John Molton Chivington
1821-1892
Officier de l'armée des Etats-Unis
Le héros de Glorietta Pass et le boucher de Sand Creek,
John M. Chivington apparaît comme une des figures les plus controversées dans l'histoire de l'Ouest Américain.
Le héros de Glorietta Pass et le boucher de Sand Creek,
John M. Chivington apparaît comme une des figures les plus controversées dans l'histoire de l'Ouest Américain.
John M. Chivington est né le 27 janvier 1821 dans la ferme familiale, à Lebanon dans l'Ohio. Son père est mort alors qu'il avait 5 ans et les charges de famille retombèrent sur la mère de John M. Chivington et ses frères aînés qui ne reçurent comme lui que peu d'éducation. En 1844, il se marie et exploite un petite scierie dans l'Ohio pendant quelques années.
Bien qu'il ne fut pas particulièrement religieux pendant sa jeunesse, John Chivington se rapprocha du Méthodisme et fut ordonné en 1844 et commença une longue carrière de ministre du culte. Il accepta la mission que lui donna l'église, de se rendre en Ilinois en 1848 puis au Missouri l'année suivante. Chivington était une sorte de ministre de la frontière, établissant des rassemblements, dirigeant la construction d'églises, et servant souvent d'officier de justice, pour faire appliquer la loi. En 1853 il assista même à une expédition missionnaire Méthodiste auprès des Indiens Wyandot au Kansas.
Le mépris de Chivington pour l'esclavage et ses discours sur la Sécession lui causa d'énormes problèmes au Missouri. En 1856 des membres de sa congrégation favorables à l'esclavage lui envoyèrent une lettre menaçante lui demandant de cesser de prêcher. Quand plusieurs signataires assistèrent à son service le dimanche suivant, Chivington monta en chaire avec une Bible et deux pistolets, et déclara que par "Par la grâce de Dieu et de ces deux revolvers, je vais prêcher ici aujoud'hui" ce qui lui valut le sobriquet de "Fighting Parson".
Peu de temps après cet incident l'Église Méthodiste envoya Chivington à Omaha au Nebraska pour échapper au tumulte au Missouri. Sa famille resta au Nebraska jusqu'en 1860, quand il fut nommé président d'honneur du District des Montagnes Rocheuses de l'Église Méthodiste et envoyé à Denver pour construire une église et fonder une congrégation.
Quand la Guerre Civile éclata, le gouverneur du Territoire du Colorado, William Gilpin, offrit à Chivington un emploi d'aumonier, qu'il déclina et demanda à la place un poste de combattant. En 1862, Chivington, Major dans le Colorado Volunteer Regiment, joua un rôle déterminant dans la défaite des forces confédérées à Glorietta Pass à l'est du New Mexico lors d'une attaque surprise. Il fut alors traité en véritable héros militaire.
De retour à Denver après la défaite des forces Confédérées de l'Ouest, Chivington parut promis à un grand avenir. Il fut le défenseur du Colorado en tant qu'État et pouvait prétendre au siège de candidat Républicain au premier Congrès. Au milieu de ses perspectives d'avenir politique florissantes, les tensions entre la population blanche croissante du Colorado et les Indiens Cheyenne atteignaient un degré inquiétant. Le journal de Denver imprimait en première page un éditorial préconisant : "extermination of the red devils" et poussait ses lecteurs "to take a few months off and dedicate that time to wiping out the Indians."
Chivington tira profit de cette dangereuse mauvaise humeur publique en s'opposant fortement au gouverneur du territoire et aux autres qui conseillaient la paix et la signature d'un traité avec les Cheyenne. En août 1864 il déclara: "the Cheyennes will have to be roundly whipped -- or completely wiped out -- before they will be quiet. I say that if any of them are caught in your vicinity, the only thing to do is kill them." Un mois plus tard, tandis qu'il s'adressait à une assemblée de diacres de l'église, il écarta la possibilité de faire un traité avec les Cheyenne: "It simply is not possible for Indians to obey or even understand any treaty. I am fully satisfied, gentlemen, that to kill them is the only way we will ever have peace and quiet in Colorado."
Plusieurs mois plus tard, Chivington réalisa sa promesse de génocide. Aux premières heures de la journée du 29 novembre 1864 il était à la tête d'un régiment de Volontaires du Colorado en direction de la réserve Cheyenne de Sand Creek, où une bande conduite par Black Kettle, un chef pacifique bien connu, avait établi son camp. Les officiers de l'Armée Fédérale avait promis la sécurité à Black Kettle s'il retournait dans la réserve, et de fait il faisait flotter le drapeau américain et le drapeau blanc de trêve au dessus de sa tente, mais Chivington ordonna néanmoins une attaque contre ce village sans méfiance et sans défense. Après plusieurs heures de combat, les volontaires du Colorado avaient perdu seulement 9 hommes dans ce processus meurtrier, contre 200 à 400 Cheyenne, la plus part des femmes et des enfants. Après le massacre, ils scalpèrent et mutilèrent sexuellement de nombreux corps, avant d' exhiber leurs trophées devant les foules en délire de Denver.
Tout d'abord Chivington fut largement félicité pour la bataille de Sand Creek, et honoré par une parade dans les rues de Denver, à peine deux semaines après le massacre. Mais bientôt, cependant des rumeurs de soldats ivres s'attaquant sauvagement à des femmes et des enfants commençaient à circuler, et parut d'abord se confirmer quand Chivington arrêta six de ses hommes et les accusa lâchement. Mais les six hommes, parmi lesquels se trouvait le Capitaine Silas Soule, un ami personnel de Chivington qui avait combattu avec lui à Glorietta Pass, étaient en fait des membres de la milice qui avaient refusé de participer au massacre mais qui se mirent à parler ouvertement du carnage dont ils furent témoins. Peu de temps après leur arrestation le Sécrétaire U.S. à la Guerre ordonna la libération des six hommes et le Congrès commença une enquête au sujet de Sand Creek.
Le capitaine Soule lui-même ne put pas témoigner, puisque moins d'une semaine après sa libération il fut tué par derrière dans une rue de Denver. Bien que Chivington fut finalement traduit en court martiale pour sa participation au massacre, n'étant pas membre de l'Armée US (mais d'une milice) il ne pouvait pas être puni. Aucune charge criminelle ne fut retenue contre lui. Un juge de l'Armée, cependant, déclara publiquement que Sand Crek avait été : "a cowardly and cold-blooded slaughter, sufficient to cover its perpetrators with indelible infamy, and the face of every American with shame and indignation."
Bien qu'il ne fut jamais puni pour son rôle dans le massacre de Sand Creek, Chivington en paya moralement le prix, en vivant la fin de sa vie écarté de la société. Il du démissionner de la milice du Colorado, se retirer de la politique et de ne pas participer à la campagne pour l'État.
En 1865 il revint au Nebraska où il exerça la profession de transporteur de fret. Il vécut en Californie quelques temps et retourna dans l'Ohio où il reprit une ferme et édita un petit journal local. Après une nouvelle tentative de campagne politique pendant laquelle il fut rattrapé par son passé à Sand Creek. Il retourna finalement à Denver travailler comme adjoint du sheriff avant de mourir le 4 octobre 1892.