Les premières années
James Fenimore Cooper est né le 15 septembre 1789, à Burlington, dans l'État du New Jersey. Il est le fils de Quakers devenus protestants, le Juge William Cooper et Elisabeth Fenimore. James aura quatre frères et deux sœurs. Son père, fils de pionnier et pionnier dans l'âme fut élu Représentant aux 4e et au 6e Congrès et avait accumulé une richesse en spéculant sur des terres vierges. La famille s'est installée à Cooperstown dans l'Etat de New York qui avait été fondée par le Juge Cooper en lotissant ses terres à de nouveaux arrivants.. James Fenimore Cooper passa une partie de sa jeunesse dans la propriété familiale sur les bords du lac Otsego. Il parcourait la forêt vierge et développa un amour pour la nature qui a marqué ses livres. Grand propriétaire terrien, il nourrit de hautes ambitions à l'égard de ses enfants.
James reçut une scolarité à l'école du village puis il est confié à un précepteur particulier le recteur de Saint Peter, auprès duquel il effectue des études classiques. James Fenimore Cooper passe ensuite quelques années auprès du révérend Thomas Ellison, qui dirige l'école d'Albany. En 1803, à la mort de ce dernier, il entre à l'université de Yale, il est alors le plus jeune éléve jamais entré dans cette université. L'étudiant est cependant renvoyé de l'institution deux années plus tard, vraisemblablement à la suite d'une rixe avec un de ses camarades, et non parce qu'il aurait placé un singe sur la chaise d'un de ses professeurs.
Son "engagement" dans la marine
Il tente alors de gagner l'Europe, mais son père l'en dissuade. Au mois d'octobre 1806, William Cooper engage son fils à bord du Sterling, de 1806 à 1807, un navire de la marine marchande. Celui-ci traverse l'océan et le jeune aventurier découvre enfin l'Angleterre. De retour aux États-Unis, James Fenimore Cooper, toujours suivant les vœux paternels, est incorporé dans la marine américaine. En 1809, il sert d'abord sur le Vesuvius et sur le Wasp dans l'atlantique. Puis pendant quelques temps dans un poste frontalier sur le lac Ontario, avant de devenir agent recruteur à New York pour l'U.S.Navy.
Gentleman Farmer
Après le décès de son père en 1809, blessé à mort lors d'un meeting politique à Albany, James Fenimore Cooper s'occupe de la gestion du patrimoine familial, il est financièrement indépendant . Cependant cette tache est rendue plus difficile à la suite du décès de son frère aîné.
En 1810, il fait la rencontre de Susan Augusta de Lancey, descendante d'un des premiers gouverneurs de la colonie de New York. Cet événement décide de la résiliation de son engagement militaire. Les deux jeunes gens se marient peu après lors du Nouvel An 1811. Sept enfants, cinq fils et deux filles, naîtront de leur union.
Pendant les quelques années qui vont suivre Cooper mène la vie confortable d'un gentleman farmer. Il vit à Mamaroneck de 1811 à 1814, puis à Cooperstone, et de 1817 à 1821 à Scarsdale dans l'Etat de New York. Enfin à New York City où il participa à la vie politique et intellectuelle.
La guerre de 1812 contre la Grande-Bretagne, au nom du principe de la liberté des mers, et la dépression économique qui suivit ont également sérieusement écornés la fortune des Cooper. James choisit de prendre des parts dans un navire baleinier, The Union, mais cet investissement ne s'avérera que peu retable. Il s'installe à Westchester, sur une propriété de son épouse. Là, il commence à lire assidûment. Un jour qu'il terminait une nouvelle d'un auteur anglais, il dit : "I could write a better story than that myself!" ( "Jaurais put écrire une meilleure histoire que ça, moi-même.") Sa femme lui lança le défit d'écrire un livre, et Cooper se mit au travail.
Les premiers romans
Celui-ci commence à écrire à cette époque. Après Precaution (1820) , un tableau de la vie rurale dans l'ancienne Angleterre, il rédige The Spy, a Tale of the Neutral Ground (L'Espion) en 1821. Ce récit de la Révolution américaine, qui fait appel à la fibre patriotique du public, le protagoniste, Harvey Birch, un supposé Loyaliste qui en fait était un espion pour George Washington, déguisé en Mr Harper, obtient un certain succès, il abandonne la vie rurale. Et ceci l'engage à continuer dans cette voie.
Inspiré par les séries de Walter Scott et faisant appel à ses souvenirs d'enfance et à son expérience de la frontière, James Fenimore Cooper conçoit le personnage de Leatherstocking (Bas-de-Cuir) que l'on rencontre pour la première fois dans son nouveau roman, The Pioneers, or the Sources of the Susquehanna, publié en 1823. Celui-ci inaugure sa préoccupation d'écrire une série sur les aventures de la Frontière et la vie des pionniers, à laquelle il va se consacrer pendant près de vingt ans. Viennent ensuite The Last of the Mohicans en 1826 et The Prairie l'année suivante.
Dans Les Pionniers publié en 1823, il décrit les conflits qui opposent les pionniers américains aux Indiens et aux Loyalistes pour la possession de la terre (aventures de Natty Bumppo, appelé aussi Leatherstocking ou Hawkeye, et son companion Indien Chingachgook).
Dans le Le dernier des Mohicans publié en 1826, le 2 août 1757, le Fort William-Henry vient de tomber. Commence un affreux carnage, les Indiens que n'arrivent pas à retenir leurs alliés français pillent, violent, massacrent sans pitié. Dans les bois un petit groupe de fugitifs: [...]
Dans la La Prairie publié en 1827, l'auteur dépeint la vie pastorale et à demi nomade des Américains qui vinrent s'établir en Louisiane, à l'époque où ce territoire fut incorporé aux Etats-Unis. Les Indiens Sioux retiennent prisonnière une jeune Espagnole qui a été[...]
Ces trois œuvres assurent sa célébrité. A New York, Cooper est à présent reçu comme un grand romancier. Achevé, Leather Stockings Novels (Le Roman de Bas-de-Cuir) se composera de cinq récits, avec la publication de The Pathfinder (Le Lac Ontario) en 1840 et enfin de Deerslayer (Tueur de daims) en 1841.
Séjour en Europe
Nommé consul à Paris en 1826, James Fenimore Cooper se rend en France, accompagné de sa femme et de ses cinq enfants. Dans ses lettres, il parle de rentrer aux Etats-Unis au bout d'un an, mais il se plait beaucoup en France, et passe finalement les sept années qui suivent en Europe, principalement à Paris. Ces fonctions officielles lui permettent notamment de devenir un proche du marquis de la Fayette, de Walter Scott et des milieux libéraux. Il habite successivement 12, rue de l'Abbé-Grégoire (6ème), dans un couvent du 17ème siècle; en septembre 1830, il s'installe 22, rue d'Aguesseau (8ème); puis en décembre 1830, 13, rue Saint-Florentin (8ème), et en avril 1831, 59, rue Saint-Dominique (7ème).
A partir de 1828, il voyage en Europe deux années durant, parcourant l'Allemagne, la Suisse et l'Italie. De retour en France en 1830, l'écrivain assiste aux Trois Glorieuses et à la chute du roi Charles X. En 1829, il fait paraître Notions of the Americans, by a Travelling Bachelor, un essai qui se destine à corriger les opinions erronées répandues notamment chez les Anglais à propos de ses compatriotes. Enfin, après sept années passées sur le vieux continent, Cooper est de retour aux États-Unis en 1833.
Retour aux Etats-Unis
Dans les années qui suivent, il fait paraître ses souvenirs de voyage: Sketches of Switzeland (Esquisses de Suisse) en 1836, ainsi que Gleanings in Europe (Pages européennes) à partir de 1837. Cependant, ce sont plutôt les essais qu'écrit James Fenimore Cooper qui font à présent parler de lui. Nanti de cette nouvelle expérience de diplomate, l'écrivain entreprend en effet une critique des mœurs américaines. En 1834, avec A Letter to His Countrymen, le romancier s'attaque au provincialisme. Retiré à Coopertown, il rédige également The Monikins en 1835 puis The American Democrat en 1838, une véritable satire de la civilisation américaine et de ses pratiques politiques. Enfin, avec Homeward Bound puis Home as Found, c'est à la presse que Cooper s'en prend.
D'autres romans paraissent, des récits d'aventures sur mer, un genre dans lequel le romancier s'était illustré par le passé. Vient ensuite une trilogie racontant l'histoire d'une famille de l'État de New York, commençant en 1845 avec Satanstoe, se poursuivant avec The ChainBearer et The Redskins, or Indian and Ingin. Celle-ci fait l'apologie de l'Amérique des pionniers, qui a tendance à s'effacer à l'époque au profit de ceux qui réussissent désormais dans l'industrie et la finance. Enfin, Cooper s'occupe aussi à des travaux historiques. Il retrace ainsi le passé de la marine américaine, qu'il a connu dans sa jeunesse, avec The History of the Navy of the United States of America en 1839, The Cruise of the Summer en 1844 et enfin Lives of Distinguished American Naval Officers en 1846, une galerie de portraits rédigés pour le Graham's Magazine.
James Fenimore Cooper décède le 14 septembre 1851, à Otsego Hall dans sa soixante-deuxième année. Il est enterré dans le cimetière de Coopertown. Sa femme le suivit quatre mois plus tard.
Malgré les critiques qui viendront plus tard à propos de son oeuvre, Mark Twain lui reprochant notamment la simplicité et même la naÏveté de son style, il n'en demeure pas moins le premier des romanciers américains.