de Stanwix 1784 /-/ "Northwest Indian War" /-/ Bataille Fort Wayne /-/ Bataille "Fallen Timbers" /-/ Traité de Greenville /-/ Conflits après le Traité de Greenville /-/ Massacre d'Ywahoo /-/ Bataille de Tippecanoe /-/
- 2.2- Alliances et combats pendant la Guerre de 1812-1815 :
/ Embuscade de Brownstown /-/ Capture de Fort Detroit /-/ Bataille de Maumee River /-/ Bataille de la Thames /-/ Creek War /-/
3Politique de coercition envers les Indiens 1815-1890
- 3.1 A l'Est du Mississippi : déportation des Indiens vers l'Ouest.
/ Première guerre Séminole /-/ "Northwest Black Hawk War" /-/ La Piste des Larmes /-/ Deuxième guerre Séminole /-/ Troisième guerre Séminole /-/
- 3.2 A l'Ouest du Mississippi : guerres et déportations.
/ Premier Traité de Fort Laramie /-/ "Navajo War" /-/ "Paiute Indian War" /-/ Massacre du Minnessota /-/ "Bear River Massacre" /-/ "Sand Creek Massacre" /-/ Guerre des Plaines /-/ "Platte Bridge Battle" /-/ "Powder River Indian Expedition" /-/ "Fetterman Massacre" /-/ "Hancock Expedition" /-/ "Hayfield Fight" /-/ "Wagon Box Fight" /-/ Second Traité de Fort Bridger de 1868 /-/ "Beecher Island Battle" /-/ "Washita River Massacre" /-/ "Summit Springs Battle" /-/ Guerre des Modocs /-/ "Red River War" /-/ Guerre des Black Hills /-/ "Rosebud Battle" /-/ "Little Bighorn Battle" /-/ "Battle of Warbonnet Creek" /-/ "Slim Buttes Battle" /-/ Assassinat de Crazy Horse /-/ "Nez Percés Campaign" /-/ "Bear Paw Mountains Battle" /-/ "Cheyenne Campaign" /-/ "Bannock Campaign" /-/ "Ute Campaign" /-/ "Ghost Dance" /-/ "Wounded Knee Massacre" /-/
Sources:
- Encyclopédie canadienne : James H. Marsh rédacteur en chef